III- INITIATIVES DE PRESERVATION POUR UNE GESTION
DURABLE DES MANGROVES AU CAMEROUN
A- METHODES POUR GESTION DURABLE DES MANGROVES AU
CAMEROUN
1- Stratégies d'actions
Le constat est clair il faut agir la protection et la
réhabilitation des écosystèmes de mangrove constituent une
préoccupation majeure et permanente à travers le monde et au
Cameroun où il est question de trouver des stratégies d'actions
pour freiner le massacre de nos mangroves.
La première des choses consiste à savoir
l'étendue exacte des mangroves du pays on doit les recenser, les
cartographier et recenser toutes les ressources qu'elles regorgent, les
habitant qui les exploitent ainsi que les différents usages auxquels
elles sont consacrées. Ainsi, on pourra savoir avec exactitude
l'état de santé des mangroves et évaluer plus facilement
les conséquences de sa dégradation afin de prendre les mesures
qui s'imposent et les appliquer efficacement.
La vulnérabilité particulièrement
prononcée des mangroves exige l'intervention d'experts d'horizons
divers. La création d'un groupe constitué de tous les
représentants des secteurs identifiés dans leur exploitation est
indispensable à leur gestion. Les spécialistes préparent
les documents qui servent de bases de discussions pour l'établissement
d'un plan directeur. Cette approche participative doit être
intégrée dans un programme global de gestion des
écosystèmes marins et côtiers du pays qui est chargé
d'élaborer un plan global de gestion des mangroves.
La gestion des mangroves, en tant qu'écosystème
forestier, doit trouver son cadre juridique dans la politique forestière
avec pour objectif général la pérennisation et le
développement des fonctions économiques, écologiques et
sociales de cet écosystème, dans un cadre de gestion
intégrée qui assure de façon soutenue et durable la
conservation et l'utilisation de ces ressources. L'implication et
l'éducation des populations riveraines sont des actions indispensables
pour la conservation et la réhabilitation des mangroves (ISME 1993;
Hamilton and Snedaker 1994).
Une législation doit préciser le statut
juridique de ces écosystèmes. Elle doit tenir compte de la
protection de ses valeurs économiques de marché, et surtout des
valeurs qui ne sont pas commercialisables. Elle doit expliquer les conditions
d'exploitation en excluant toute possibilité d'activités
industrielles qui sont difficiles à réprimer à cause du
chantage éventuel sur l'augmentation du chômage. Elle doit
transférer certains pouvoirs et prérogatives de gestion de
l'environnement des ministères au comité.
Les ONG doivent avoir une place de choix dans l'organigramme
du comité de gestion. La vulgarisation des textes et l'éducation
environnementale doivent leur être confiées. Elles devront
disposer d'un personnel relativement qualifié et le comité se
chargera de la formation des formateurs par le biais de séminaires. Dans
chaque campement elles devront identifier, parmi les populations, des leaders
qui se chargeront du suivi au niveau local.
La coopération internationale devra être
impliquée à travers les organisations des Nations Unies
chargées de la protection de l'environnement et du développement.
Les organisations comme la Banque Mondiale, l'union mondiale pour la nature
(IUCN), l'organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), le World
wide fund for nature (WWF), l'international waterfowl and wetlands
research bureau (IWRB) et surtout l'international society for mangrove
ecosystems (ISME) peuvent être sollicitées pour
l'élaboration de programmes qui orientent les diverses activités
mais surtout pour peser de tout leur poids et influencer les décisions
gouvernementales vers la gestion durable des mangroves.
Après toutes ces concertations nationales et
internationales, il convient de créer un comité de gestion qui
est chargé de l'exécution et de l'application des
résolutions sur le terrain en vue de la préservation des
mangroves dans tous les sites actuels, quelle que soit la taille des
peuplements. Il doit comprendre des agents permanents et des
bénévoles à coopter pour leur passion dans la conservation
et la réhabilitation des mangroves. Un cahier des charges doit
être établi pour une évaluation périodique et
efficiente. Des accords de collaboration avec des autorités
administratives et du maintien de l'ordre doivent être prioritaires,
surtout au début du fonctionnement effectif.
Ces stratégies proposées visent un certain
nombre d'objectifs pour la conservation de la mangrove et sa gestion
durable.
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