1.2.2 MILIEU HUMAIN
1.2.2.1 MISE EN PLACE DES POPULATIONS
L'installation des populations de Pobè a
été faite en plusieurs phases.
D'une manière générale, l'histoire de
la commune de Pobè s'inscrit dans le cadre général du
découpage territorial de 1978 qui a donné naissance à 78
communes (ex-Districts) et de l'implantation des populations Yoruba au
Bénin. Les fondateurs de Pobè seraient venus d'Oyo au
Nigéria à la suite de la guerre d'Illorin (1830).
Ils sont dispersés à cause du razzias des
soldats dahoméens.
Après leur installation, plusieurs sources ou
rivières ont été découvertes dont Itchèko
devenue la propriété du roi et des féticheurs. Ces
derniers, selon nos enquêtes, avaient le pouvoir d'empêcher ou de
provoquer la pluie. Aujourd'hui, « le modernisme a tout
gâté » disent-ils.
1.2.2.2 DEMOGRAPHIE
La Commune de Pobè comptait une population
de 82 910 habitants en 2002 (RGPH3, 2002) ; avec un taux d'accroissement
annuel de 4,35 % dont la proportion d'actifs était estimée
à 14,12 % dans le secteur primaire (agriculture, élevage,
maraîchage...) ; et à 52 % dans les secteurs secondaire et
tertiaire.
A Pobè, plusieurs groupes socio-culturels
sont rencontrés à la tête desquels le groupe des
apparentés Nagots, Yoruba, Holli, Goun (près de 84,3 %) ;
des Fon (12.9%) ; des Adja (1.7%) etc... La population est à
majorité rurale (71%). Il faut signaler que cette proportion de ruraux
diminuent considérablement ces derniers temps du fait de l'exode
rural.
Trois types d'habitations sont rencontrés
dans la Commune :
+ En zone urbaine : l'habitation est
généralement en matériaux définitifs
+ En zone rurale : l'habitation est en terre de barre
couverte de paille, de chaume ou de tôle.
+ Dans la zone de dépression : l'habitation est en
lattes de bambous avec un toit en paille.
Tableau N°1: Répartition de la population
par arrondissement
Arrondissement
|
Population par sexe
|
Population
|
Masculin
|
Féminin
|
AHOYEYE
|
4574
|
4908
|
9 482
|
IGANA
|
4156
|
4579
|
8 735
|
ISSABA
|
9 757
|
9975
|
19 732
|
TOWE
|
5525
|
6187
|
11712
|
POBE
|
15893
|
17356
|
33249
|
TOTAL
|
39909
|
43005
|
82910
|
Source: RGPH, 2002.
1.2.2.3 TRADITIONS ET VIE SOCIALE
Plusieurs langues sont en usage à
Pobè. Les langues apparentées Yoruba, Nagot, Holli, Goun sont les
plus parlées avec un taux de 84%, suivie de la langue Fongbé
(13%), de la langue Adjagbé (1.7%), du Dendi, du Bariba, du Peulh et
autres.
Les populations de Pobè pratiquent
plusieurs religions : Religions traditionnelles (18.9%), catholicisme
(23.4%), protestantisme (9.8%), l'islam (12.3%), et autres (35.7%) (ces
chiffres datent du recensement de 1992 et auraient subi de profondes
modifications surtout avec la percée fulgurante des églises
évangéliques et l'avancée plus ou moins significative de
l'islam.
Plusieurs rythmes culturels locaux sont
pratiqués. Les Yoruba aiment pratiquer et assister aux rythmes locaux
comme Ogbo, Obèrè, la danse Guèlèdè, etc et
accordent beaucoup d'attention aux cérémonies annuelles de Oro,
de Egoun et autres divinités instaurés par les aïeux. Il
faut signaler que le Guèlèdè a été
déclaré patrimoine mondial par l'Unesco.
Dans la commune de Pobè, on note la présence de
plusieurs royautés (la royauté de Towé, d'Issaba,
d'Iganan, d'Ahoyéyé, ...) dont les aires d'influence ne sont pas
nécessairement conformes aux découpages administratifs et
géogaphiques du territoire. A titre d'exemple, la royauté
d'Iganan couvre une partie de l'arrondissement de Igana et une partie de
l'arrondissement de Towé. Le roi d'Igana aurait également un
regard sur ses sujets installés dans certains quartiers de
l'arrondissement de Pobè.
1.2.2.4 ACTIVITES ECONOMIQUES
Dans la Commune de Pobè (les cinq
arrondissements), le commerce est la principale activité, avec plus de
45% des actifs. Il est pratiqué en grande partie par les populations
urbaines. Les échanges se font généralement avec Cotonou,
Porto-Novo d'une part, et le Nigéria d'autre part. Les principaux
marchés rencontrés sont : Pobè, Iganan, Issaba,
Gbanago, Ketty.
L'agriculture est la principale activité
des populations rurales qui se repose sur les cultures telles que : le
maïs, le manioc, le niébé, coton et le palmier à
huile. Elle occupe une place de choix dans l'économie de la Commune.
Plus de 14% d'actifs sont dans ce secteur d'activités.
A Onigbolo (dans l'arrondissement d'Issaba),
malgré la présence de l'usine du groupe SCB-LAFARGE, les
autochtones (les Holli) sont à plus de 90% des paysans, pratiquant une
agriculture de subsistance et ne commercialisant qu'accessoirement le surplus
de leur production.
Les femmes, en plus de leur participation aux
activités de production, s'occupent des activités de
transformation des produits tels que le manioc, les fruits du palmier, le
maïs et le niébé.
L'élevage des animaux ( volailles, bovins,
ovins, caprins, porcins, aulacodes ) occupe une place de choix, bien que
pratiqué sur un petit espace. C'est un élevage qui demeure encore
traditionnel.
La pêche est presque absente si ce n'est pas
l'essai de bassins de pisciculture et quelques trous à poissons dans les
bas-fonds et les rivières permanentes des villages de Okéïta
et de Gbanago.
Le secteur industriel révèle
d'importantes potentialités minières. Au nombre des ressources
minières, on peut citer : le calcaire dont les réserves
d'Onigbolo sont estimées à 20 000 000 tonnes. L'industrie est
représentée par la Société des Ciments du
Bénin (SCB) et le groupe SCB-LAFARGE dont la capacité est de 1200
à 1400 tonnes par jour.
L'artisanat est essentiellement basé sur les
activités de poterie réservées aux femmes et aussi des
ateliers de tissage.
Le secteur des transports et des communications est en
évolution. Le réseau routier se trouve dans un état de
dégradation et comprend 30 km environ de route bitumée. Des
programmes sont en cours pour réhabiliter ce réseau. Le
réseau de desserte rurale est constitué de pistes très peu
praticables en toute saison. Le secteur dispose d'un réseau
téléphonique (OPT, Benincell, Télécel...)
Très peu de sites touristiques se rencontrent dans la
Commune il s'agit : des quelques forêts classées, des
forêts de mise en défens, le palais royal.
CONCLUSION PARTIELLE
La problématique et la démarche
méthodologique définies et les aspects généraux
ainsi décrits avec les principales caractéristiques physiques et
humaines, il faut alors analyser les potentialités en eau en vue
d'évaluer la quantité et la qualité des ressources
disponibles pour la population.
|