1.2.1.6 LA GEOLOGIE
Les données sur la géologie du secteur
d'étude sont fournies d'une part par l'étude de SLANSKY (1962)
sur l'ensemble du bassin sédimentaire du Bénin (ex-Dahomey)-Togo,
qui est surtout axée sur le bas-Bénin et d'autre part par
l'étude de l'alimentation en eau potable des zones
hydrogéologiquement difficiles du Sud-Bénin par la Direction
Générale de l'Hydraulique (DGH) en 1998.
La région étudiée par SLANSKY
est comprise entre les méridiens 1°05' et 2°48' E et les
parallèles 6°10' et 7°30' N. Elle est limitée au Sud
par l'océan Atlantique, à l'Ouest par la république du
Ghana, à l'Est par la république fédérale du
Nigéria ainsi que le montre la figure3.
Figure3 : Localisation de la région
étudiée.
Figure 5 : Synthèse
stratigraphique à la verticale de Pobè
Source : SLANSKY, 1962 :
Contribution à l'étude géologique du bassin
sédimentaire côtier du Dahomey et du Togo.
La limite Nord est pétrographique : ce sont les
formations cristallines étudiées par P. Aïcard (1953) et R.
POUGNET (1955). La superficie du bassin est d'environ 16 000 km².
Concernant les études réalisées par SLANSKY, une
synthèse stratigraphique est réalisée (figure 4) et
décrit les différentes formations.
Sur cette figure on remarque entre les +16 et -98, une
série argilo-marneuse souvent finement feuilletée, voire
papyracée. Des comparaisons avec des niveaux situés plus à
l'Ouest ou au Sud, montrent que l'attapulgite est fréquente dans cette
série ( elle semble cependant absente entre les côtes -18 et -34).
Des niveaux phosphatés existent vers la partie supérieure et un
petit niveau gauconieux semble la limiter à la base.
Le niveau calcaire situé sous la série
à attapulgite a une épaisseur variable. Celle qui a
été figurée est moyenne.
Les formations gréso-calcaires, sableuses et
marneuses situées à la partie supérieure du
Maëstrichtien entre les côtes -180 et -230, n'existent pas dans la
partie Nord du bassin ; elles apparaissent au Nord d'Issaba et prennent
également de l'importance vers le Sud.
Les formations charbonneuses situées entre les
côtes -270 et -305 n'apparaissent qu'à la latitude
d'Odomèta et prennent de l'importance vers le Sud.
Par ailleurs on peut remarquer l'intervention des failles
probables dans la zone d'étude. On note une faille pouvant expliquer la
dénivellation des couches entre Issaba et Ouinhi à la limite
d'Issaba. Cette faille pourrait être la même que celle existant
entre Issaba et Illemon (Igana), et serait donc orientée ENE-WSW. Ces
failles expliquent plus simplement les variations de niveau observées
qu'une inflexion des couches. Divers pendages sont alors observés ;
ainsi le calcaire paléocène à Togocyamus seefriedi permet
d'établir un pendage de 7,3 millièmes en direction du SSW.
L'analyse sommaire de cette synthèse stratigraphique
montre une fréquence nette des calcaires, des marnes et des argiles. Les
trois éléments calcaires, marnes et argiles se trouvent alors
mélangés et ceci à une profondeur assez remarquable (entre
15 à 105 m et même plus). L'argile qui a la caractéristique
de retenir l'eau à cause de sa nature imperméable se trouve
à une grande profondeur, cela permet de comprendre aisément les
difficultés des habitants de Pobè à avoir l'eau. Les puits
sont généralement profonds ( plus de 20m ) dans la zone de
plateaux. Dans la zone de dépression, les puits sont presque
inexistants. Au cours de nos enquêtes de terrain, les personnes
rencontrées estiment que les puisatiers n'arrivent pas à forer de
puits dans la zone de dépression à cause de l'état des
roches ( calcaires, grès ) qui sont dures. D'autres pensent que
même si on arrivait à forer des puits, l'eau de ces derniers
serait impropre à la consommation à cause de la constitution du
substratum géologique. Cette inquiétude pourrait se justifier
dans la mesure où le calcaire par exemple est assez riche en carbonate
de calcium qui intervient très souvent dans la qualité des eaux.
L'abondance du calcaire dans une eau la rende dure.
Les formations géologiques, de par leur disposition
et leur degré de perméabilité conditionnent l'existence
des nappes souterraines notamment en ce qui concerne leur profondeur, leurs
agencements et leurs dispositions.
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