5.2.1.2 Au niveau des ressources
fourragères
Dans l'ensemble de la zone étudiée, la
majorité des aires de pâturages (zone Tamou nord, Gueladio, Torodi
est et la partie est de la zone du fleuve) sont constituées des plateaux
cuirassés. Les caractéristiques du sol limitent la production
herbacée d'une part et d'autre part ces sols sont dégradés
sous le double effet du surpâturage et de l'érosion hydrique. Ces
aires de pâturages sont pour la plupart envahies par des espèces
indésirables telles que Sida cordifolia et le Cassia
tora et cette situation entraîne leur abandon total par les
éleveurs. Les aires de pâturages dégradées doivent
être restaurées et réhabilitées en appliquant les
techniques appropriées, où il faut penser semer des
graminées annuelles recherchées par les éleveurs comme
Diheteropogon haguerupii, Loudetia togoensis, Pennisetum pedicellatum
voire pérennes Andropogon gayanus . La méthode de
demi-lunes parait être la plus appropriée, elle a fait ses preuves
dans l'aire de pâturage entre Magou et Eda (Torodi) avec le projet PDLT.
C'est une opération qui a bien réussi et elle a gagné la
satisfaction des éleveurs locaux. Pour les aires de pâturage
constituées des sols glacifiés, la scarification permettra leur
récupération. Une fois, ce travail effectué on peut semer
les
espèces recherchées par les éleveurs et
doter ces aires des points d'eau. Pour éviter la progression du front
agricole, on prévoit le balisage des ces aires.
Ces aires de pâturage une fois
réhabilitées, doivent être officialisées c'est
à dire les faire connaître sur un plan légal à
travers la COFO et que leur fonction est désormais le domaine des
activités pastorales. Pour se faire elles doivent toutes être
balisées, l'exemple de l'aire de pâturage de Kara est assez
édifiant. Cela éviterait sans aucun doute l'avancée
spectaculaire du front agricole. Afin d'éviter leur surexploitation
pastorale un comité de gestion et de suivi doit être mis en place
en association avec les associations d'éleveurs (AREN, FNEN, PASEL....)
et la commission foncière (COFO). Ce comité se chargera
d'éduquer et de sensibiliser les éleveurs quant à
l'utilisation rationnelle qu'il faut en faire.
Il est aussi important de doter les zones d'attache des
éleveurs des centres de vaccination en quantité suffisante et des
pharmacies vétérinaires afin de faire face aux éventuelles
infections. En effet, les éleveurs se plaignent de la fréquence
de certaines épizooties et de leur impossibilité de traiter les
maladies ordinaires (parasites, blessures ...) par manque de qualification et
de disponibilité des produits vétérinaires. Pour se faire
les zones d'attache doivent être dotées des infrastructures
sanitaires et des personnels en nombre suffisant.
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