5. 2 Propositions d'aménagement
L'état des lieux de la transhumance que nous avons
effectué dans la zone périphérique du parc du W du Niger,
nous a permis d'identifier les contraintes et les atouts existants sur les
terroirs d'attache des éleveurs et les raisons qui les poussent à
transhumer dans le parc du W. Le but de cette étude est d'inverser cette
tendance de la transhumance dans le parc et d'encourager celle dans la zone
périphérique. Pour atteindre cet objectif, il faut
aménager les zones de départ, les zones d'accueil officielles,
les axes de la transhumance et les aires de pâturages qui les jalonnent.
Cet aménagement doit passer par la création des
mares artificielles et le surcreusement de celles
déjà existantes, la création des puits pastoraux, la
récupération des sols au niveau des aires de pâturage et
les baliser, la multiplication des parcs de vaccination et
l'amélioration des Services de surveillance du Parc. Ces
opérations permettront de fixer un grand nombre des éleveurs et
leurs troupeaux durant toute l'année soit de retarder au maximum leur
départ, ce qui diminuerait l'importance des flux dans le temps.
Pour faire face à la pression agricole et le
surpâturage, il faut mettre en place des comités de gestion des
terroirs dans lesquels figureront les agriculteurs, les éleveurs et les
chefs coutumiers. Ces comités villageois viendront renforcer la COFO et
la COFOB déjà présentes dans les villages et les chefs
lieu de canton.
5.2.1 Au niveau des zones d'attache
5.2.1.1 Création des points d'eau
d'abreuvement
Il s'agit à ce niveau de créer des points d'eau
d'abreuvement. Ce travail doit passer par les forages, des puits pastoraux et
le surcreusement et la cimentation des mares afin de les rendre permanentes
dans les zones d'attache. En effet, le problème d'eau constitue l'un des
problèmes qui poussent les éleveurs à partir en
transhumance en saison sèche. Car à cette période, les
besoins en eau s'agrandissent avec la chaleur persistante qui s'abat sur tous
les organismes vivant y compris les animaux.
A l'exception de la zone proche du fleuve Niger, toutes les
zones sont confrontées à un manque de point d'eau d'abreuvement.
Certes, les mares existent mais elles sont dans leur majorité
sémi-permanentes, la plupart s'assèchent en fin janvier. Pour
l'abreuvement, les bergers se contentent d'utiliser les puits traditionnels et
les puisards malgré leur disponibilité en eau
généralement limitée. Au niveau de toutes ces zones, il
faut donc surcreuser et cimenter les fonds des mares pour limiter la perte
d'eau par infiltration. Cet aménagement ne sera pas fait sur toutes les
mares mais plutôt les grandes mares stratégiques. Dans la zone de
Tamou, les mares de l'aire de pâturage de Pemboi sont assez
significatives car c'est un lieu de transit des transhumants en direction du
parc. En plus, les mares situées sur le plateau entre Diamangou et
Bontholaré
sont aussi à aménager. Dans la zone de
Guéladio, c'est surtout les mares du plateau de Tchantchergou qui sont
concernées par cette opération et si possible forer des puits
pastoraux. Il s'agit des mares suivantes : Djeloga, Gouwa, Ranéo,
Kindé et Killilya. Dans l'aire de pâturage de Aïnoma
située entre les cantons de Gueladio et de Tamou, les mares devront
être aménagées et la doter aussi des puits pastoraux. Dans
la zone de Torodi, il faut prévoir un surcreusement des mares et surtout
la création des forages (on remarque l'affleurement de la roche du
socle) dans les aires de pâturages situées dans la partie
Sud-Ouest du poste administratif car les ressources fourragères sont de
très bonne qualité et que la plupart des transhumants de la
région y passent plus de deux mois avant de continuer vers les zones
plus au sud (Burkina). Le plateau situé entre Panoma et Gassira doit
être doté des mares aménagées et surtout des puits
pastoraux puisque la localité souffre énormément du manque
de points d'abreuvement. Dans cette zone de Torodi, le PDLT a donné un
bel exemple, apprécié par les éleveurs qui à
consister en la création d'une mare artificielle à Magou.
Dans la zone du fleuve, il existe certes des puits pastoraux
mais elles ne sont pas fonctionnelles. La seule référence pour
les transhumants (surtout de Say et Kollo) en direction de Boumba est le puits
pastoral dénommé Poundou Ciminti créé en 1956 au
niveau du village de Tondi Bangou. Ces puits subissent une énorme
pression en saison sèche lors du départ en transhumance. Il
faudrait dans cette zone, rendre ces puits pastoraux fonctionnels et penser
aussi à l'aménagement des mares des aires de pâturages
suivantes : Bagna Bangou, Mala, Tondi Bangou, Sambéra et la brousse de
Bara.
Après la création et l'aménagement des
points d'eau, un comité de gestion composé des villageois doit
être mis en place qui s'attellera à garantir un accès
permanent aux animaux tout en empêchant l'installation des champs
pièges.
Photo 3: Un bel exemple d'aménagement : la mare
artificielle créée par par le PDLT entre Magou et Eda
(Torodi)
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