Un parc national doit s'efforcer de répondre à
quatre missions essentielles (ENGREF, 1992) :
- Protéger les paysages, les habitats, la
biodiversité ce qui n'exclut pas une gestion active et raisonnée
notamment par une utilisation maîtrisée du feu,
- mettre à la disposition d'un public aussi large que
possible le patrimoine naturel que représente le parc en évitant
d'apporter à la faune des graves perturbations et sans nuire à la
qualité des sites,
- être le support d'activités scientifiques sur
l'organisation et le fonctionnement des écosystèmes naturels et
proposer à des équipes scientifiques un programme de recherches
finalisé en priorité sur une meilleure gestion du parc,
- encourager, dans la zone périphérique, des
actions permettant des relations aussi peu conflictuelles que possible avec les
populations riveraines.
La gestion du parc côté nigérien s'organise
en trois sections bien distinctes. La
première, nommée "Aménagement et
développement des aires protégées contiguës" ( c'est
à dire le parc national du W, sa zone tampon et son espace
périphérique qu'est la Réserve Totale de Faune de Tamou),
a pour mission de faire études de recensements de flore et de faune,
d'entreprendre une gestion écologique du parc (suivi de
l'évolution des mares, contrôle des feux de brousse), et d'assurer
le bon état des pistes afin de garantir dans tous les endroits du parc
le meilleur accès possible aux gardes-chasse, aux touristes et aux
scientifiques. La deuxième est en charge de la protection et de la
surveillance du
parc. Cette section a pour but d'assurer le respect de la
réglementation du parc. Pour cela des patrouilles de surveillance
à bord des véhicules tout terrain sillonne l'intérieur du
parc et sa zone tampon pour essentiellement préserver ces lieux de
menaces des braconnage et pastoralisme (pâturage illégal). Il est
important ici de préciser que les moyens mis à la disposition des
missions de patrouilles de surveillance sont très insuffisants vu
l'étendue de la zone à couvrir (220.000 hectares) et en plus les
quatre postes forestiers (la Tapoa, Koro Goungou, Karékopto et Boumba)
sont insuffisants et mal équipés.
Enfin, la troisième section s'occupe des aspects
administratifs, logistiques et touristiques (guides, droits
d'entrée...). Sur le plan financier, le parc du W du Niger
bénéficie d'un budget annuel de la part de l'Etat bien que
très variable d'année en année ( pas plus de 20 million de
francs CFA).
Le parc ne peut espérer une autonomie
financière puisque les recettes liées aux droits d'entrée
et aux amendes dues aux activités illégales, sont versées
directement et intégralement à l'Etat (au niveau du service de
l'environnement de l'arrondissement de Say).
Depuis l'avènement du projet ECOPAS (Ecosystème
Protégé au Sahel), on note un appui matériel
considérable dans le cadre de cette gestion.