4.1.4 Les statuts juridiques du parc du W
4.1.4.1 Sur le plan national
Propriété publique nationale, la région
du W a donc été classée comme Parc National par le
décret du 04/08/1954 (Parc National au sens de l'article 2 de la
Convention Internationale de Londres du 08/11/1933).
L'administration nationale responsable de cette aire
protégée se compose en deux partie, l'une centralisée sur
Niamey au niveau de la DFPP (Direction de la faune, de la pêche et de la
pisciculture sous tutelle du Ministère de l'Hydraulique et de
l'Environnement), l'autre décentralisée se situe à
Tillabéry au niveau de la Direction Départementale de
l'Environnement mais aussi à Say pour les services d'arrondissement.
Tapoa (village à l'entrée du parc) où se
trouvent les locaux de la direction et d'où partent les patrouilles de
surveillance et les véhicules des touristes.
Le Parc National n'héberge pas de résidents.
Les activités humaines (chasse, pêche, cueillettes, exploitation
du bois, pâturage, essartage) y sont interdites.
Le parc peut être visité par toute personne ayant
acquis un permis de passage à la Tapoa (5.000 F CFA la journée
pour les touristes étrangers, mais gratuite pour les nationaux).
Il est obligatoire d'être accompagné par un
guide sur les 500 Km de pistes de vision. Aucun campement n'est autorisé
la nuit sauf exception (études scientifiques) à condition alors
de prendre avec soi un garde-chasse armé.
4.1.4.2 Sur le plan international
En dehors de son statut d'une aire protégée
nationale, s'ajoutent des statuts d'envergure internationale : Réserve
de la Biosphère (programme MAB) et site du Patrimoine mondial. En 1996,
cette aire protégée a été inscrite sur la liste du
Patrimoine Mondial Naturel de l'UNESCO. La région du W présente
en effet, une "valeur universelle exceptionnelle" au regard des critères
2 et 4 des biens naturels du Patrimoine Mondial. L'inscription du parc sur la
liste lui confère un prestige indéniable. Elle engendre aussi des
obligations pour l'Etat concerné, auquel la protection de ce bien
incombe au premier chef et qui en devient responsable vis-à-vis de la
communauté internationale. Le comité du Patrimoine Mondial peut
venir en aide aux aires protégées inscrites sur sa liste à
leur demande à travers son Fond d'aide, qui dispose d'environ 2,5
millions de dollars par an. A ce jour, le Parc National du W n'a encore rien
perçu à titre d'aide même si le besoin s'en fait
cruellement ressentir.
Pour ce qui est des réalisations concrètes et
donc des aides financières extérieures pour le parc, le
Comité du Patrimoine Mondial est relayé par le Programme MAB (Man
and Biosphère) de l'UNESCO et par le FED de l'Union Européenne
(Fond Européen de Développement). Le parc de W est en effet
reconnu depuis 1997, "Réserve de la Biosphère (MAB)" par
l'UNESCO. De plus,
un projet de développement, d'aménagement et de
mise en valeur socioéconomique (ECOPAS) financé par le FED est
actuellement entrain d'intervenir dans le complexe parc du W (Niger, Burkina
Faso et Bénin). Cette partie sera abordée en détail au
niveau du point suivant du travail " présentation de la structure
d'accueil".
Au-Delà de ces statuts internationaux (site du
patrimoine mondial et Réserve de la Biosphère) qui affectent
directement une aire protégée, comme le parc du W, il existe
différentes mesures internationales concernant la protection et la
conservation des ressources naturelles dans mais aussi hors des aires
protégées des pays qui ont ratifié ces conventions.
Celles intéressant la faune sauvage africaine, ont
toute été signées par le gouvernement nigérien ce
qui démontre le véritable intérêt du pays pour la
préservation de la biodiversité.
Ainsi, en 1990 le Niger était le seul pays africain
à avoir adhéré aux quatre conventions que sont :
- la convention africaine sur la conservation de la nature et
des ressources naturelles dite "Convention africaine" ou "Convention d'Alger"
(Alger, 1968) ;
- la convention sur les zones humides d'importance
internationale, spécialement comme biotope de l'avifaune aquatique, dite
"Convention de Ramsar" obligeant les parties contractantes à conserver
les zones humides abritant les habitats d'oiseau d'eau (Ramsar, 1991) ;
- la convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, dite
" Convention de Washington" ou CITES qui vise à mettre fin à la
surexploitation des espèces sauvages en danger (Washington, 1973) ;
- la Convention sur les animaux sauvages migrateurs, dite
"Convention de Bonn" qui cherche à élaborer des réseaux de
protection sur les parcours internationaux de faune migratrice (Bonn, 1979).
Ces conventions témoignent d'une prise de conscience
internationale relative
aux multiples aspects des problèmes environnementaux.
Elles permettent également la consolidation de
l'intégrité des aires protégées et tentent aussi de
limiter les pressions perturbatrices et destructrices hors de celleci.
La République du Niger est finalement très
volontaire vis-à-vis de ces types de mesures et stratégies qui
visent à protéger et conserver les ressources naturelles. Pour se
faire, il a été crée plusieurs zone
périphériques pour assurer une meilleure protection du Parc
National du W du Niger.
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