La région du W se caractérise par une grande
variété d'habitats s'étendant des cuirasses
gréseuses des plateaux au plan d'eau de la vallée du fleuve
Niger. Le relief détermine des paysages diversifiés qui sont un
des atouts touristiques et un des agréments du Parc.
En raison des caractéristiques édaphiques et
orographiques, les différentes formations végétales
alternent, constituant un mosaïque de paysages conforme à la
succession pédologique le long des toposéquences. L'inventaire
floristique, loin d'être terminé, comprend plus de 500
espèces végétales. Les espèces ligneuses sont
adaptées à la longue saison sèche et chaude qui
caractérise ce milieu : elles adoptent une vie ralentie avec chute des
feuilles.
Les espèces liées à des sous-sols plus
humides sont sempervirentes ou semisempervirentes.
On aboutit ainsi à des forêts galeries, le long
des cours d'eau. La hauteur des arbres (près de 30 m), la
contiguïté des canopées, l'abondance des lianes donne alors
l'impression de forêts tropicales denses. Dans ces lieux, une couverture
épaisse d'humus se forme. Comme dans la plupart des savanes africaines,
les formations ouvertes de la région du W du Niger ne sont pas des
formations climaciques. Leur présence est le résultat d'une
interaction ancienne entre formation végétale d'une part, et
l'utilisation par la faune sauvage et par le bétail, d'autre part. Ces
plages herbacées contribuent à augmenter la diversité
animale et végétale de cette région. Elle est entretenue
par une activité d'aménagement traditionnelle dans toute cette
zone : le feu de brousse.
En s'inspirant de l'ouvrage de Koster S.(1981), on peut
considérer qu'il existe cinq grands types d'habitats : les plaines
d'inondation, les forêts galeries, les savanes arborées, les
savanes arbustives et les savanes herbacées :
Les plaines d'inondation
La principale zone d'inondation du parc se situe le long du
fleuve Niger, une autre beaucoup plus modeste est au niveau de la confluence du
Niger et de la Mékrou. Elle correspondent à de sols lourds,
à hydromorphie saisonnière de surface et à tendance
vertique.
Pouvant s'étaler sur plusieurs hectomètres,
elles sont couvertes des buissons épineux (Mimosa pigra) et
bordées des palmiers Borassus aethiopicus. Les graminées
sont généralement vivaces (Andropogon gayanus, Hyparrhenia
cyanescens, Vetiveria nigratiana, Sporobolis pyramidalis, Jardinia
congoensis).
Elles peuvent atteindre 3 m de hauteur. Dans les zones
argileuses, des formations herbacées tendent au marécage, avec
des cypéracées du genre cyperus.
- Les galeries forestières
Selon les qualités, l'humidité et la profondeur
des sols, on peut distinguer trois catégories de formation constituant
des galeries plus ou moins denses le long des principaux cours d'eau :
- les galeries forestières à feuillage caduc :
cette formation se développe en bordure des petits cours d'eau
saisonniers. Les espèces caractéristiques sont Anogeissus
leocarpus, Pterocarpus erinaceus, Diospyros mespiliformis, Tamarindus indica,
Daniellia oliveri ;
- les galeries forestières sémi-sempervientes :
ces formations assurent la transition entre le talweg humide et le sol plus sec
des plateaux avec Pourpartia birrea, Craveta religiosa, Vitex chrysocarpus,
Acacia ataxancanta et les mêmes espèces que la formation
suivante.
- les galeries forestières sempervirentes : elles sont
établies en sol profond dans les principaux talwegs. Elles sont
localement denses. Les arbres atteignent jusqu'à trente mètres de
hauteur (30 m) et portent une abondance de lianes. Les essences principales
sont : Diospyros
mespiliformis, Kigelia africana, Anogeissus leocarpus,
Daniellia oliveri, Khaya senegalensis, Mytragina inermis, Borassus aethiopicus,
Nauclea latifolia. Un étage d'espèces arbustives se
développe à l'intérieur de la galerie avec Mimosa
pigra, Combretum paniculatum, Cola laurifolia .
Ce milieu ne brûle généralement pas, sauf
localement, en années très sèches.
Toutes les formations végétales qui vont suivre
connaissent plus ou moins régulièrement le risque d'incendie
(aménagement).
Les savanes arborées
Ce type se caractérise par une futaie ouverte, de
hauteur hétérogène comprise entre 8 et 25 mètres.
Le sous bois arbustif est assez dense. La canopées n'est pas jointive et
permet toujours un ensoleillement au sol ce qui entraîne la
présence des graminées pérennes. C'est une des formations
avec la savane arbustive les plus étendues dans le Parc National du W.
Elle abrite la majeure partie de la faune d'ongulés en lui fournissant
soit un abri, soit de la nourriture. En zone périphérique, c'est
la formation qui est la plus souvent défrichée pour les cultures
ou utilisée pour le pâturage du bétail. Elle peut
être distinguée en plusieurs autres sous formations selon les
espèces végétales dominantes. Parmi les principales
espèces : Combretum nigricans, C. glutinosum, C. paniculatum, C.
micranthum, C. collinum, Crossopteryx febrifuga, Piliostigma reticulatum,
Terminalia avicennoides, Guiera senegalensis, Andropogon gayanus, Andropogon
pseudapricus, A. fastigiatus, Hyparrhenia involucrata, Loudetia togoensis,
Butyrospermum paradoxum, Daniellia oliveri, Ximinia americana, Gardenia
sokotensis, Securinega vorosa, Balanites aegyptiaca, vitellaria paradoxa,
Isoberlina doka, Acacia ataxacantha, A. seyal, A. sieberiana...
Cette formation peut passer à des savanes
boisées voire des forêts claires quand l'humidité et la
richesse des sols deviennent importantes. A l'inverse quand les condition sont
défavorables, il dégage alors une formation plus basse et plus
ouverte.
Les savanes arbustives
micranthum, C. glutinosum, C. nigricans, Dicrostachys
glomerata et Guiera senegalensis.
On observe également quelques arbres en bosquet ou
isolés atteignant 10 m de hauteur. Les herbacées sont
composées de Loudetia togoensis, L. annua, Ctenuim newtonii,
Hyparrhenia involucrata et Andropogon gayanus.
Les savanes herbacées
On distingue deux types de formations selon la topographie :
les formations du sommet des plateaux et celles des plaines d'inondation des
cours d'eau. Toutes ces formations forment des buissons d'arbustes
(Combretum nigricans, C. glutinosum, Acacia ataxacantha) et d'arbres
au niveau des plateaux sur plusieurs kilomètres carrés. Au niveau
des vallées des cours d'eau ce sont essentiellement des espèces
annuelles : Loudetia togoensis, Micrachloa indica, Andropogon fastigiatus,
A. pseudapricus.
Toutes ces formations végétales servent des niches
écologiques (habitats) pour l'ensemble de la faune riche et
variée du Parc National du W.