Conclusion sur les relevés :
Dans l'ensemble de notre zone d'étude, sur les cinq
relevés quatre (Panoma, Tchantchergou, Karal et Sambéra)
présentent Zornia glochidiata comme la première
espèce dominante. Celui qui fait exception est l'aire de pâturage
de Pamboi dans la réserve totale de faune de Tamou.
Selon les éleveurs cette espèce était
considérée par le passé comme étant non
appétée compte tenu de la diversité d'espèces
fourragères au niveau de la zone d'attache. Actuellement, elle est
devenue une espèce appétée.
Alors, la question est de savoir qu'est-ce qui a
engendré la prolifération de cette espèce et la
disparition des autres espèces recherchées par les
éleveurs (Andropogon gayanus, Loudetia togoensis).
Selon les agents d'élevage rencontrés, la disparition de la
biodiversité des herbacées est liée aux
défrichements des bonnes terres pour les champs et à la pression
du surpâturage.
La présence du Zornia glochidiata est due
à sa capacité d'adaptation aux broutages excessifs et la
faciité de régénération. Sa consommation à
l'état jeune (avant la maturité) entraîne le
phénomène de météorisation du fait de son taux
d'azote élevé et se traduit par le gonflement de ventre des
animaux souvent mortel.
Dans l'aire de pâturage de Pemboi, la diversité
floristique et surtout des
herbacées (Loudetia togoensis) constatée,
annonce la proximité du Parc du W.
Dans l'ensemble des zones, les ligneux dominants sont surtout les
combretacées secondées selon les zones par Guiera
senegalensis.
Toutes les aires de pâturages sont menacées soit
par la pression agricole en réduisant l'espace disponible, soit par la
pression du surpâturage entraînant la disparition des
espèces appétées. Les traces de l'érosion hydrique
sont visibles selon les zones à travers les ravinements observés
dans les aires de pâturage. Mais généralement les zones
dénudées sont les plus exposées. Les résultats des
relevés de végétation concernant les cinq aires de
pâturages sont consultables en annexe 3.
3.2 La dégradation des ressources pastorales
3.2.1 Au niveau de la zone d'attache
La surexploitation agricole et pastorale des sols au niveau de
la zone d'attache des éleveurs, a entraîné leur
transformation physique et chimique. Cette surexploitation agricole se traduit
par une dégradation de sa structure par la perte de sa cohérence
ayant pour conséquence l'augmentation de sa sensibiité à
l'érosion hydrique et éolienne. Quant aux modifications
chimiques, elles résident dans l'appauvrissement de ces sols en sels
minéraux c'est à dire la baisse de la
teneur en matières organiques. Cette situation est plus
perceptible dans l'arrondissement de Say et Boboye.
La surexploitation pastorale a pour conséquence la
glacification des sols limitant l'infiltration au profit du ruissellement.
C'est ce qui explique la dégradation des parcours de la
transhumance et des aires de pâturage d'une part et d'autre part la
colonisation des espaces pastoraux par des espèces peu
appétées (Zornia glochidiata) et ou des espèces
indésirables Sida cordifolia et Cassia tora dans toute
la zone.
La surexploitation agricole quant à elle, elle se traduit
par la baisse de la fertilité du sol et la suppression des
jachères rendant le sol plus sensible à l'érosion.
Photo 1 : Tête de ravine illustrant l'état
de dégradation des parcours de la transhumance (Tamou)
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