Conclusion
D'une manière générale, l'ensemble de la
zone d'étude (à l'exception de la zone proche du fleuve) se
caractérise par une insuffisance et/ou le tarissement précoce des
points d'eau ( les mares) et les quelques mares permanentes existantes sont
aujourd'hui menacées d'ensablement. Cela fait d'ailleurs parti d'une des
raisons principales avancées par les éleveurs pour justifier leur
mobilité en direction du parc du W pendant la saison sèche. Les
puits pastoraux existant sont pour la plupart non opérationnels et ceux
utilisés sont confrontés à une baisse continuelle de leurs
débits puisqu'ils sont exploités et par les villageois et par les
éleveurs. Une situation qui entraîne souvent des conflits.
3.1.2 Les ressources végétales
L'analyse du couvert végétal nous permet d'une
part de comprendre les raisons du départ en transhumance des
éleveurs pendant la saison sèche vers des zones d'accueil plus au
Sud, d'autre part de saisir, la stratégie des bergers dans le choix de
leurs axes de transhumance. Les relevés permettent d'avoir une
idée sur les ressources pastorales (points d'eau et fourrages) au niveau
des aires de pâturages qu'ils exploitent sur leurs terroirs d'attache.
Les relevés de végétation ont
été réalisés pendant la saison des pluies afin de
mieux identifier les différentes espèces.
élémentaire (la contribution spécifique
par espèces). Ils permettent également d'apprécier
l'état de dégradation des aires de pâturage (la couverture
de sol nu) et partant de là comprendre les raisons qui poussent les
éleveurs à aller en transhumance.
La fréquence et la contribution spécifique de
chaque espèce sont calculées afin de faire ressortir la
diversité de la composition floristique de chaque aire.
La zone de Tamou
Le relevé a été fait à Pemboi le
21 août 2002 (orientation Nord Sud) en plein milieu de la Réserve
Totale de Faune de Tamou RTFT) au Sud de Tamou. Ce choix est d'avoir une
idée de la diversité d'espèces fourragères qui
pousse les éleveurs à transhumer dans le parc du W. Pour
comprendre l'état des aires de pâturage plus septentrionales de la
zone de Tamou, l'aire de pâturage de Tchantchergou servira de
référence car les caractéristiques sont identiques.
Pemboi est situé dans une formation de type savane
arbustive herbacée présentant un sol argilo sablonneux. La
couverture de sol nu est de 20% ce qui limite l'effet de l'érosion
hydrique.
- Au niveau des résultats de la méthode du point
quadrat, il a été recensé 19 espèces
différentes soit 231 contacts. Les trois premières espèces
herbacées fréquentes sont Loudetia togoensis (47%),
Zornia glochidiata (34%), Borreria filifolia (10%). Par
contre on assiste à la disparition de certaines espèces
très appétées par les animaux (Andropogon
pseudapricus (3%), Aristida adscensionis (1%), Anogeissus
leiocarpus (3%), pennisetum pedicellatum (4%)). Cette disparition
s'explique par le surpâturage car Pemboi est non seulement un lieu de
transite des transhumants en direction du parc du W, mais aussi une aire de
pacage des animaux des villages environnants (Moli Haoussa,
Alambaré).
Les trois premiers ligneux dominants sont : Combretum
micranthum (25%),
Combretum nigricans (17%), Guiera
senegalensis (8%). On remarque que plus on va vers le sud plus la
végétation devient fermée (plus importante).
- Résultats de la méthode du quadrat
élémentaire
Cette méthode s'applique au point 0m et 100m du
relevé. Cela correspond à deux résultats de surface
d'échantillonnage de 1m2 pour les herbacées et deux
surfaces d'échantillonnage de 100m2pour les ligneux.
Résultat des deux surfaces au point 0m : il a
été identifié six espèces d'herbacées au
niveau de la surface d'échantillonnage 1m2 dont les trois
premières espèces dominantes sont : Zornia glochidiata
621 pieds soit une contribution spécifique de 49,32%, Loudetia
togoensis 563 pieds soit 44,72% et Borreria radiata 58 pieds avec
une contribution de 4,6%. Les espèces ligneuses sur la surface
d'échantillonnage de 100m2 sont au nombre de six dont six
Guiera senegalensis (46,16%) et trois Combretum micranthum
(23,08%).
- Résultats des deux surfaces au point 100m :
Pour les herbacées il a été recensé
six espèces les plus dominants sont Zornia glochidiata 380 avec
une contribution spécifique de 49,09%, Loudetia togoensis 203
avec 26,23% et Borreria filifolia 126 avec 16,28%. Quant aux ligneux
nous avons compté dix espèces dont les plus dominants sont :
Combretum nigricans 14 avec une contribution spécifique de
48,27%, Guiera senegalensis 6 avec 20,69% et Combretum
micranthum 2 avec 6,89%.
La zone de Gueladio
Le relevé a été fait le 24 août
2002 (orientation Nord- Ouest, Sud- Est) dans l'aire de pâturage du
plateau de Tchantchergou qui est une aire de transit des animaux qui partent en
transhumance vers le parc, car elle dispose d'importantes mares
d'abreuvement.
C'est aussi une aire de pacage des animaux pendant la saison des
pluies dans le but de les éloigner des champs de cultures.
Cette aire de pâturage a une formation
végétale de type brousse tigrée présentant une
discontinuité de végétation. La couverture de sol nu est
environ de 50%, car le manque de végétation a pour
conséquence la dégradation du sol par l'effet de l'érosion
hydrique.
- La méthode du point quadrat a donné les
résultats suivants : il y a eu au total 165 contacts soient 7
espèces toute catégorie confondue parmi lesquels les
espèces herbacées dominantes sont Microchloa indica
avec
une fréquence de 37%, Zornia glochidiata 31%
et Cyanetis lanata 13%. Les ligneux dominants sont Combretum
micranthum avec une fréquence de 20%, Boscia senegalensis
9% et Combretum nigricans 8%. On constate à ce niveau que la
végétation n'est pas diversifiée et la prédominance
de Microchloa indica s'explique par le fait que le relevé a
été réalisé près d'une mare.
- La méthode du quadrat élémentaire
:
Résultats des deux surface au point 0m : pour les
herbacées (1m2 de surface, trois espèces
seulement), il a été compté 2144 touffes de Microchloa
indica soit une contribution spécifique de 91,12%, Zornia
glochidiata 204 soit 8,67% et Lyanetis
lanata 5 soit 0,21%. Les ligneux (surface de
100m2, quatre espèces) quant à eux, ce sont Guiera
senegalensis 7 individus soit une contribution spécifique de
58,33%, Combretum micranthum et Combretum nigricans 2
individus par espèce soit chacun une contribution spécifique de
16,67% et enfin Gardenia sokotensis un individu soit 8,33%.
Résultats des deux surfaces au point 100m : au niveau de
la surface
d'échantillonnage de 1m2, il a
été recensé deux espèces seulement. Il s'agit de
Zornia glochidiata 123 individus soit une contribution
spécifique de 57,21% et Microchloa indica 92 individus soit
42,79%. Pour les ligneux, il a été compté également
deux individus, Combretum micranthum au nombre de 8 avec une
contribution spécifique de 88,89% et Boscia angustifolia une
seule espèce pour une contribution spécifique de 11,11%.
Cette méthode illustre parfaitement la pauvreté
du sol qui est du type latéritique et gravillonnaire. La production
herbacée est limitée et s'observe surtout aux alentours des mares
où le sol est sablo -argileux. Cette dégradation du sol est en
partie due à l'effet de la pression du surpâturage. Les ligneux se
caractérisent essentiellement par la prédominance des
combretacées.
La zone de Torodi
caractère non cultivable des espaces (sol induré)
réservé au pâturage dans cette partie.
IL est important aussi de préciser que ces aires de
pâturage sont totalement différentes de celles situées au
Sud Ouest (régions frontalière avec le Burkina Faso) qui sont
plus riches en ressources fourragères mais qui n'ont pas
été traitées par manque de temps. Sur tout un autre plan
cette région Est se distingue par son nombre important de bovins et la
seule alternative pendant la saison sèche c'est la transhumance vers les
zones plus riches, notamment celles du parc de W.
La formation végétale est du type brousse
tigrée avec une succession de plage nue et de plage boisée. La
végétation est très limitée car la couverture de
sol est de 70%.
A la suite de la méthode du point quadrat, on a eu 8
espèces avec pour herbacées dominants Zornia glochidiata
avec une fréquence de 50% et Microchloa indica avec 21%. Quant
aux ligneux ceux qui dominent sont le Combretum micranthum avec une
fréquence de 26% et Guiera senegalensis 14%.
- La méthode du quadrat élémentaire
:
Les résultats au point 0m du transect dans la surface
d'échantillonnage 1m2 pour les herbacées nous avons
obtenu trois espèces dont la plus dominante est le Zornia
glochidiata avec 334 individus soit une contribution spécifique de
64,85%.
Pour les ligneux sur 100m2 de surface, nous avons
recensé deux espèces le Combretum micranthum 4 individus
soit 66,67% de contribution spécifique et Guiera senegalensis 2
individus soit33,33%.
Les résultats au point 100m pour les herbacées
dans 1m2 de surface, nous avons recensé sept espèces
dont les plus dominants sont Zornia glochidiata avec 173 individus
avec 52,42% de contribution spécifique et Microchloa indica 138
individus soit 41,82%. Pour les ligneux sur une surface
d'échantillonnage de
100m2, il a été compté 5
espèces dont les plus dominants sont le Combretum
micranthum 5 individus soit 35,71 de contribution
spécifique et Combretum nigricans 4 individus soit 28,57%.
La zone du fleuve
Elle est subdivisée en deux sous zones à savoir
les régions riveraines et les zones éloignées du fleuve.
C'est ainsi qu'il a été réalisé deux relevés
de végétation soit un relevé dans chaque sous zone pour
mieux ressortir les différents types de formation
végétale.
- Au niveau de la région riveraine, le relevé a
été fait dans l'aire de pâturage de Karal (situé
à 2km du fleuve) le 26 août 2002 avec une orientation NE- SO.
C'est une formation végétale de type savane arbustive
herbacée. Le recouvrement de sol est de 15%, car le sol est argilo
sablonneux où il pousse une diversité d'espèces
fourragères. L'action de l'érosion hydrique est très
faible. La qualité du sol ne laisse pas indifférent les
agriculteurs. En effet, l'aire de pâturage est ceinturée par des
champs et chaque année le front de culture avance. Karal est aussi un
lieu de campement des peuls où les animaux se refugent en attendant la
fin des récoltes.
Au cours de la méthode du point quadrat, il a
été recensé 26 espèces dont les trois
espèces dominantes sont : Zornia glochidiata et Brachiaria
lata avec une fréquence de 45% chacune, Fimbrilis exilis
et Meliniella micrantha avec une fréquence de 40% chacune et
Eragrotis Pilosa avec 39%.
Sur l'ensemble du transect, il n'a été
observé que deux ligneux. Il s'agit d'Accacia seyal et
Balanites aegyptiaca.
- La méthode du quadrat élémentaire
:
Pour les résultats au point 0 m du transect, il a
été obtenu 9 espèces d'herbacées
(surface d'échantillonnage 1m2) dont les
plus dominantes sont. Fimbrilis exilis 1596 touffes soit une
contribution spécifique de 61,43%, Meliniella micrantha 378
individus et 14,55% comme contribution spécifique et Eragrotis
pilosa 218 individus pour une contribution spécifique de 8,39%.
Quant aux ligneux, il a été
compté quatre Acacia seyal sur la surface
d'échantillonnage 100m2, soit 100% de contribution
spécifique.
Les résultats au point 100m du transect ont donné
15 espèces d'herbacées sur
1m2 de surface dont les plus dominantes sont
Chloris pilosa 306 individus avec une contribution
spécifique de 30,57%, Setaria inseps 164 individus pour
une contribution spécifique de 16,68% et Corcorus olitorus
157 individus soit 15,68%.
Pour les ligneux, sur la surface de 100m2, il a
été compté deux espèces seulement dont
Balanites aegyptiaca 12 individus et 85,71% de contribution
spécifique et Acacia seyal 2 individus soit 14,29.
Cette aire de pâturage de Karal illustre bien la
diversité d'espèces fourragères que renferme la zone
riveraine et la particularité des espèces ligneuses
constituées en majorité des arbres à épines. Les
traces de l'érosion hydrique sont rares mais l'avancée des champs
de cultures constitue la plus grande menace.
Au niveau des zones éloignées du fleuve, le
relevé a été réalisé ( orientation Nord-
Sud) le 26 août 2002 dans l'aire de pâturage située sur le
plateau (entre les villages de Sambéra et Koffo) entre le Dallol Bosso
et le Dallol Foga à environ 45 km du fleuve Niger. La formation
végétale est du type savane arbustive herbacée, le
recouvrement de sol nu est de 30%. Le sol est assez fertile, composé de
l'argile et du sable et l'érosion des eaux d'écoulement est
freiné par la densité de la végétation. La pression
agricole y est et se manifeste par la réduction de l'aire de
pâturage au Sud du village de Sambéra plaçant au milieu des
champs une grande mare d'abreuvement (Fetto Gaba-Gaba). C'est aussi une zone de
haute tension (conflits) entre les agriculteurs et les éleveurs qui
s'accompagne souvent avec de morts d'hommes. Cette aire de pâturage est
l'une des aires la plus fréquentées par les bergers car lors de
notre passage nous avons compté plus de 300 bovins en pâturage. On
trouve également à l'intérieur de cet espace, des
campements peuls fuyant les conflits grandissant avec les agriculteurs.
Au cours de la méthode du point quadrat, il a
été identifié 18 espèces d'herbacées et des
ligneux. les herbacées les plus dominants sont Zornia
glochidiata avec une fréquence de 39%, Microchloa indica
38% de fréquence et Triumfetta pentandra 32%. Le ligneux
qui domine, est essentiellement le Combretum micranthum pour une
fréquence de 27%.
- La méthode du quadrat
élémentaire
Les résultats au point 0m du transect ont donné
pour les herbacées sur une
surface d'échantillonnage de 1m2, 10
espèces dont les plus dominantes sont Zornia glochidiata 836
individus soit 77,84% de contribution spécifique, Cassia
mimosides 105 individus avec une contribution spécifique de
9,78%.
Pour les ligneux avec une surface de 100m2,
Combretum micranthum est la seule espèce observée avec 9
individus soit 100% de contribution spécifique.
Les résultats au point 100m du transect ont
donné pour les herbacées (1m2 de surface) 6 espèces dont
celles qui dominent sont Zornia glochidiata 542 individus soit 62,73%
de contribution spécifique, Borreria radiata 131 individus soit
15,16%.
Pour les ligneux, on a relevé deux espèces
seulement sur la surface
d'échantillonnage de 100m2, 9 Combretum
micranthum soit 90% de contribution spécifique et un seul
Guiera senegalensis soit 10%.
Tableau N° 1 : Résultat récapitulatif
des relevés de végétation pour les deux espèces
dominantes et leurs contributions spécifiques
METHODE
Aire de pâturage
|
Points quadrat
|
Quadrat élémentaire
|
Couverture sol nu
relevé
|
Pemboi (Tamou)
|
Herbacées : Loudetia togoensis 47% et Zornia
glochidiata 34%
Ligneux : Combretum micranthum 25% et
Combretum nigricans 17%
|
Point 0 m :
|
Point 100 m :
|
12%
|
Herbacées : Loudetia togoensis 49.32% et
Zornia glochidiata 44.72%
Ligneux : Guiera senegalensis 46.16%
Combretum micranthum 23.08%
|
Herbacées : Loudetogoensis 49.09% et
Zornia glochidiata 26.23%
Ligneux : Combretum micranthum 48.27% et Guiera
senegalensis 20.69%
|
Tchentchergou (Gueladio)
|
Herbacées : Microchloa indica 37% et Zornia
glochidiata 31%
Ligneux : Combretum micranthum 20% et Boscia
senegalensis 9%
|
Herbacées : Microchloa indica 91.12% et
Zornia glochidiata 8.67% Ligneux : Combretum
micranthum 58.33% et Combretum nigricans 16.67%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 57.21% et
Microchloa indica 42.79%
Ligneux : Combretum micranthum 88.89% et Boscia
senegalensis 11.11%
|
30%
|
Panoma (Torodi)
|
Herbacées : Zornia glochidiata 50% et :
Microchloa indica 21% Ligneux : Combretum micranthum
26% et Guiera senegalensis 14%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 64.85% et :
Microchloa indica 31.65% Ligneux : Combretum
micranthum 66.67% et Guiera senegalensis 33.33%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 52.42% et
Microchloa indica 41.82%
Ligneux : Combretum micranthum 35.71% et
Combretum nigricans 28.57%
|
40%
|
Karal
(zone du fleuve)
|
Herbacées : : Zornia glochidiata 45% et
Brachiaria lata 45%
Ligneux : Acacia seyal 55% et Balanites
aegyptiaca 45%
|
Herbacées : Fimbrilis
exilis 61.43% et Melinella micranta 14.55
Ligneux : Acacia seyal 100%
|
Herbacées :Chloris Pilosa 30.57% et Setaria
inseps 16.68% Ligneux : Balanites aegyptiaca 85.71%
Acacia seyal 14.29% et
|
5%
|
Sambéra-Koffo (Zone du fleuve)
|
Herbacées : Zornia glochidiata 39% et :
Microchloa indica 38% Ligneux : Combretum micranthum
27% et Guiera senegalensis 26%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 77.84% et
Cassia mimosoides 9.78% Ligneux : Combretum micranthum
100%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 62.73% et
Borreria radiata
15.16%
Ligneux : Combretum micranthum 90% et
Guiera senegalensis 10%
|
15%
|
|