CHAPITRE 3 : LES RESSOURCES PASTORALES ET
STRUCTURES D'APPUI ET D'ENCDREMENT DES ELEVEURS
3.1 Les ressources pastorales
Il s'agit ici de savoir quelles sont les ressources pastorales
(ressources végétales et hydriques) présentes sur les
zones d'attache et sur les parcours de la transhumance dans la zone
périphérique du parc du W du Niger. En effet, les informations
sur l'état de ces ressources pastorales permettent de comprendre les
raisons qui poussent les éleveurs à quitter périodiquement
leurs territoires d'attache pour la destination du parc du W en saison
sèche. Ainsi, lors du travail de terrain l'identification et la
localisation (coordonnées GPS) des aires de pâturage, des mares et
des puits ont été réalisées.
3.1.1 Les ressources en eau et l'état de
dégradation
Les ressources en eau constituent l'ensemble de type de points
d'eau servant d'abreuvement des animaux en saison sèche au niveau des
zones d'attache et le long des axes de transhumance. Ces points d'eau sont
certes nombreux mais en général temporaires.
- La zone de Tamou
Cette zone est traversée par les rivières
Diamangou et Goroubi. Ces deux rivières servent d'abreuvement en saison
des pluies et pendant la saison sèche leurs lits sont utilisés
pour creuser des puisards destinés surtout à l'abreuvement des
animaux. Certaines mares permanentes comme Sababaré et Kobouri sont
aussi exploitées par les transhumants. On note aussi la présence
d'autres mares sémi-permanentes (au nombre de 35) qui sont reparties
dans les aires de pâturages et le long des axes de transhumance, mais qui
sont menacées d'ensablement. Les puits pastoraux existent dans toute la
zone mais ils sont pour la plupart non opérationnels. Les
éleveurs de cette localité manquent des points d'eau pour
l'abreuvement pendant la saison sèche. C'est ce qui explique en partie
le départ précoce des bergers en transhumance.
-La zone de Gueladio
A ce niveau, l'abreuvement des animaux est assuré
grâce à la rivière Goroubi pendant une partie de la saison
sèche et surtout aux puisards creusés dans son lit. Certaines
mares sémi-permanentes telles que Gouwa, Ranéo, Djeloga,
Killilya, Kindé (...) sont aussi utilisées par les
éleveurs.
Au total on dénombre 27 mares toute catégorie
confondue dans la zone. De nos jours, ces mares sont menacées
d'ensablement devant une pression d'un cheptel en plein croissance.
Dans cette zone, les puits pastoraux sont non seulement peu
nombreux mais aussi non opérationnels dans leur majorité.
- La zone de Torodi
La zone de Torodi présente une géologie (zone de
socle) qui n'est pas favorable au stockage des eaux et le fonçage des
puits est non seulement difficile mais aussi la nappe phréatique est
difficilement localisable (l'infiltration est réduite) car les eaux
d'écoulement se versent directement dans les vallées des
rivières. L'abreuvement des animaux en saison sèche est rendu
possible grâce aux rivières Diguibari, Goroubi et Sirba ainsi que
les puisards creusés dans leurs lits. Toutes les 31 mares
répertoriées sont semi-permanentes, elle s'assèchent au
plutard en fin février. La seule exception constitue la mare
artificielle creusée par le PDLT, située entre Magou et Eda.
- La zone du Fleuve
Dans cette zone l'abreuvement des animaux en saison
sèche est assuré grâce à la présence du
fleuve Niger. Il est utilisé aussi bien par les bergers qui partent en
transhumance pour la zone d'accueil du Bénin (parc côté
Bénin), que les autres éleveurs autochtones. En plus de cela les
différents axes de transhumance contiennent 57 mares dont 31 sémi
permanentes et 5 plus ou moins permanentes (Koukada bangou, Tondi bangou,
Gompo, Sabara bangou et Nafowo), sans oublier les puits au nombre de 15 qui
servent aussi d'abreuvement pendant le départ en transhumance en saison
dèche. A titre illustratif, "Poundou Ciminti"
est un puits pastoral de référence pour tous les
bergers transhumants de Kollo et de Say en direction de Boumba.
Pour les zones situées plus au Nord
(éloignées du fleuve), les éleveurs font face au manque de
point d'eau d'abreuvement pendant la saison sèche, ce qui les contraint
à utiliser des puits destinés à l'alimentation en eau des
hommes. Cette pratique a pour conséquence la baisse de débits
voire même le tarissement de ces puits entraînant souvent des
conflits entre éleveurs transhumants et villageois.
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