3.2.2 La dégradation des ressources du Parc du W
Dans cette partie, il sera abordé l'impact
écologique de la transhumance et sur les ressources du parc du W. Cette
partie s'inspire de" la Mission d'Appui Scientifique sur la transhumance" de
Bernard Toutain (mai 2001).
3.2.2.1 Impact écologique de la transhumance
:
- Impact de la pâture saisonnière sur la
végétation du parc
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la
présence d'animaux domestiques peut même avoir un effet
améliorateur pour la strate herbacée. Le broutage et le
piétinement modéré provoquent le taillage des touffes
d'Andropogon gayanus et les déjections animales contribuent
à fertiliser le sol. Toutefois, les entretiens indiquent que certains
éleveurs transhumants établissent des petits campements à
l'intérieur du parc. Dans ce cas, il se produit obligatoirement une
dégradation du couvert herbacé aux environs des campements par le
phénomène du surpâturage localisé d'une part, et par
le fait de l'existence même des campements d'autre part.
En outre, certains transhumants allument des feux tardifs dans
le but de provoquer des repousses, ce qui est préjudiciable tant
à la strate herbacée qu'au peuplement ligneux.
- Cas de l'émondage des arbres
D'une manière générale, le pâturage
herbacé de saison sèche (paille) est pauvre en matières
azotées. Pour couvrir les besoins nutritifs des animaux, le berger et
son troupeau ont recours au pâturage aérien afin de combler le
déficit azoté de la paille. Une des formes d'exploitation
pratiquée par les éleveurs est l'émondage, souvent
très sévère, des arbres et arbustes fourragers. C'est
ainsi que dans la zone périphérique du parc du W, les
espèces telles que Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Acacia
spp, Khaya senegalensis sont surexploitées par les transhumants. Ce
phénomène est très peu observé à
l'intérieur du parc où la qualité des repousses ( teneur
en matière azotées) ne justifient pas une telle pratique.
3.2.2.2 Impact de la présence du bétail
sur la faune et l'environnement du parc
La présence des éleveurs et des troupeaux
transhumants dans le parc cause un certain nombre de préjudice à
la faune. Il s'agit notamment :
- la destruction de l'habitat et de la perturbation de la
quiétude des animaux sauvages ;
- La concurrence pour l'utilisation des points d'eau et, dans une
moindre mesure, des ressources fourragères en saison sèche ;
- du braconnage pratiqué par les éleveurs
transhumants ;
- L'envasement des mares et des cours d'eau
- et la dégradation du sol par tassement.
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