2.2 la géologie de la zone
étudiée
Sur le plan géologique (Atlas du Niger 1980) cette
région repose essentiellement sur le Liptako à l'ouest (Say) et
le vaste bassin sédimentaire des Iullimenden à l'est (Kollo et
Boboye).
Le Liptako est caractérisé par des roches
métamorphiques et ignées de la période
précambrienne formée il y a 500 millions d'années. C'est
une vaste pénéplaine de 200 à 300 m d'altitude (due
à la prédominance des collines tabulaires) où la formation
du socle affleure.
Le bassin de Iullimenden est un immense ensemble qui couvre la
partie Est. on dénombre trois séries distinctes d'affleurement :
la série des argiles ferrugineuses ( série sidérolithique
de l'Adar Doutchi), la série argilo-sableuse et la série
grès argileux.
Le Liptako et le Bassin des Iullimenden ont été
disséqués par les cours d'eau du quaternaire (Atlas Niger 2000).
Un modelé s'est donc lentement élaboré. Il s'est produit
un enfoncement progressif des Talwegs et le recul des versants. Le paysage
actuel comprend alors deux éléments distincts : La haute surface
ou plateau produit de l'érosion avec un sommets plat et des contours
bien nets ; les vallées très larges situées en contrebas
souvent dissymétriques. Ces vallées sont piégées
par des sables éoliens lors des phases sèches du quaternaire. Ces
formations dunaires sont aujourd'hui fixées et elles sont à
l'origine des meilleures terres de cultures de la région. La
géologie explique le manque des points d'eau d'abreuvement dans les
zones de Torodi et de Tamou. Ce sont des zones de socle, la nappe
phréatique est presque inexistante. Au cas ou elle a été
localisée, il est difficile de forer les points d'eau.
2.3 Le relief
Les différentes unités paysagères
observées sur l'ensemble de la zone d'étude se composent de cinq
principaux ensembles :
- les plaines alluviales : les vallées fossiles, les
glacis, les plateaux et formations indurées, et les formations
éoliennes (Atlas Niger 1980).
- les plaines alluviales : cet ensemble correspond à la
plaine du fleuve Niger et de ses affluents dans leurs parties avales. Ce
modèle de plaine alluviale est caractérisé par un
régime d'inondation temporaire fluvial et pluvial, sur matériau
fluviatile de texture variable. C'est le domaine de cultures irriguées
du riz, maïs et du jardinage. Les parties non occupées par les
cultures servent de pâturage aux animaux notamment la
bourgoutière.
- les vallées fossiles : cet ensemble correspond aux
grandes vallées sèches do Dallol s'écoulant du Nord au
sud. Elles sont généralement comblées par des
matériaux d'origine éolienne. Il comprend une partie de
l'arrondissement de Kollo et la totalité de Birni N'gaouré.
La richesse du sol de ce domaine ne laisse pas
indifférents les cultivateurs. Il est dominé par les champs de
cultures. Les quelques mares qui se forment font l'objet d'extraction
artisanale du sel ( c'est le cas des femmes de Bara au nord de Gaya).
- Les glacis, forment un ensemble occupant des vastes zones
pénéplainées résultant de l'érosion des
anciennes surfaces d'aplanissement des plateaux. Ils sont constitués de
matériau meuble généralement sableux et profond et parfois
remaniés par le colluvionnement, l'épandage et
l'alluvionnement.
Cet ensemble est très souvent affecté par
d'anciens processus d'éolisation. Ces glacis sableux sont surtout
réputés par leur intérêt pour la culture du mil.
- les plateaux et les formations indurées : cet
ensemble comprend les plateaux proprement dits et leurs bordures. Ces plateaux
sont la plupart composés de la cuirasse ferrugineuse sur grès
continental. Ils constituent un ensemble très remarquable de la zone
étudiée et présentent en général une
très faible pente. Les plateaux sableux sont le domaine des champs des
cultures pluviales par contre ceux qui sont cuirassés et
latéritiques sont réservés aux pâturages des
animaux.
- les formations éoliennes : cet ensemble correspond
aux zones affectées par une intensité d'accumulation
éolienne au cours des
phases successives du quaternaire récent ou plus
ancien. Ces formations sont composées des cordons dunaires
récents, des ergs anciens et des glacis éolisés. Elles
sont aujourd'hui fixes et constituent la grande majorité des terres
cultivables de la zone étudiée.
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