2.1.3 La zone de Torodi
Il s'agit du territoire du poste administratif de Torodi.
Cette zone compte quatre grandes pistes de transhumance présentant
plusieurs aires de pâturages. Selon les caractéristiques du sol et
de la formation végétale, cette région peut être
subdivisée en deux sous zones: la partie Est et celle de l'Ouest. Les
aires de pâturages de la partie Ouest ont une végétation de
type savane arbustive herbacée avec un sol pour la plupart sablo
-argileux. La flore présente une diversité d'espèces
herbacées dont les plus dominants sont : Zornia glochidiata,
Eragrotis tennela, Cenchrus biflorus, Brachiaria ramosa. Pennicetum
pedicelatum,...etc. Les ligneux dominants sont : Guiera senegalensis,
Boscia senegalensis, Cassia tora, Piliostigma reticulatum, Combretum
glutinosum, Combretum nigricans, Combretum micranthum...etc.
La proportion du sol est estimée à 35% dans
l'ensemble. Ces aires de pâturage se distinguent par apport à
celles des autres zones précédentes par leurs richesses en
ressources fourragères mais qui ne sont pas exploitées en saison
sèche faute de point d'eau permanent.
Les différents axes de transhumance comportent 31 mares
dont une seule est permanente (mare artificielle créée par le
PDLT2, située entre Magou et Eda).
Selon Rouga Oumarou Paté de Pamona, s'il existe des
points d'eau d'abreuvement permanent leur transhumance allait se limiter dans
leur brousse et cela leur éviterait les multiples tracasseries de la
transhumance extra territoriale.
A défaut des points d'eau permanents les bergers
transhumants utilisent les puisards creusés dans les lits des
rivières Diguibari, Goroubi, Sirba.
Les aires de pâturage de la partie Est présentent
une végétation de type brousse tigrée sur des plateaux
rocailleux. Le sol est tantôt sablo-latéritique (bande
boisée) et tantôt encroûté (bande nue). Les
herbacées dominants sont : Zornia glochidiata, Sporobolus festivus,
Triumfetta pentandra, Cassia obtusifolia, Borreria radiata... Quant aux
ligneux, ils sont constitués de : Combretum micranthum, Combretum
nigricans, Guiera senegalensis, Boscia senegalensis, Acacia macrostachya
...
Dans l'ensemble de la zone la pression agricole n'est pas trop
poussée, mais elle est en train de progresser lentement car l'espace y
est disponible. Les aires de pâturages sont soumises par endroits
à d'intenses ravinements causés par les eaux de ruissellement
pendant la saison des pluies.
2.1.4 La zone du Fleuve
Cette zone se compose de la réserve partielle de faune
de Dosso située sur la rive gauche du fleuve Niger (qui fait
frontière avec le parc du W). Elle est subdivisé en deux sous
zones : les régions riveraines et les zones éloignées du
fleuve. Cette zone est la plus riche en ressources pastorales comparativement
à toutes les zones étudiées.
En saison sèche, la vallée du fleuve Niger
constitue en elle même une aire de pâturage appelée
pâturage de décrue avec des espèces herbacées
très appétées
3 Projet de développement local de Torodi
telles que Echinochloa stagnina, Echinochloa indica,
Pyramidalis, Brachiaria mutica, Oryza longistaminata.
Les aires de pâturage présentent d'une
manière générale une diversité d'espèces
fourragères car le sol est assez fertile avec une couverture de sol nu
estimé à 30%. Les espèces herbacées dominantes sont
: Michrochloa indica, Zornia glochidiata, Digitaria lecardi, Cenchrus
biflorus, Eragrotis tremula, Diheteropogon haguerupiï, Sida
cordifolia...etc. Quant aux ligneux ils sont composés de :
Guiera senegalensis, Combretum glutinosum, Borreria aegyptiaca, Sterculia
segitera, Acacia seyal, Acacia albida, Acacia ataxancantha...etc.
L'abreuvement des animaux est assuré grâce
à la présence du fleuve Niger. Il est utilisé aussi bien
par les bergers qui partent en transhumance pour la zone d'accueil du
Bénin (parc côté Bénin), que les autres
éleveurs autochtones. En plus de cela les différents axes de
transhumance contiennent 57 mares dont 31 semi permanentes et 5 plus ou moins
permanentes (Koukada bangou, Tondi bangou, Gompo, Sabara bangou et Nafowo),
sans oublier les puits au nombre de 15 qui servent aussi d'abreuvement pendant
le départ en transhumance. A titre illustratif, "Poundou Ciminti" est un
puits pastoral de référence pour tous les bergers transhumants de
Kollo et de Say en direction de Boumba.
Pour les zones situées plus au Nord
(éloignées du fleuve), les éleveurs font face au manque de
point d'eau d'abreuvement pendant la saison sèche, ce qui les contraint
à utiliser des puits destinés à l'alimentation en eau des
hommes. Cette pratique a pour conséquence la baisse de débits
voire même le tarissement de ces puits entraînant souvent des
conflits entre éleveurs transhumants et villageois.
Quant aux régions riveraines, les éleveurs sont
confrontés à l'occupation de la vallée du fleuve Niger
à des fins culturales (rizières et cultures de contre-saison)
rendant difficile voire impossible l'accès des animaux aux
pâturages de décrue pendant la saison sèche.
plus en plus croissant. Ce qui a entraîné la
surexploitation pastorale des dernières aires de pâturages
existantes. Cela se traduit d'une part par l'augmentation de l'érosion
hydrique qui emporte les couches superficielles déjà
préparés par l'effet du piétinement des animaux et d'autre
part, par la prolifération des espèces peu appétées
(Zornia glochidiata qui ne laisse que de la paille sèche
pendant la saison sèche) ou indésirables (Sida
cordifolia et Cassia tora ). L'action conjuguée de la
pression agricole et de la surexploitation pastorale est à la base de la
disparition des espèces recherchées et appétées
telles que Andropogon gayanus, Diheterepogon hagerupii, Hypomea involucrata
, Cenchrus biflorus ...
Devant toutes ces difficultés, les éleveurs de
la zone périphérique du parc du W ont développé une
stratégie pour continuer à satisfaire les besoins alimentaires
d'un cheptel en pleine croissance. Cette stratégie consiste à
transhumer dans le complexe parc du W (Niger, Bénin, Burkina Faso).
Sachant bien que le pâturage est illégal, les bergers soutiennent
l'idée selon laquelle que c'est le seul cadre qui peut leur offrir les
ressources pastorales nécessaires (Andropogon gayanus et le
point d'eau qu'est la Mékrou) à la survie de leur troupeau.
|