CHAPITRE 2 : DELIMITATION ET DESCRIPTION DE LA ZONE
D'ETUDE
2.1 Description de la zone d'étude
Les différentes zones que nous avons observées
se repartissent dans les cantons de Tamou, Gueladio, Torodi et la zone du
Fleuve(le canton de Kirtachi et la réserve partielle de faune de Dosso).
Sur le plan administratif la zone d'étude est située sur trois
arrondissements du Sud ouest du Niger à savoir Say, Kollo et Boboye. Les
observations concernent l'état des ressources pastorales au niveau des
différentes aires de pâturages longeant les pistes de
transhumance. Dans les observations nous avons relevé les contraintes et
les atouts, qui sont liées à l'élevage sur les
différents terroirs d'attache (voire carte n°4).
2.1.1 La zone de Tamou
La zone de Tamou correspond au canton de Tamou où est
inclue la réserve totale de faune de Tamou (RTFT). Le principal axe de
transhumance qui traverse la réserve débouche sur le Burkina par
les villages de Tchéna puis Anaga au Sud et plus au Nord il
s'éclate à partir de Diamangou (village) pour rejoindre les
différents villages du canton (les zones d'attache des transhumants).
Cette zone possède deux sites de cure salée (logandi en
zarma) dont un à Tamou et un autre à Kobouri. Selon les
éleveurs, C'est un lieu de transit obligé car la consommation du
sel avant la transhumance permet de donner de l'appétit aux animaux afin
qu'ils puissent mieux exploiter le pâturage riche du Parc du W.
L'abreuvement en saison sèche est surtout assuré grâce aux
puisards creusés dans les lits des rivières Diamangou et Goroubi
et dans une moindre mesure au niveau de deux mares permanentes la mare de
Sababaré et de Kobouri qui gardent de l'eau jusqu'en fin mars.
Les aires de pâturage de cette zone sont
constituées de plateaux cuirassés présentant des sols
encroûtés et rocailleux, où ne poussent que des
espèces herbacées indésirables et vivaces le Sida
cordifolia et le Cassia tora. Les quelques bonnes terres autour des points
d'eau (les bas-fonds et les mares) où les animaux trouvent du
pâturage (Microchloa indica, Zornia glochidiata) sont envahies
par des champs pièges( des champs qui empêche l'accès aux
ressources pastorales). Les terres des glacis, plus fertiles sont
occupées par des champs.
Le pâturage aérien est presque inexistant car la
couverture ligneuse est composée en majorité de Combrethum
nigricans, Combrethum micrantum, Cassia senegal.
En dehors de la réserve, la proportion de sol nu des aires
de pâturages septentrionales, est estimée d'une manière
générale à 55%.
2.1. 2 La zone de Gueladio
Cette zone correspond au canton de Gueladio. Elle constitue la
continuité des axes de transhumance qui quittent la zone de Tamou vers
le Nord. Tous les axes débouchent au niveau de cette zone dans la grande
aire de pâturage du plateau de Tchantchergou (brousse tigrée : une
succession de plage nue et de plage boisée). Ce plateau est du type
cuirassé à sol latéritique et gravillonnaire. La
production herbacée est limitée et s'observe surtout aux
alentours des mares où le sol est sablo -argileux. Les herbacées
dominant sont composées de Microchloa indica. Zornia glochidiata et
Cassia tora. Quant aux ligneux, ce sont surtout le Combretum
micranthum, et Combretum nigricans, Guiera senegalensis qui dominent. La
proportion du sol nu est estimée à 60%.
L'abreuvement des animaux en saison sèche est
assuré grâces aux puisards creusés dans le lit du Goroubi,
et à la présence de quelques mares semi permanentes
dispersées dans l'aire de pâturage (Gouwa 9/12 mois, Ranéo
8/12 mois, Djeloga 7/12 mois, Kindé 6/12 mois, Killilya 7/12 mois). Ces
mares sont
aussi des lieux de transit des animaux au retour de la
transhumance en direction de Youri et Fillingué.
Pendant la saison des pluies cette aire de pâturage
constitue un refuge pour les animaux (pacage) dans le but de les
éloigner des champs de cultures.
La pression agricole qui constitue une contrainte majeure, se
remarque par l'envahissement par les cultures de la vallée du Goroubi et
l'extension des champs jusque dans l'aire de pâturage de Tchantchergou du
côté Nord Est (village de Damari) et Nord Ouest.
Ces aires de pâturages sont aussi menacées par
l'érosion hydrique qui crée des ravines tout en emportant les
quelques rares bonnes terres.
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