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Pastoralisme et organisation de l'espace au Niger oriental: cas de la communauté Toubou Téda de la commune de Tesker

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par Kabirou SOULEY
Université Abdou Moumouni de Niamey - Diplôme d'études approfondies en géographie 2005
  

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Conclusion :

Un campement selon sa position géographique peut connaître un accroissement de son effectif suite à la venue d'autres pasteurs pour des raisons de pâturage. C'est surtout pendant la saison des pluies que ce phénomène s'observe. La présence d'un puits à bon débit peut également expliquer ce phénomène pendant la saison sèche et chaude. La mobilité des ménages autour du puits répond d'une part à une stratégie des pâturages et de gestion d'espace et d'autre part pour éviter toute forme de conflit social entre les ménages.

.

III. Troisième partie : Réflexions autour de la

décentralisation et la gestion des ressources

« L'objectif n'est pas de construire des murs, mais de tenter de construire des ponts » - Jacques Chabert, entretien, juin 2005

III.1. Eléments de la décentralisation et appréciations

La relance du processus de reforme dont celle de la décentralisation au Niger date de la conférence nationale (29 juillet -03 novembre 1991). Mais c'est véritablement sous la troisième République (1993-1996) que ce processus de la décentralisation va s'exprimer. C'est ainsi que seront crées un Ministère chargé de la réforme administrative (1993), une commission spéciale chargée de réfléchir du découpage administratif (Arrêté n°10/ MRA/D du 16 mai 19947) et un haut commissariat à la réforme administrative et à la décentralisation (Décret n°95-132 du 15 août 1995). Les accords de paix avec les fronts de la rébellion (1995) et la pression des bailleurs de fonds ont été des facteurs importants et accélérateurs dans ce processus.

Le premier schéma de 1998(loi 98-29, 98-30, 98-31 du 14 septembre 1998) a crée 73 communes (42 urbaines dont 21 déjà existantes et 31 rurales), 36 départements (anciens arrondissements) et 7 régions (anciens départements). Les anciens chefs lieux d'arrondissements sont érigés en communes urbaines et les postes administratifs en communes rurales.

Après une transition militaire de neuf mois (1999) qui a consacré l'avènement de la 5ème république (2000), le schéma de 1998 est retenu et en plus il a été adopté le principe de la communalisation des cantons et de certains groupements. Deux importantes lois ont été votées pour encadrer la mise en oeuvre de la décentralisation et le transfert des compétences aux nouvelles collectivités. Il s'agit des lois 2002/012 du 11juin 2002 et 2002/013 du 11 juin2002.

Les Etats, les organisations et les individus transforment les espaces et « produisent »
des territoires. Historiquement, l'Etat est sans cesse en train d'organiser le territoire
national, à travers de nouveaux découpages, de nouvelles liaisons et de nouvelles

7 Celle-ci en 19986 avait proposé 14 régions, 55 départements, 155 arrondissements, 774 communes dont 156 urbaines et 618 rurales.

frontières. La décentralisation au Niger est ainsi un processus définissant de nouveaux espaces. La délimitation territoriale informe d'une part sur le pouvoir qui l'a mise en place et d'autre part sur les intentions de ce même pouvoir. La création des limites administratives notamment dans le cadre de la décentralisation crée ou détruit souvent des cadres de vie sans qu'une intention consciente ait présidé à ces créations. « La frontière conditionne les systèmes de relations et par conséquent les territorialités humaines » (Raffestin, 1992 : 163). L'Etat garde le privilège de déterminer la taille et les limites territoriales des nouvelles collectivités locales décentralisées, ce qui s'avère particulièrement difficile dans des contextes pastoraux où l'occupation de l'espace par les communautés est fluctuante et où les aires de parcours se chevauchent. On peut ainsi s'interroger sur l'orientation que va prendre la décentralisation au Niger face aux communautés pastorales. Nos réflexions portent plus particulièrement sur la nouvelle commune rurale de Tesker.

III.1.1. La nouvelle commune de Tesker

Le Niger s'est engagé depuis plus d'une décennie dans un processus de décentralisation politique et économique et de régionalisation. Cette politique mise en oeuvre par l'Etat vise à donner aux collectivités territoriales de base, une certaine autonomie leur permettant de définir les normes de leurs actions et de choisir les modalités de leurs interventions. Ces collectivités comprennent les régions, les départements, les communes urbaines et rurales. Chaque échelon est une collectivité à part entière disposant d'une instance de décision élue chargée de la gestion des affaires locales. Au niveau de la commune rurale, l'instance de décision est le conseil communal (ou conseil municipal). Ce dernier est composé par les conseillés élus compris dans la sphère du territoire communal appartenant aux différents partis politiques. Tesker compte onze conseillers issus des élections locales de 2004.

III.1.1.1. Le rôle du maire et des conseillers

Dans la commune de Tesker, la gestion de cet espace implique des niveaux différents, à savoir d'une part les territoires des différentes communautés et, d'autre part, leur ensemble qui compose désormais un espace commun. La mission du conseil communal (le maire et dix conseillers) revient alors à harmoniser le développement au niveau de la commune en articulant d'une manière cohérente les pratiques et logique d'action de l'ensemble des communautés pour asseoir une gestion commune de

l'espace pour un développement économique et social acceptable. Le maire jouit d'une double légitimité, il est reconnu par l'Etat et en même tant le représentant de la population. Il est responsable du développement de son entité administrative. Il doit être impartial dans le choix des actions à mener dans les différentes zones de sa commune. Le maire se présente comme un nouvel acteur sur la scène communale, pour une meilleure efficacité d'action il doit être en collaboration avec les structures traditionnelles préexistantes (chef des groupements, chef des tribus, les conseils des sages, les leaders d'opinion...) mieux, il part à leur rencontre en initiant des visites auprès des campements pour recueillir leurs avis.

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