II.5.3. Evolution du campement
La création d'un campement s'organise autour d'un
puits. L'importance du campement dépend du débit du puits. Un
puits cimenté, généralement construit par l'Etat,
entraîne la création d'un gros campement (Sidinga, Termit
Dolé...). Les puits traditionnels quant à eux s'accompagnent d'un
petit nombre de tentes (petits campements) comme par exemple Baboulwa, Forami,
Dibidé... Les puits de types traditionnels possèdent un
débit réduit et doivent être reconstruits tous les sept
mois ainsi que désensablés et consolidés une fois toutes
les deux semaines. Ce type de campement est composé
généralement d'une même famille. En effet, à la base
ce sont des frères qui foncent leur puits pour un souci
d'indépendance en eau d'abreuvement. Tous les campements évoluent
durant l'année. Cette évolution dépend de plusieurs
paramètres. Lorsqu'un campement connaît un problème d'eau,
il arrive que certains habitants quittent définitivement l'endroit pour
s'installer dans un autre campement pourvu d'un puits à bon
débit. Le manque de pâturage saisonnier ou non entraîne une
migration temporaire ou définitive des pasteurs vers des zones plus
riches en pâturage. Les déplacements définitifs se font
toujours au sein de la communauté Teda, d'un puits Teda à un
autre puits Teda.
L'admission d'une famille au sein d'un campement se fait sur
accord du chef de campement (Maïgari) et du comité des sages.
Généralement ces derniers acceptent l'installation sans trop de
difficultés. Cependant, il existe un droit d'exclusion du campement en
cas de fautes graves. Les autres communautés lors d'une installation
temporaire, se présentent au chef du campement. Ce dernier avant de
donner son accord fait vérifier l'état de santé du
troupeau par un membre du campement d'accueil. Dans le cas où les
bêtes sont porteuses d'une pathologie, le pasteur peut se voir refuser la
permission de séjourner. Cependant, le plus souvent, un accord est
établi permettant au berger d'abreuver et de faire paître ses
animaux de façon isoler. Pour éviter le risque de transmission
par l'eau, les abreuvoirs utilisés par ces bergers étrangers sont
désinfectés avec du savon.
Pour le cas de Sidinga, le campement a évolué
passant de dix familles à plus de soixante familles, de 2000 à
nos jours. Cette évolution est notamment due à la
réfection du puits traditionnel en un puits cimenté,
effectuée grâce au Projet de Gestion des Ressources Naturelles
(PGRN), en 2001. Cette année, durant le mois de juin 2005 plus de 25
familles sont venues du nord (Dibidé, Kenkedi, Daounga...) pour des
raisons de pâturage. Cela montre que Sidinga est devenu cette
année une zone de repli pour les populations du Nord. La cohabitation
s'est faite sans aucun problème.
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