Conclusion
L'histoire de la chefferie Teda est importante dans la
compréhension de l'organisation sociale de cette communauté. Elle
renseigne sur l'espace symbolique (Tibesti) de l'ensemble de la
communauté et la répartition spatiale des différents clans
à cheval entre le Niger, le Tchad, la Libye et le soudan. C'est
également à partir de l'histoire de la chefferie que certains
clans Teda (Tarso, Boulali, Tomogra, Gonna) ont été
fondés.
3 Premier acte de l'intronisation du sultan. Il
consiste a enrouler un turban royal sur la tête du nouveau sultan. Cette
fonction revient aux Touzba car tous les descendants de la chefferie ont une
origine Touzba de part la mère.
II.2.2.1. Le groupement Toubou Teda
Le groupement est un terme administratif qui désigne un
ensemble de tribus représenté par un seul chef au sein d'une
même communauté pastorale. Ses attributions concernent les
populations administrées, il collecte les impôts et n'a aucun
droit formel sur la terre. Il peut par contre autoriser ou refuser le
fonçage d'un puits, en fonction des intérêts de ses
administrés si ceux-ci ont en propriété un ouvrage proche
du site en question. Selon la coutume Toubou Teda le groupement doit être
dirigé par un membre du clan Gonna (référence à
l'histoire de la chefferie Teda).
A Tesker, le groupement Teda est dirigé par un
Aréna (un autre clan Teda) contrairement à la logique
coutumière. En effet, l'actuel chef de groupement a été
nommé par le régime militaire en 1981. Cela a
entraîné, évidemment, le mécontentement des ayants
droits (les Gonna), et plusieurs tentatives avortées de créer
leur propre groupement indépendant. Actuellement, il y a six tribus
Gonna qui se proclament indépendantes (tribus volantes). Cette situation
a également entraîné une diminution du pouvoir du chef de
groupement. Beaucoup de tribus relevant de son groupement ont tendance à
verser leurs impôts directement au poste administratif.
II.2.2.2. Le chef des tribus
Sur le plan administratif, le chef de tribu, ou Maïgari,
équivaut au chef du village dans les zones agricoles. Le chef de tribu
dans une zone pastorale est, soit le propriétaire du puits (le premier
à financer le puits) ou alors une personne possédant un gros
troupeau. Il est généralement les deux à la fois. Le chef
de tribu n'est généralement pas nommé par le chef de
groupement, il le devient par logique et par accords implicite des membres du
campement qui le reconnaît comme tel.
Le campement est ainsi dirigé par le chef de tribu et
un comité de sage. Le comité se compose, de personnes
politiquement influentes, de personnes relevant du premier clan à
l'origine du campement, de personnes possédant un important troupeau, ou
encore de personnes détenant les textes de loi traditionnelle (Diya) sur
les règlements des conflits. Le Maïgari et le comité de sage
ont un pouvoir décisionnel fort dans le campement. C'est avec leur
accord qu'un nouvel habitant peut s'installer ou non au niveau du campement.
Ils peuvent ainsi décider de faire partir une famille de « leur
puits » si elle ne se conforme pas à leurs
principes. Ils tiennent régulièrement des réunions pour
traiter des questions qui concernent le devenir du campement et la gestion du
puits. Dans la vie des pasteurs Teda, les dromadaires occupent une place de
choix, tout s'organise autour de cet animal. Cela s'illustre bien avec le port
des marques.
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