Introduction générale
Le chapitre introductif ci-pr'esent, d'ecrit le contexte du
cadre dans lequel s'est r'ealis'ee l''etude, ainsi que sa justification. Il
se poursuit ensuite par les questions principales
auxquelles nous apporterons des 'eclaircissements, les
objectifs et les hypothèses fix'ees. L'int'erêt et la
m'ethodologie de cette 'etude seront pr'esent'es pour une meilleure
compr'ehension de notre travail.
0.1 Contexte et justification de l'étude
La mise en place d'un système de s'ecurit'e sociale
ad'equat dans le monde aujourd'hui, pose encore de r'eelles difficult'es.
N'eanmoins, si les pays d'evelopp'es parviennent a` r'egulariser cette
situation, elle reste une affaire pr'eoccupante pour la plupart des Pays en
Voie de D'eveloppement (PVD). En Afrique subsaharienne par exemple, la
situation de la s'ecurit'e sociale est pr'eoccupante, du fait qu'elle ne couvre
pas un maximum de personnes. Dans le souci de r'eduire la pauvret'e et surtout
de garantir une croissance durable, l'Organisation Internationale du Travail
(OIT) propose une »extension de la protection sociale aux groupes de
population qui en sont actuellement exclus » 3.
Dans la majorit'e des Etats du monde, et surtout en Afrique
subsaharienne, la s'ecurit'e sociale est avant tout une affaire des
travailleurs salari'es 4. C'est pourquoi Catherine Mathieu et Henri
Sterdyniak (2008) ont affirm'e que » la protection sociale est née
comme une conquête des travailleurs ou une concession du patronat ».
D'après les statistiques du Bureau Internationale du Travail (BIT) en
2001, seulement près de 5 a` 10 % de la popula-
3Tir'e du rapport g'en'eral de la dix-septième
conf'erence internationale des statisticiens du travail 4Ceux r'egis
par le code du travail
tion active, b'en'eficient des r'egimes de s'ecurit'e sociale
en Afrique subsaharienne (Fonteneau, 2008). Cette faible proportion est
probl'ematique pour ces pays, face a` la grande pauvret'e qui les mine, et au
faible niveau de leur croissance 'economique. Il va donc sans dire que la
s'ecurit'e sociale repr'esente un enjeu majeur pour le d'eveloppement.
Les pays africains de la zone subsaharienne souffrent d'un
manque de financement pour non seulement bâtir un système large de
s'ecurit'e sociale ad'equat, mais aussi pour d'evelopper le système de
s'ecurit'e sociale mis en place. D'après la Conf'erence Interafricaine
de Pr'evoyance Sociale (CIPRES), les problèmes 'economiques et les
programmes successifs d'ajustement structurel que connaissent les Etats
membres, entraàýnent une baisse du nombre d'employeurs et par
cons'equent, de celui des travailleurs soumis aux r'egimes de pr'evoyance
sociale.
Cette situation empêche donc les systèmes de
s'ecurit'e sociale des pays membres a` en-granger des b'en'efices leur
permettant d'obtenir plus de ressources, en faveur d'une possible extention du
système de s'ecurit'e sociale. N'eanmoins, ces pays fournissent des
efforts pour am'eliorer le recouvrement des cotisations. Cette am'elioration
s'explique par une augmentation de plus de 150 % des ressources entre 1997 et
2005, 'evoluant ainsi de 200 milliards de FCFA a` plus de 500 milliards de FCFA
en 2005 (estimations donn'ees par la CIPRES). L'augmentation de ces ressources
reste faible devant le principal objectif de la plupart de ces pays qui est
celui d''etendre le système de s'ecurit'e sociale, pour r'eduire la
pauvret'e, le chômage et par cons'equent, faire de ce secteur un moteur
de la croissance 'economique.
Après le Document de Strat'egie de R'eduction de
Pauvret'e (DSRP) mis sur pied en 2003, dans le but de r'eduire la pauvret'e et
de soutenir le niveau de la croissance 'economique, le Cameroun adopte (en
2009) un nouveau document, le Document de Strat'egie pour la Croissance et
l'Emploi (DSCE). Le principal objectif de ce dernier est d'accroitre le niveau
de la croissance au Cameroun dans les dis prochaines ann'ees (2010-2020). Dans
ce document, l'un des principaux objectifs est de r'eduire la pauvret'e a` un
niveau socialement acceptable. Cette r'eduction d'epend en effet d'un 'el'ement
important qui est l'am'elioration de la protection et de la s'ecurit'e
sociales. Concernant le niveau de la croissance, le DSCE stipule l'objectif de
r'ealiser une moyenne annuelle de 5,5 % pendant la p'eriode 2010-2020. Un
objectif qui se doit d'être fait en fonction de la r'ealistion des
Objectifs du Mill'enaire pour le D'eveloppement (OMD), en particulier le
premier, qui est »d'éliminer l'extràeme pauvretéet la
faim en réduisant de moitiéle nombre de camerounais vivant au
dessous du
seuil de pauvret'e et qui souffrent de la faim». La
s'ecurit'e sociale est un secteur primordial pour le Cameroun, qui se veut pays
'emergent a` l'horizon 2035, ou accroàýtre le niveau de sa
croissance 'economique d'ici 2020. A cet effet, les actions suivantes sont
attendues pour faire de ce secteur un moteur de la croissance 'economique a`
savoir :
? consolider les acquis;
? r'eorganiser structurellement les organismes de s'ecurit'e
sociale comme la CNPS; ? 'elargir le champ d'application.
Cette dernière attente est l'un des objectifs majeurs
de la s'ecurit'e sociale au Cameroun. C'est pourquoi le Chef de l'Etat, S.E.
Paul Biya, dans son discours du 31 d'ecembre 2009, a` d'eclar'e qu'»Un
r'egime g'en'eral de s'ecurit'e sociale est a` l''etude». Ce projet pourra
permettre a` la CNPS d'engranger suffisemment de ressources, pour faire de la
s'ecurit'e sociale un secteur qui contribue a` l''evolution de la croissance
'economique.
Le d'eveloppement de la s'ecurit'e sociale ne sera
n'ecessairement pas de booster la croissance 'economique, mais aussi de
valoriser la promotion de l'emploi. Le deuxième colloque africain sur le
travail descent, rentre dans le même cadre que le DSCE, concernant le
secteur de la s'ecurit'e sociale en Afrique et particulièrement au
Cameroun. D'après ce colloque, promouvoir l'emploi, n'a de sens que si
le d'efi de r'ealiser une extension de la s'ecurit'e sociale 'etait atteint.
Cette extension doit permettre de garantir la s'ecurit'e des revenus et des
prestations sociales des personnes prises en charge.
Pour booster la croissance 'economique, le Cameroun a besoin
de renforcer les interactions entre plusieurs de ses secteurs ('economique,
social, sanitaire, etc.). Dans la perspective g'en'erale de la r'ealisation des
objectifs inscrits dans le DSCE a` l'horizon 2020, il est important de savoir
si la CNPS peut apporter de l''elan dans l''evolution de la croissance
'economique.
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