0.2 Problématique de l'étude
Depuis le milieu des ann'ees 90, le Cameroun
connaàýt une reprise 'economique relativement faible (taux de
croissance moyen du PIB r'eel par habitant 1,83 % entre 1995 et 2009 selon les
estimations de la Banque Mondiale), et ceci après avoir v'ecu une
d'ecennie de d'ecroissance 'economique (1985-1994). Par contre, la s'ecurit'e
sociale g'er'ee par la CNPS, se
porte de mieux en mieux. Sa gestion a permis une nette
augmentation des assurés sociaux et de la plupart de ses composantes
dont les dépenses de prestations sociales (passant de 33 milliards de
FCFA en 2000, a` 57 milliards de FCFA en 2009, d'après la CNPS), qui ont
permis de faire face au nombre important d'assurés assujettis a` la CNPS
(778 451 en 2008 d'après les statistiques de la CNPS).
Ces efforts posent le problème de l'identification des
stratégies de politique économique, pouvant permettre de
renforcer la performance de la sécuritésociale au Cameroun. En
effet , l'un des objectifs du DSCE est d'utiliser la
sécuritésociale comme vecteur de la réduction de la
pauvreté, de l'emploi et de la croissance économique au
Cameroun.
Les efforts effectués par la CNPS depuis ces
dernières années, montrent que la gestion des prestations
sociales s'est améliorée. En effet, le taux de croissance moyen
des dépenses de prestations sociales est fixéa` 10,84 % entre
1995 et 2009, tandis que celui des recettes est de 10,62 %. Partant des
objectifs proposés dans le DSCE, dont celui d'avoir un taux de
croissance moyen du PIB fixéa` 5,5 % sur la période 2010-2020, et
celui de promouvoir le système de sécuritésociale au
Cameroun dans le but de stimuler la croissance, la CNPS aimerait savoir comment
orienter ses politiques pour améliorer sa contribution dans
l'évolution de la croissance économique. Par conséquent,
l'effet des dépenses de prestations sociales sur la croissance
économique au Cameroun, devient important a` analyser.
L'évolution permanente des dépenses de prestations sociales,
pousse l'Etat a` vouloir faire de la sécuritésociale, un moteur
de la croissance économique.
Or d'après les travaux de Mirrlees (1971), les
dépenses de protection sociale nuisent a` la croissance
économique. Selon lui, si le système de
sécuritésociale n'encourage pas la population a` épargner,
le capital disponible pour réinvestir diminue. Sauf au cas o`u les
impôts prélevés pour financer la protection sociale peuvent
rendre l'innovation rentable5. Par ailleurs, Hubbard et Judd (1985),
ont montréque la sécuritésociale pouvait contribuer
largement au bien-être social, et par conséquent a` la croissance
économique. Ils estiment que cela n'est possible que dans les
économies o`u le marchéde rentes n'existe pas. Dans cette
lignée, beaucoup d'auteurs ont montrél'effet positif ou
négatif de la sécuritésociale sur la croissance
économique. Dans le cadre du Cameroun, cet aspect n'est pas
approfondi.
5Mirrlees (1971), extrait tir'e de son article
Face a` cette situation, l'on se pose la question de savoir
comment est quantifi'e le lien entre les dépenses de prestations
sociales et la croissance économique au Cameroun. Cette question
principale g'enère beaucoup d'autres questions plus sp'ecifiques
notamment :
? Comment sont financ'ees les d'epenses de prestations sociales
g'er'ees par la CNPS du Cameroun?
? De quelle manière les d'epenses de prestations sociales
de la CNPS influencent-elles la croissance 'economique au Cameroun?
? Quel est l'effet des d'epenses de prestations sociales de la
CNPS sur la croissance 'economique au Cameroun?
? Comment r'eagit la croissance 'economique face aux innovations
possibles des prestations sociales?
Les r'eponses a` ces questions sont tributaires des objectifs
que nous nous fixons.
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