PREMIERE PARTIE :
LE CAPITAL RISQUE : MODE D'EMPLOI
Avant d'étudier le capital risque,
ses réalités et son potentiel, nous consacrons cette
première partie à un rappel théorique.
Nous tentons dans un premier temps une définition du
capital risque, on traitera ensuite ses origines, les stades d'intervention
puis les acteurs intervenants dans le cadre du secteur du capital risque.
Dans un second temps, nous exposons les structures du capital
risque au Maroc, en Tunisie et en France.
Nous rappellerons enfin les principales techniques
utilisées par les professionnels.
Chapitre 1 : Définitions et origines du
capital risque
Nous allons dans un premier temps essayer de définir le
capital risque en présentant les définitions les plus courantes.
On s'attaquera ensuite aux origines de cette technique ingénieuse, on
démontrera que ce n'est que l'évolution d'autres formules.
1.1.. Définitions
Avant de tenter de définir le capital risque, il y a
lieu de le distinguer de deux notions différentes, les fonds souverains
et les hedge funds.
La confusion vient du fait que le terme trop
générique de fonds d'investissement regroupe en
fait des réalités bien différentes.
Les hedge funds, littéralement fonds de couverture,
ont tendance à modifier fréquemment leurs portefeuilles afin de
performer à court terme.
Les fonds de capital risque par contre prennent des
participations significatives et illiquides dans des entreprises à fort
potentiel, les réorganisent afin de les revendre quelques années
plu tard.
Les fonds souverains, quant à eux, gèrent des
fonds revenant à des États, ils peuvent les investir directement
dans les affaires, dans les hedge funds ou dans des fonds de capital risque.
Josh Lerner et Paul Gompers définissent le capital
risque en ces termes :
« Des capitaux dédiés et
gérés de façon indépendante qui se concentrent sur
des investissements en fonds propres ou quasi fonds propres dans des
entreprises privées en forte croissance ».
L'encyclopédie Wikipedia définit le capital
risque comme « une activité financière consistant pour
un investisseur à entrer au capital de sociétés qui ont
besoin de capitaux propres ».
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(2) ouvrage de référence «
The Venture Capital Cycle », édition Massachussets Institute of
technology Année2004
L'agence Française pour la création de l'emploi
(APCE) définit le capital risque d'une manière un peu plus
restrictive : « le capital risque consiste pour des
investisseurs professionnels, à prendre des participations minoritaires
dans le capital d'entreprises naissantes ou très jeunes ».
Pour l'APCE, l'appellation « capital
risque » ne concerne que le capital amorçage (seed capital) et
le capital création (start-up). Le capital développement et le
capital transmission seraient hors du champ du capital risque.
Pour Giles Mougenot, le capital investissement est un
investissement en fonds propres ou quasi fonds propres dans les entreprises non
cotées aux cotés de l'équipe de management,
réalisé généralement pour le compte d'institutions
qui attendent une forte rentabilité en contrepartie du risque encouru
et pour une durée limitée.(3)
Pour nous et sans nier l'intérêt que pourrait
présenter cette distinction, nous entendons pour les besoins de cette
thèse que quelque soit le niveau de maturité de l'entreprise,
toute intervention par des investisseurs professionnels dans le capital
d'entreprises non cotées comme une opération de capital
risque .Nous adoptons ainsi une définition large mais proche de la
législation Marocaine.
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