3) Crise de subprime
Une crise est une situation économique
caractérisée par un ralentissement de la croissance du PIB et
d'un chômage en croissance. Le subprime anglicisme d'origine, correspond
à une crise d'endettement. Né aux Etats-Unis, le subprime est une
sorte crédit à risque que l'on offre à un client qui ne
présente pas toutes les garanties nécessaires et
suffisantes pour bénéficier des taux d'intérêts
préférentiels. C'est un prêt hypothécaire qui
consiste à saisir le bien objet du crédit (l'immobilier aux EU)
comme garantie en cas d'incapacité de paiement. Il est donc fait
à des ménages à très faible revenu en vue
d'accroître et améliorer leurs conditions de vie. A taux variable
(bas au départ puis variable) ce prêt immobilier
hypothécaire est gagé sur la valeur de la maison. Ces
crédits de subprime sont faits, par les banques, à des
ménages pauvres s'inscrivant dans l'orientation de G W
Bush visant l'objectif affiché du « tous
propriétaires ». Du fait des fortes probabilités de ne
pas pouvoir rembourser le crédit, on distingue trois catégories
allant du degré de risque:
· Les crédits « prime » : leurs taux
d'intérêts sont faible vu le niveau de risque bas sous jacent
(emprunteurs aisés) ;
· Les crédits « subprime » : leurs
taux d'intérêts sont très élevés vu le
degré de risque que présente leur demandeur qui sont
simulés à des NINJA (no income, no job or asset)
c.-à-d. des personne sans revenus, sans emploi et sans
patrimoine ;
· les crédit «Alt-A» :
catégorie intermédiaire entre la note peu
risqué« prime » et risquée « subprime »,
il sont octroyé aux ménages à des revenu
relativement stables.
Il n'est donc pas étonnant de voir ce subprime
déclenché une crise qui ait une ampleur aux Etats-Unis et ceci
malgré sa taille relativement modeste (1000 milliards $) par rapport
à la capitalisation boursière (20 000 milliards $) ou au
patrimoine des ménages américains (60 000 milliards $). En
effet, la conception selon laquelle tant que le prix de l'immobilier ne
cesse pas d'augmenter, les banquiers ne voient pas de risque et n'envisagent
même pas un retournement de tendance en s'appuyant sur les lois
faible des banquiers « les emprunteurs ne peuvent pas faire
défaut ensemble et/ou en même temps » et même
en cas de défaut des emprunteurs, cette défaillance devait
être plus que compensée par la vente du bien
hypothéqué. Ces crédits étaient donc
considérés comme individuellement
risqués mais collectivement sûrs et rentables puisque le
marché américain était en pleine croissance et rien ne
laissait imaginer une récession. Les crédits subprime ont
ainsi fortement progressé à un rythme spectaculaire, en 5
ans, leur part dans le total des crédits est passée de 10% soit
200 milliards $ en 2001, à 30% soit 640 milliards $ en 2006 et ont
attend le 1000 milliards $ en 2007. Ainsi outres ces multiples risques dont
présente le subprime on note concomitamment deux
phénomènes amplificateurs à savoir sa base fragile et son
importante déréglementation durant les années
précèdent la crise. Ce désordre au sein de crédits
subprimes se confirme par le fait qu'il soient rechargeables,
c'est-à-dire que régulièrement on prenait en compte
la hausse de la valeur du bien en hypothèque, et on autorisait
l'emprunteur à se ré-endetter du montant de la progression de la
valeur de son patrimoine. Comme annoncé plus haut, ces
phénomènes doivent leur part dans le paradoxe de
tranquillité, volatilité de taux d'intérêt (au
départ préférentiel autour de 3% et pouvant frôler
le 20% en quelques années), d'une inflation galopante en bref d'un
dysfonctionnement majeur d'ordre macroéconomique et
microéconomique qui restent tout à fait masqué et
accompagné de responsabilité politique. Ces perturbations (taux
d'intérêt et inflation) ont amené les ménages
américains à une situation d'incapacité de paiement et ce
qui est pire, cette insolvabilité est accompagnée d'une chute
vertigineuse de la demande de logements, l'arrêt de la hausse de
l'immobilier puis sa baisse. Les banques ne pouvaient plus revendre les
logements hypothéqués saisis même après des
décotes de 20% et 30%. Ce qui implique que la valeur des habitations
est devenue inférieure à la valeur des crédits qu'elles
étaient supposées garantir comme ils le pensent au
départ.
Source: Mortgage Bankers
Association/Haver Analytics
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