2) Déclenchement
L'éclatement de la bulle Internet fin 2000 marque un
nouveau départ vers la crise qui sévit actuellement. En effet,
les sociétés qui ont investit dans la nouvelle technologie furent
victime de ce boum. Surcotées en raison des attentes trop importantes
des marchés financiers, ces entreprises ne peuvent que constater la
chute vertigineuse de leur valorisation boursière (devenue bien
supérieure, de manière artificielle et virtuelle, à la
valeur réelle de leurs actifs). A titre illustratif en
janvier 2000, le titre AOL est valorisé à
80 dollars ; il ne vaut plus que 28,85 dollars au début
de l'année 2002 et 17,85 dollars en mars 2004. Suite
à cette situation, la Fed a ramenée son taux directeur de 6.5%
à 3.5%. Le taux directeur varie en sens inverse aux cours des
obligations. Ce que est suivit par une vague d'innovation financière.
Sous la pression d'objectifs politiques qui leur
étaient assignés par le gouvernement, en échange
d'avantages fiscaux et comptables, le laxisme de la banque centrale
américaine y était clair. Ainsi outre que cette banque
créait des conditions d'endettement avec des politiques de non
resserrement, d'autres banques d'Etat perturbent le bon fonctionnement du
marché grâce à leur interventionnisme excessif.
L'endettement des agents économique américains fut alors un
élément central dans le déclenchement de la crise. En
effet, les entreprises ont été contraintes de réduire les
coûts salariaux sous l'impulsion du libre échange
généralisé, et de la mise en concurrence des travailleurs
dans le monde. Des nombreuses firmes ont délocalisé leur
production vers l'Asie. Cette situation a conduit à une diminution de
potentiel de production aux Etats-Unis ; en plus la rentabilité
financière était supérieure à la rentabilité
économique engendrant ainsi un fort placement financier par rapport
à l'investissement. Cela à conduit alors à un excès
d'importation de la production industrielle et donc à un
déséquilibre de la balance de paiement (déficit
extérieur). A cela s'ajoute la baisse des recettes fiscales du fait de
la réduction d'impôt sur les riches et d'un accroissement de
dépense de l'Etat (guerre en Irak et Afghanistan). L'Etat a du
s'endetter alors auprès des pays à capacité
excédentaire en particulier la Chine.
En ce qui concerne la situation des ménages, depuis
longtemps, la consommation américaine était tirée par les
quelques riches du fait d'un faible salaire, de la
précarité....Pour éviter la récession,
l'endettement était alors le raccourci pour substituer l'insuffisance de
revenu mais parallèlement l'épargne des ménages
s'effondrait.
Source : Questions
internationales « revue de la documentation
française »
Cet état de fait était alourdi par un ensemble
de dysfonctionnement du point de vue macro et microéconomique. En effet,
l'économie américaine montrait une bonne santé
masquée, que certains économistes ont qualifiée de
« paradoxe de tranquillité ». Ce paradoxe que l'on
doit à HYMAN Minsky stipule que les crises de surendettement se
préparent lorsque tout va bien et que les agents économiques
(entreprises, ménages...) profitent de la croissance et des taux
d'intérêt bas pour emprunter parfois au-delà du
raisonnable. Mais lorsque les taux d'intérêt se retournent
à la hausse, en particulier du fait du resserrement monétaire,
l'endettement qui paraissait soutenable, compte tenu du niveau
modéré des taux, devient insupportable et vire au surendettement.
Les déréglementations financières sont en grande partie
responsable de ce cataclysme. En effet le libéralisme financier ainsi
que la loi sur le logement mais aussi les pratiques des banquiers et agences de
notation dans leur course à l'enrichissement ont également
plongé l'économie mondiale dans la crise. Comme l'ont
défendu des nombreux auteurs tel Karl Marx du caractère
inéluctable à la crise ou encore J M Keynes qui compare le
mouvement de capitaux à l'élection de miss ; il est alors
facile de comprendre les origines du krach actuel. En d'autre terme
l'interventionnisme d'Etat dans le système financier, le risque
important et les multiples déréglementations semblent être
à l'origine de la crise de confiance comme nous allons le voir dans les
points consacré suivants.
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