3) Les conséquences escomptées
a) Conséquences positives
La crise financière internationale a eu des
effets positifs sur l'économie du groupe UEMOA. Ainsi comme nous
l'avions annoncé plus haut la dépendance de cette zone
vis-à-vis de l'économie européenne et du cadre
institutionnel régnant ont fait qu'elle n'ait pas été
directement infecté et a même profité de la crise. Etant
donné que la crise a entraîné une baisse de la valeur sur
le marché de change du dollar américain celle-ci a permit une
hausse automatique de l'euro ce qui a directement engendré une forte
convertibilité du CFA. Or la théorie renseigne qu'une
augmentation de la valeur de monnaie fait monter le pouvoir d'achat de la
ménagère, ainsi on dégage l'intérêt
tiré de cette crise par le ménage africain en particulier de la
zone CFA. En outre la hausse des importations américaines a
engendré une augmentation de l'exportation des matières
premières et autres produits de bases. D'une part, depuis bientôt
une décennie, les échanges entre les pays émergents et
l'Afrique de l'Ouest connaissent un accroissement notable. Cet état de
fait pourrait s'accélérer avec l'approfondissement de la crise
dans les pays développés, surtout avec leur aventure d'une
tentation protectionniste ou une propension à réduire leurs
appuis financiers. D'autre part, les firmes délocalisées
s'alimentent en matière auprès de l'Afrique. Cette situation
bénéficie beaucoup aux consommateurs de l'Union puisqu'ils
vendent leur production (coton, cacao....) dont le revenu leur permet
d'acheter moins cher les produits de la Chine et de l'Asie du Sud-Est. Elle va
en même temps profiter aux salariés ainsi qu'aux entrepreneurs qui
acquièrent à moindre coût les équipements
industriels. Globalement on peut dire qu'il s'agit de l'effet positif de la
mondialisation qui permet à une Nation de consommer ce qu'elle n'a pas
ou ce qu'elle ne peut pas produire.
b) Les effets néfastes
Si alors la zone a récolté au demeurant de
la crise financière internationale des conséquences
appréciables du point de vue pouvoir d'achat, elle a aussi amassé
les effets négatifs les plus néfastes. Le caprice de la nature en
matière d'agriculture a aussi une part de responsabilité dans la
dégradation de la situation économique de l'union
Selon la Banque mondiale, l'Afrique risque
d'être la région la plus durement touchée par la crise
financière, avec des effets dramatiques sur la pauvreté. Par
exemple, près de 700 000 enfants africains risquent de mourir avant
l'âge d'un an, chaque année que durera cette crise. La
malnutrition, l'insuffisance des services de santé, d'assainissement,
d'accès à l'eau potable, les pertes d'emplois, etc. seront
à l'origine d'un tel désastre. Certaines sources disent que
l'impact de la crise pourrait se traduire par des pertes d'emplois par la
fermeture des entreprises. Ainsi à titre illustratif en Côte
d'Ivoire, la production de l'industrie de transformation du bois s'est
retrouvée stockée au cours des premiers mois de cette
année, faute de commande en provenance de l'extérieur. La
situation budgétaire des économies du Groupe prendra la forme
d'un affaiblissement des recettes publiques, en liaison avec la diminution de
l'assiette fiscale, due aux revenus faibles tirés des cours des
matières premières exportées. Le ralentissement drastique
des flux d'aides, en raison des contraintes budgétaires dans les pays
donateurs continue à perforer la situation économique de l'union.
L'impact est d'autant plus important dans la zone qu'une part significative des
ressources financières de l'État provient de ces aides. Les
tensions de trésorerie publique, déjà perceptibles dans
certains États suite aux mesures prises pour faire face aux effets des
crises énergétique et alimentaire, pourraient s'aggraver et
générer des accumulations d'arriérés de paiement.
Les tensions sociales ne sont pas en reste en raison de la situation
climatique. De la part de Hamza Ahmadou CISSE directeur de la commission de
l'Union les risques majeurs à court et moyen terme pour la plupart des
économies du fait de la dépendance à l'agriculture
proviennent des variations de conditions climatiques. Celles-ci sont en train
de se détériorer en raison de cet autre fléau mondial que
constitue la crise environnementale, connue sous le nom de changement
climatique, mais qui, en fait, est beaucoup plus vaste, tenant aux modes de vie
destructeurs de ressources naturelles qui dominent dans le monde en
général et dans les pays développés en particulier.
L'aggravation risque de s'accroître à la longue suite à des
recours aux emprunts extérieurs, à des conditions moins
avantageuses liées à l'assèchement de liquidité au
plan international. Ces évolutions laissent craindre des risques d'un
ré-endettement des pays du Groupe pour faire face aux besoins importants
de financement des infrastructures, pouvant réduire, voire annihiler les
acquis récents en matière de viabilité de la dette, en
relation avec l'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et
l'Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM)
|