CHAPITRE V : IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA
FEMME SUR L'EDUCATION DES ENFANTS
Le travail salarié de la femme présente à
coup sûr des impacts sur l'éducation des enfants. Grâce
à ce travail la femme a un apport financier dans le ménage. La
femme ménagère ne saurait dire que l'éducation de son
enfant est parfaite, quant à la femme salariée, son absence de la
maison donne libre coup aux enfants de faire ce qu'ils veulent. Ces enfants
développent des vices comme : la pagaille, le vol, le mensonge. Ils
se consacrent plus à la télévision qu'aux devoirs
d'école et de maison qui leur reviennent. Et n'ayant aucune notion sur
la sexualité, ils profitent de l'absence des parents pour s'adonner
à des pratiques pleines de conséquences.
V.1. Impacts de la conciliation sur la famille
La conciliation est l'expression du changement d'un mode de
production qui a toujours reposé sur l'apport économique de
l'homme. Ainsi, le modèle de l'homme « pourvoyeur »
principal des ressources, caractérisé par la norme de
l'inactivité professionnelle féminine est changé au profit
du modèle de « deux pôles » selon lequel
l'apport des ressources est fait par les deux conjoints et appelle donc
l'activité professionnelle du couple. Aussi la conciliation remplit-elle
une fonction économique du fait que pour tous les types de famille, elle
permet de satisfaire les besoins économiques de la famille.
Toutes les femmes affirment que des changements sont
intervenus dans leur vie de couple et ou de mère, depuis qu'elles
concilient vie professionnelle et familiale. Ces impacts sont à la fois
positifs et négatifs et se répercutent plus sur la famille que
sur l'administration.
V.2. L'apport financier de la femme fonctionnaire dans
les dépenses familiales
Dans la pratique quotidienne, le salaire de la femme ne sert
pas seulement à renouveler sa garde robe, à s'entretenir comme le
disent certains hommes.
Dans les sondages, les entretiens ont
révélé que dans un premier cas, le salaire de la femme
vient en complément à celui de l'homme dans certains foyers.
Mais dans d'autres, il constitue parfois la seule source de revenu pour couvrir
les dépenses du ménage. Ainsi toutes les femmes
interrogées participent financièrement à
l'épanouissement de leurs enfants et ceci de diverses manières.
Quant à la question de savoir celui qui assure la scolarité des
enfants, les femmes qui vivent avec leurs maris disent pour la plupart que
toutes les dépenses scolaires sont laissées à la charge de
ces derniers. Elles payent les répétiteurs à la maison et
peut être quand l'enfant a besoin d'un cahier, d'un bic ou d'autres
imprévus elles financent les achats. Les femmes reprochent
l'insuffisance de l'argent de popote à leurs maris. Elles
dépensent une bonne partie du salaire dans les besoins domestiques et
dans l'entretien des enfants. Une femme confiait ceci « lorsqu'il
s'agit des dépenses scolaires, je ne le fais pas. Je trouve toujours les
moyens de les faire faire à mon époux. Cela ne veut pas dire que
je n'ai pas le soucie de la formation de mon enfant. Mais je pense qu'en le
faisant une fois, je risque de toujours continuer à le faire bien que
cela revient à l'homme, il me le délèguera
désormais ». Aussi quand l'homme donne l'argent de
popote, le marché n'est-il pas le même tous les jours, pourtant il
ne demande pas si ce qu'il a donné a suffi tout le mois. Les femmes des
familles monoparentales assurent seules toutes les charges de leurs familles
sauf quelques unes des divorcées qui sont aidées par leurs
ex-maris pour le payement d'une partie de la scolarité des enfants. A ce
propos une femme vivant seule avec ses deux enfants
dit : « je dirai même qu'on ne me vient pas en
aide étant donné qu'il me faut beaucoup parler avant d'avoir un
peu. L'homme demande même si les enfants ne sont pas à moi aussi
et que lui aussi a d'autres charges à assumer».
Dans les familles polygames, les femmes salariées
partagent le payement de la scolarité avec leurs maris qui ont la charge
de plusieurs enfants. Parfois les femmes sont obligées de ne rien
espérer pour que la formation des enfants ne reçoive un coup. Les
femmes dont les enfants sont à l'internat participent aux
dépenses des enfants pour aider leurs maris au regard des charges
parfois élevées. Il découle en définitive de nos
sondages que l'apport financier de la femme ne peut pas être
évalué. L'entretien d'un enfant incombe plus à la
mère qu'au père parce que si l'enfant à un besoin de
quelque nature que ce soit, il fait premièrement recours à sa
mère surtout que celle-ci est le premier parent à rentrer du
service et à qui l'enfant confie ses besoins et difficultés de la
journée. Ce n'est lorsqu'elle est à un poste de
responsabilité où d'autres sont sous ses ordres qu'elle rentre
tardivement. Les femmes sont donc devenues, depuis leur entrée sur le
marché du travail, des travailleuses mères qui contribuent
largement au budget familial.
La femme investit autant que l'homme dans la formation des
enfants et même parfois plus que l'homme dans les dépenses du
ménage. Sachant qu'elles ne sont pas à la maison avec les
enfants, elles comptent sur des encadreurs qu'elles engagent ou qu'elles font
engager par leurs maris. Mais cette quasi-absence fait penser aux femmes
fonctionnaires que le travail rend difficile le suivi et l'éducation des
enfants qui sont livrés à eux-mêmes pendant qu'elles sont
occupées à répondre aux exigences de leur travail.
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