III.3. La garde des enfants aux heures de travail
Les femmes ne se rendent pas sur les lieux de travail avec
leurs enfants. Elles font recours à d'autres personnes pour la garde des
enfants lorsque ceux-ci sont en âge préscolaire.
Le tableau ci-après illustre dans ce cas
d'espèce les différentes personnes ou les structures
généralement sollicitées pour la garde des enfants aux
heures de travail.
Tableau II Différentes
personnes sollicitées pour la garde des enfants
Type
de recours
|
Grands parents
|
Voisins
|
Domestiques
|
Garderies d'enfants
|
Total
|
Effectif des femmes
|
10
|
5
|
50
|
20
|
85
|
Pourcentage des femmes (%)
|
12
|
6
|
59
|
23
|
100
|
Source : données d'enquête.
(2009)
Environ 59% des femmes salariées font recours aux
domestiques pour garder leurs enfants lorsqu'elles sont au service, 23% par
contre optent pour la garderie des enfants et enfin 12% des femmes confient
leurs enfants aux grands parents. En ce qui concerne l'entretien des enfants,
les femmes ont affirmé qu'elles sont sans crainte parce que les parents
vont s'en occuper comme cela se doit et d'autres salariés comptent sur
leurs voisins immédiats. De même, plus de la moitié des
femmes salariées inscrivent leurs enfants à la cantine lorsque
ceux-ci sont des écoliers. Elles laissent des consignes aux plus
âgés qui sont déjà au collège. Le reste des
femmes affirment qu'elles apprêtent tout le nécessaire pour les
enfants avant d'aller au service et les plus âgés aident les plus
jeunes. Toutefois, elles ont confié que ce n'est pas de
gaîté de coeur qu'elles laissent leurs enfants à bas
âge à autrui pour répondre aux obligations
professionnelles. Une femme rapportait que son cadet à l'âge de
cinq (05) ans lui disait un jour au retour du service, « maman ne
t'ai-je pas demandé de rentrer avant le coucher du soleil
aujourd'hui ». L'enfant a parlé en ces termes parce qu'il
s'était pleins du fait que contrairement à certains de ces amis,
il n'a jamais sa maman à la maison lorsqu'il revient de l'école.
Les femmes affirment également que lorsqu'une mère laisse un
enfant en âge préscolaire à la maison, à chaque
moment de la journée où son enfant est censé avoir besoin
d'elle, celle-ci se déconcentre de son travail.
III.4. Le temps passé par les femmes
salariées hors de la maison
Toutes les femmes interrogées disent qu'elles sortent
de la maison à sept (07) heures et même plus tôt parfois. Le
graphique ci-dessous met en relief cette situation relative au temps horaire
passé par les femmes hors de leur domicile.
Graphique n°1:
Illustration de la masse horaire passée hors des domiciles par les
femmes.
Sources :
données d'enquête (2009)
A la suite des questions administrées aux
enquêtées, il s'est révélé qu'environ 47% des
femmes passent une durée de plus de dix heures de temps d'horloge hors
de la maison. Parmi celles-ci, figurent les femmes du corps médical et
quelques unes qui occupent des postes de responsabilité importante
(chefs services, directrices...). On note également qu'environ 35% des
femmes passent dix heures temps d'horloge hors de leur maison. Aucun de ces
deux (02) groupes de femmes ne parvient à rentrer les midis. Les raisons
évoqués sont multiples et varient d'une femme à une autre.
Elles sont (soit liées à la distance, soit à la
responsabilité de poste. Seulement 17% des femmes enquêtées
rentrent à midi pour déjeuner avec leurs enfants, elles passent
alors huit heures (08) de temps d'horloge hors de leur maison. Presque toutes
les femmes qui passent plus de huit heures (08) de temps d'horloge hors de leur
domicile affirment qu'elles ont leur domicile éloigné du lieu de
travail. Certaines d'entre elles étant du corps médical doivent
assurer des gardes dans le cadre de leur travail, ce qui leur permet d'avoir
des jours de repos qu'elles consacrent aux enfants.
Par contre au niveau des entretiens directs que nous avons eus
avec quelques femmes, celle-ci ont révélé qu'il arrive
qu'elles rentrent à la maison pour passer les midis avec les enfants.
Seulement le temps passé dans ces circonstances au domicile est moindre
que celui passé au service pour des raisons professionnelles. Pour la
plupart, elles ont affirmé qu'elles éprouvent d'énormes
difficultés pour consacrer plus de temps à leurs enfants comme
elles auraient souhaité (en particulier lorsqu'ils sont malades) et
même aux tâches domestiques. Pour remédier parfois à
cette situation, l'une des solutions alternatives généralement
adoptée par certaines femmes est de négocier ou ``d'imposer'' la
répartition des tâches concernant les enfants entre époux.
Cette formule extrême intervient en l'absence de domestiques. Dans une
certaine mesure, elle constitue des cas ou facteurs de discorde entre
époux qui sans doute ne reste pas sans conséquence dont en
l'occurrence la fragilisation de l'harmonie au sein de la famille.
Pour Dr Edwige Adékambi (2003), « au fur et
à mesure que les enfants grandissent pour devenir de jeunes adultes,
leurs besoins en soins se transforment en besoin de camaraderie. Ils jouent
parfois ou souvent (pour les jeunes filles) le rôle de pourvoyeurs de
soins pour les plus jeunes ». Les enfants ont besoin de plus
d'attention et de quelqu'un à qui se confier avec pour principal
défi le respect de leur vie privée lorsqu'ils grandissent. Dans
la pratique il faut souligner que le temps consacré à l'enfant
par la femme en général et en particulier une femme
fonctionnaire, n'est pas une affaire de volume, mais de qualité
c'est-à-dire susceptible d'amener l'enfant à contenir ses
moeurs. L'une des femmes déclare au cours des entretiens
qu'« une génitrice doit laisser entendre à l'enfant
des paroles qu'il souhaiterait toujours entendre et elle lui donne de voir et
de vivre des choses positives. Ces choses-là sont entre autres, la
douceur et l'humilité avec papa, le respect et la considération
de soi et d'autrui ». De pareils propos ne sont que des paroles
d'encouragement et d'appréciation pour l'enfant.
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