II-Les vecteurs
Le vecteur est par définition un arthropode
hématophage qui, à l'occasion de relations écologiques,
acquiert un agent pathogène et assure, par son comportement, la
transmission biologique active (ou mécanique) de l'agent
pathogène d'un hôte vertébré à un autre
(Rodhain , 1985). Parmi les 14600 espèces d'arthropodes
hématophages effectuant plus ou moins régulièrement
des repas de sang sur des vertébrés, y compris l'homme,
seulement 2 à 3 % seraient des vecteurs de maladies de
l'espèce humaine ou d'animaux domestiques (Ribeiro, 1995).
Les vecteurs interviennent de manière
indispensable dans le cycle des pathogènes. La distribution des
maladies à transmission vectorielle est ainsi restreinte à la
distribution spatiale des vecteurs et des hôtes (Kitron, 1998).
1. Le moustique
Les moustiques se distinguent des
autres insectes piqueurs par leur long corps grêle, leurs longues pattes
et leurs pièces buccales en forme d'aiguilles. On peut quelquefois
discerner une apparence d'écaillés au niveau des ailes. Les
imagos (insectes adultes) ont entre 2 et 12,5 mm de longueur (OMS, 1999).
1.1 Cycle de développement du
moustique :
Le cycle de développement des moustiques dure
environ douze à vingt jours (Adisso et Alia, 2005) et comprend quatre
stades: l'oeuf, la larve, la nymphe (pupe) et l'adulte. Cette
métamorphose se déroule en deux phases à savoir:
1.1.2 Phase aérienne :
Les adultes mâles et femelles se nourrissent de
jus sucrés, de nectars et d'autres secrétions
végétales. Pourtant, une fois fécondées, les
femelles partent en quête d'un repas sanguin duquel, elles retirent les
protéines et leurs acides aminés, nécessaires pour la
maturation des oeufs. Ce repas sanguin prélevé sur un
vertébré (mammifère, amphibien, oiseau), est ensuite
digéré dans un endroit abrité (Guillaumot, 2006).
Dès que la femelle est gravide, elle se met en
quête d'un gîte de ponte adéquat pour le
développement de ses larves. La ponte a lieu généralement
au crépuscule. Le gîte larvaire est une eau stagnante ou à
faible courant, douce ou salée (Ayitchedji, 1990). Selon Iroko (1994),
le sang, l'eau et une température d'au moins 18 °C sont les trois
conditions nécessaires, pour la reproduction et le développement
de certains moustiques d'Afrique du sud.
Le cycle de développement du moustique est
schématiquement représenté par la figure 3
Figure 3 : Cycle de développement du
Moustique
(http://www.ilm.pf/infomoustiques.consulté le
10/05/2010).
1.1.2 Phase aquatique :
Quelques jours après la fécondation,
suivant les espèces, les oeufs de diverses formes (fusiformes,
allongés, renflés dans leur milieu et parfois munis de minuscules
flotteurs latéraux) sont pondus par la femelle dans différents
milieux. La ponte est souvent de l'ordre de 100 à 400 oeufs et le stade
ovulaire dure deux à trois jours dans les conditions de:
température du milieu, pH de l'eau, nature et abondance de la
végétation aquatique de même que la faune associée.
La taille d'un oeuf est d'environ 0,5 mm (Rodhain et Perez, 1985).
A maturité, les oeufs s'éclosent et
donnent des larves de stade 1 (1 à 2 mm) qui, jusqu'au stade 4 (1,5 cm)
se nourrissent de matières organiques, de microorganismes et même
des proies vivantes (pour les espèces carnassières).
Malgré leur évolution aquatique, les larves de moustiques ont une
respiration aérienne qui se fait à l'aide de stigmates
respiratoires ou d'un siphon. La larve stade 4 est bien visible à l'oeil
nu par sa taille. Elle a une tête, qui porte latéralement les
taches oculaires et les deux antennes. Viennent ensuite le thorax et
l'abdomen.
Au bout de six à dix jours et plus, selon la
température de l'eau et la disponibilité en nourriture, la
quatrième mue donne naissance à une nymphe: c'est la nymphose
(Guillaumot, 2006). Généralement sous forme de virgule ou d'un
point d'interrogation, la nymphe, mobile, ne se nourrit pas durant tout le
stade nymphal (phase de métamorphose) qui dure un à cinq jours.
Elle remonte de temps à autre à la surface de l'eau pour respirer
et plonge vers le fond, dès qu'elle est dérangée.
A la fin de ce stade, la nymphe s'étire, son
tégument se fend dorsalement et, très lentement, le moustique
adulte (imago) s'extirpe de l'exuvie : c'est l'émergence, qui dure
environ quinze minutes au cours desquelles l'insecte se trouve exposé
sans défense face à de nombreux prédateurs de surface
(Rodhain et Perez, 1985).
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