Chapitre I :
Généralités sur l'utilisation des
plantes dans la lutte contre les vecteurs de maladies parasitaires
I- Les maladies à transmission vectorielle
(MTV) :
Les maladies à transmission vectorielle (Tableau
1) maladies pour lesquelles l'agent pathogène (virus, bactérie ou
parasite) est transmis d'un individu infecté (un hôte
vertébré : homme ou animal) à un autre par
l'intermédiaire d'un arthropode (insecte, tique) hématophage. Ces
maladies, notamment les maladies humaines comme le paludisme ou la dengue,
contribuent de façon majeure à l'impact global des maladies dans
le monde (Figure1) (OMS, 2004). La production animale est également
souvent sérieusement affectée par des maladies vectorielles comme
la trypanosomose animale, la fièvre de la vallée du Rift ou la
fièvre catarrhale du mouton (OIE, 2003).
Ces maladies ont ainsi des effets non seulement sur la
santé mais également sur le développement
socio-économique des pays touchés.
D'autre part, aujourd'hui, nombre de maladies
émergentes du fait notamment des changements écologiques tels le
réchauffement climatique et la modification des
écosystèmes, sont des maladies à transmission vectorielle.
En effet, ces maladies sont particulièrement sensibles aux changements
écologiques susceptibles de modifier l'aire de répartition de
certains pathogènes et/ou vecteurs et de favoriser la propagation de la
maladie. C'est le cas, par exemple, de l'émergence récente de la
fièvre catarrhale ovine dans le bassin méditerranéen
(Purse et al., 2005) ou de la fièvre du Nil occidental aux Etats-Unis
(Glaser, 2004).
Ainsi, le contrôle des maladies vectorielles
constitue aujourd'hui un enjeu majeur. Ce contrôle passe par la
compréhension des mécanismes de transmission de la maladie, qui
sont généralement complexes du fait du mode de transmission
indirect des maladies à transmission vectorielle faisant intervenir de
nombreux acteurs : plusieurs vecteurs impliqués dans le cycle de
transmission, éventuellement plusieurs hôtes, ou la
présence d'un réservoir (population, vertébrée ou
invertébrée), assurant le maintien de l'agent infectieux dans la
nature (Rodhain et al., 1985).
Tableau 1 : Maladies transmises par des
moustiques et autres diptères piqueurs (OMS, 1999).
Vecteurs
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Maladies
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Moustiques (Culicidés)
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Anopheles
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Paludisme, filariose lymphatique
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Culex
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Filariose lymphatique, encéphalite japonaise, autres
viroses
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Aedes
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Fièvre jaune, dengue, dengue hémorragique, autres
viroses, filariose lymphatique
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Mansonia
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Filariose lymphatique
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Autres diptères piqueurs
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Mouches tsé-tsé (glossines)
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Trypanosomiase africaine (maladie du sommeil)
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Simulies
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Cécité des rivières
(onchocercose),mansonellose
(généralement asymptomatique)
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Phlébotomes (Phlebotomus,Lutzomyia)
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leishmaniose, fièvres à phlébotomes
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Taons (tabanidés)
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Loase, tularémie
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Cératopogonides
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Mansonellose (généralement asymptomatique)
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Figure 1. Mortalité attribuée aux
maladies à transmission vectorielle (OMS, 2004).
1. Les maladies à transmission
vectorielle au Maroc :
Au Maroc, la charge de morbidité due aux
maladies transmissibles reste relativement élevée et celle
liée aux maladies transmises par vecteurs (MTV) en constitue une part
non négligeable. Si certaines parmi ces dernières sont
éliminés telle que le paludisme et la bilharziose, l'incidence
des leishmanioses demeure par contre relativement importante (Azizi et Laaziri,
2006).
Figure 2 : Evolution du nombre des
maladies parasitaires (DELM 2007).
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