Chapitre II - Les critères d'organisation et de
mise en place de la méthode ABC/ABM
Section I - Le développement de la
comptabilité par activités
L'organisation et la mise en place du modèle
nécessitent, par conséquent, une réflexion sur les
activités réalisées, les ressources nécessaires
à leur réalisation et les produits issus de ces activités.
Le choix de l'ABC/ABM et la réussite de sa mise en oeuvre sont avant
tout liés à une volonté stratégique de la direction
générale en matière de connaissance des coûts
d'amélioration des performances, et des marges des produits et
services.
Sous section I: Cadre d'élaboration de la
comptabilité par activité
De façon générale, la comptabilité
par activités est mieux adaptée aux entreprises qui
présentent les caractéristiques suivantes:
· haute technologie;
· frais généraux très
élevés par rapport à la main-d'oeuvre directe;
· plusieurs activités très
diversifiées;
· conception du produit et du processus de fabrication
coûteuse;
· coûts de mise en route élevés;
· fortement automatisées et informatisées.
Sous section II : Méthodologie de
développement de la méthode
La construction du nouveau système de mesure ou
méthode des coûts par activité s'appuis
généralement sur les étapes suivantes :
· identification des activités;
· évaluation des ressources consommées par
chaque activité;
· définition des inducteurs d'activités;
· affectation du coût des activités aux
objets de coût.
1. Identifier les activités
Définie comme un ensemble des tâches
homogènes caractéristique d'un processus de réalisation de
la chaîne de valeur et consommateur de ressources, l'activité
définit ce que les différents services font. L'entreprise
apparaît alors comme un ensemble d'activités ayant des liens entre
elles au sein de processus identifiés. Traduisant un processus,
l'activité dépasse le cadre strict des découpages
fonctionnels et hiérarchiques. C'est en cela qu'elle exprime une vision
transversale de l'entreprise.
2. Evaluer les ressources consommées par les
activités
Cette étape consiste à faire disparaître
l'arbitraire existant dans l'imputation des ressources mise en place dans la
méthode des coûts complets.
En effet, si des nombreuses consommations sont indirectes par
rapport aux produits, elles sont directes par rapport aux activités.
Ainsi, les ressources mobilisées pour les activités de support ne
sont plus allouées aux coûts des produits par des clés de
répartition arbitraires. Les produits consomment les activités et
les activités consomment les ressources. Ce postulat oblige à
ventiler différemment les charges indirectes.
Ressources Tâches Activités Processus
Produit / Service
Pour mettre au point une gestion des coûts par
l'activité il faut raisonner en
amont c'est-à-dire se demander quelle est la cause du
coût et non la conséquence.
consomment consomment
Ressources Activités
Produit / Service
Les produits consomment des activités, les
activités consomment des ressources.
Le travail de ventilation doit être le fruit d'un
dialogue entre les opérationnels et les contrôleurs de gestion
chargés de la mise en oeuvre de la nouvel analyse. Il s'appuie sur les
données de la comptabilité analytique ou celles des budgets.
Ce travail consiste à rechercher les facteurs
expliquant le mieux possible les consommations de ressources afin de mettre en
évidence les inducteurs d'activités.
3. Définir les inducteurs
d'activités
Pour une activité regroupant des coûts
homogènes, il est nécessaire de définir une mesure unique
d'activité: c'est l'inducteur d'activité qui est similaire
à l'unité d'oeuvre en comptabilité analytique. Le choix de
la nature de l'inducteur est primordial, c'est-à-dire qu'il doit mettre
en évidence un comportement de coût cohérent qui
évolue proportionnellement au volume de l'inducteur.
Ainsi, il est possible de regrouper les activités en
quatre grands types possibles à savoir:
· Les activités liées aux volumes
fabriqués: on choisira comme inducteur ici, l'heure de mais d'oeuvre ou
l'heure machine;
· Les activités liées aux changement des
lots ou de séries: seront retenus comme inducteurs le nombre d'ordre de
fabrication ou le nombre de séries fabriquées;
· Les activités de soutien concernant un objet de
coût: les inducteurs principaux sont le nombre de composants, le nombre
de modifications techniques;
· Les activités de soutien général
dont les charges sont indépendantes du volume et de la gamme de produit:
ici, l'inducteur s'apparente à une assiette de répartition comme
la valeur ajoutée mais on peut préférer ne pas chercher
à attribuer le coût de ces activités aux produits.
Ce travail de définition permet souvent un regroupement
d'activités quand les inducteurs sont identiques afin de ne pas
démultiplier le nombre d'activités.
4. Affecter le coût des activités aux
objets des coûts
Il s'agit ici de déterminer, pour chaque objet de
coût, les activités auxquelles il a recours et la quantité
d'inducteurs consommée par ces activités. Le coût obtenu
est composé de consommation de charges directes en fonction
d'indications extraites de la nomenclature et la gamme opératoire et du
coût des activités consommées. Il s'agit d'un coût
qui peut être qualifié de coût attribuable au produit car
à tout moment le principe de causalité de consommation de
ressources est respecté.
Pour obtenir le coût unitaire de production des
produits, il faut au préalable dans un tableau spécifique
calculer le coût global des activités consommées par chaque
produit. Cette étape nécessite d'intégrer la notion de
volume de production.
La logique de ces calculs consiste à répartir le
coût unitaire de l'inducteur, qui est le plus souvent fixe, dans le
coût unitaire du produit en tenant compte du nombre de produits
fabriqués.
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