Chapitre 2 : Un paysage bancaire marocain toujours plus
concentré :
Au
cours de ce deuxième chapitre, on va concentrer sur la structure du
secteur bancaire Marocain, en expliquant, tout d'abord, la continuation
importante de sa puissance de développement (section 1).
Ensuite,
on va fournir une présentation plus précise de sa structure,
notamment celle des banques qui comptent dans leur actionnariat des banques
étrangères (section 2).
Les
bilans bancaires, (totalisent 657 milliards de dirhams à fin
2007)6(*),
demeurent caractérisés par l'importance de 8
établissements partagés en 4 grandes catégories (section
3) les quels regroupaient près de 96% de ce montant (les trois plus
importants détenaient à eux seuls 63% environ la somme globale
des bilans, les cinq autres institutions dépassent à peine
4%)
Finalement,
le phénomène de concentration de l'activité bancaire
(section 4) s'est poursuivi. C'est ainsi que le nombre des
établissements bancaires a été ramené de 21 en 1996
à 16 en 2007, principalement par des opérations de fusion
absorption, la création d'une nouvelle banque ( Caisse de
Dépôts et de Gestion Capital) et la disposition de l'ancienne
BNDE.
Section 1 : Un potentiel de développement encore
très important :
A
fin décembre 2007, les banques agréées marocaines
offraient un guichet pour 6.700 habitants (1 pour 2.400 en France).Le taux de
bancarisation s'élève à 37% de la population totale et 1/3
du réseau bancaire est concentré sur l'agglomération
casablancaise (12,1% de la population nationale) avec un guichet pour 3.896
habitants, la région de l'oriental se place en 2éme position (6%
de la population nationale) avec un guichet pour 5.544 habitants,
Tadla-Azilal : la plus faible densité bancaire avec un guichet pour
32 234).
Deux
banques (le Crédit Populaire du Maroc et Attijariwafa Bank)
détiennent prés de la moitié de ce réseau en forte
croissance.
Section2 : Une présence marquée des banques
étrangères:
L'ensemble
des grandes banques privées du royaume compte dans leur actionnariat des
banques étrangères plus ou moins impliquées dans leur
gestion :
1-des filiales françaises
-BNP Paribas BDDI Participations contrôle 65% de la Banque Marocaine pour
le Commerce et l'Industrie (BMCI),
-la
société Générale contrôle 51,9% de la
Société Générale Marocaine de Banque (SGMB),
-le
groupe Crédit Agricole contrôle 52,7% du Crédit du
Maroc.
2- des participations étrangères minoritaires
mais significatives
-le
Crédit Mutuelle-CIC, depuis juin 2004, qui détient 10% du capital
de la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE Bank),
-Santusa
holding (Groupo Santander) et corporation Financiera Caja de Madrid qui
participe respectivement à hauteur 14,6% et de 3,4%du capital
d'Attijariwafa Bank,
-le
Crédit Agricole qui détient 1,4% du capital d'Attijariwafa Bank,
mais présent à hauteur de 35% dans les filiales
stratégiques d'Attijariwafa Bank que sont Wafasalaf
(société leader de crédit à la consommation) et
Wafagestion,
-Le
Groupe Caisse d'Epargne qui a racheté 35% de Massira Management, filiale
de la CDG qui détient 67% du capital du CIH. Le CIH est donc
détenu indirectement à hauteur de 25% environ par le Groupe
Caisses d'Epargne.
Source :
Bank Al_Maghrib7(*).
Comparativement
aux systèmes bancaires de plusieurs pays émergents, et comme le
montre le graphique suivant, le système bancaire marocain est ouvert
à l'actionnariat étranger.
Source :
Bank Al_Maghrib.8(*)
* 6 Rapport
annuel du Bank Al Maghrib sur le contrôle, l'activité et les
résultats des établissements de crédit, exercice 2007,
p.9.
* 7
Rapport annuel du Bank Al Maghrib sur le contrôle,
l'activité et les résultats des établissements de
crédit, exercice 2007, p.52.
* 8 Rapport
annuel du Bank Al Maghrib sur le control, l'activité et les
résultats des établissements de crédit, exercice 2007,
p.52.
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