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Le financement des entreprises par le système bancaire marocain

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par Hajar Soussan
Université pluridisciplinaire Nador - Licence en sciences économiques et de gestion 2009
  

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Section 3: le prêt participatif :

Le prêt participatif a fait l'objet de deux expériences différentes : celle de Bank Al Amal toujours en cours, et celle de la Banque Européenne d'Investissement.

Il est un prêt sans garantie ; il est donc considéré comme une créance de dernier rang.

Il est rémunéré par un intérêt fixe complété le cas échéant par un intérêt variable selon les performances économiques de l'entreprise.

Les principales formules de prise de participation mises en place pour alimenter les fonds propres des entreprises sont : le capital-risque, le capital-développement, le capital-amorçage, le capital-transmission et le capital-restructuration. .

Ces capitaux-investissements interviennent à différents stades du cycle de développement des PME et constituent un appui financier non rémunéré par un taux d'intérêt.
Leur rémunération correspond à la plus-value de sortie et accessoirement à des dividendes. Ils ont l'avantage d'apporter de l'assistance technique, du conseil et de l'élaboration d'études qui servent de base à la mobilisation des fonds. .

1- Société de participation et de promotion du partenariat «SPPP-MOUSSAHAMA »

§ Bénéficiaires : Toutes entreprises en démarrage ou en développement et à fort potentiel de croissance à l'exclusion des activités de services liés à l'industrie, du secteur de l'immobilier et des entreprises en difficulté.

§ Objet : Prise de participation dans des sociétés marocaines ou étrangères crées ou à créer. Assistance technique et conseil des sociétés sous visées ainsi que l'élaboration d'études destinées à servir de base aux prises de participation.

§ Quantum de financement : 49% maximum du capital de l'entreprise sans que cette participation n'excède 10% des fonds propres de MOUSSAHAMA.

§ Durée : la sortie du capital s'effectue dès que l'entreprise est en vitesse de croisière.

§ Coût : participation de la SPPP dans les bénéfices et les pertes.

2- prêt participatif de Bank Al Amal

Bank al Amal consent des prêts participatifs aux MRE ou ex-MRE exerçant ou ayant exercé une activité à l'étranger et désireux de créer ou de développer des entreprises au Maroc. Bank al Amal finance conjointement avec une autre banque la création ou le développement d'entreprise dans tous secteurs d'activité à l'exclusion du logement et du négoce.

Bank AI Amal peut participer à concurrence de 20% à la consolidation du capital des entreprises qu'elle finance. Cette participation prend fin dès que l'affaire commence à dégager du cash flow. Les actionnaires ont aussi la possibilité de racheter les parts souscrites par la banque.

§ Bénéficiaires : toutes entreprises privées dont le capital social est détenu à hauteur de 20% au moins par un ou plusieurs MRE.

§ Quantum de financement : 40% du programme d'investissement finançable (avec un plafond de 1% du fonds propres de BAA).

§ Durée : 2 à 15 ans maximum dont un maximum de 4 ans de différé d'amortissement).

§ Coût :

-7,5% HT pour le prêt d'une durée inférieur ou égale à 9 ans ;

- 8,5% HT pou une durée supérieur à 9 ans.

§ Garanties :

-Caution Dar Ad Damane à hauteur de 40% du prêt ;

-Caution des principaux associés ;

-Caution d'une banque à hauteur de 20% si cette banque initie le dossier de crédit.

La décision d'investir intervient souvent par la volonté :

-soit de s'implanter sur des marchés offrant de bonnes perspectives ;

- soit de se maintenir ou de s'agrandir sur des marchés déjà touchés.

Comme l'a si bien expliqué Monsieur Pierre CONSO « c'est un domaine où les décisions effectives sont encore très souvent dominées par l'intuition ou l'impulsion des dirigeants de l'entreprise, voire par la volonté de puissance ou le goût de la gloire.

« En réalité, la décision d'investissement dépend moins de la rentabilité des opérations projetées que des limites du financement. Les possibilités d'investissement sont quasiment illimitées.

Par contre, les moyens monétaires dont peut disposer l'entreprise sont la plupart du temps étroitement limités. C'est cette contrainte financière qui rend le débat difficile et impose un choix rigoureux. La décision d'investissement est avant tout une décision financière ».31(*)

L'option entre les différentes formules de crédit (citées avant) est plus ouverte que jamais. Alors le critère de choix32(*) dépend des objectifs « industriels » de l'entreprise :


· La « quantum » à financer et l'incidence sur la trésorerie : pour le prêt classique, la banque ne finance pas 100% du besoin et demande donc à l'emprunteur d'en autofinancer une partie (10 à 30 %) par prélèvement sur sa trésorerie courante.

Au contraire, le crédit bailleur où le loueur finance 100 %, quitte à prévoir un premier loyer majoré afin de limiter rapidement leur risque de reprise du matériel en cas d'impayé.


· Le coût : autrefois plus onéreux, le crédit bail est devenu très compétitif, les intervenants sur ce marché très concurrentiel étant souvent des filiales des grandes banques.


· Le traitement comptable : l'investissement financé par emprunt charge le haut du bilan (immobilisation 100 à l'actif et emprunt 70-90 au passif par exemple) ce qui diminue le fonds de roulement et dégrade le ratio capitaux propres/endettement.

La même opération réalisée en crédit bail ou en location n'apparaît pas au bilan, dans les normes françaises. Au compte de résultat, l'intégralité des loyers de crédit bail ou de location est enregistrée en « autres charges externes » en amont du résultat d'exploitation.

Pour le crédit classique, la dotation aux amortissements est séparée des charges financières.

L'incidence sur le résultat net est dans ce cas fonction de la politique d'amortissement. Cela dit, le retraitement des comptes par les analystes risques des banques, aidés par l'instauration des normes IFRS, réduit nettement ces différences de traitement comptable.


· L'utilisation des équipements : c'est le critère déterminant dans le choix du mode de financement.

Lorsque le procès de production est stable, avec une bonne visibilité sur la durée et le rythme d'utilisation du matériel, l'emprunt classique est pertinent.

En revanche, dès que l'investissement décidé représente un pari sur le succès industriel ou commercial, le crédit-bail ou mieux encore la location financière sera privilégié. Le dirigeant garde ainsi la possibilité de se séparer du matériel devenu inutile et la variabilité d'une partie de ses charges fixes.

* 31 Pierre CONSO, « la gestion financière de l'entreprise », DUNOD, p.226.

* 32 http://www.netpme.fr/banque-entreprise/1182-financement-entreprises.html

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984