3.1- DES CHEMINS INEXISTANTS OU IMPRATICABLES
C'est l'ensemble des voies de communication (routes, pistes
rurales, sentiers, ponts....) qui desservent une région que l'on
regroupe sous le vocable de réseau de chemins. Il se résume dans
notre zone d'étude à une piste automobile saisonnière, des
sentiers ruraux et un pont sur la Kéran, un autre sur la Binah.
La piste automobile saisonnière a une longueur de 23
kilomètres environ à travers le terroir et vient de Tchitchira
dans la préfecture de Doufelgou. Elle relie les villages de
Tapountè, Koutougou et Koutamagou avant de continuer au Bénin,
plus précisément vers le village de Koutamagou-Bénin. En
saison sèche, elle se révèle praticable et permet ainsi
à la SOTOCO d'évacuer le coton graine. Mais en saison des pluies,
son utilisation est mise à rude épreuve. Les motos et autres
voitures légères peuvent y passer à condition que la
rivière Kéran ne soit pas en crue car le pont qui est
censé relier les deux rives est plutôt un radier.
Le ponceau en question a une hauteur de 1,5 mètre
environ au dessus du lit mineur. Ainsi, il est submergé dès les
premières pluies de la saison. Par ailleurs, le premier pont sur la
Binah est dans un état de délabrement avancé comme on le
voit sur la photo 3, que les véhicules lourds ne peuvent pas prendre le
risque de vouloir traverser.
Photo 3 : Ponceau en délabrement sur la
rivière Binah
Source : Cliché de l'auteur, 2005.
Quant aux sentiers ruraux, ils forment un réseau d'une
vingtaine de kilomètres à travers tout le canton car liant les
différents villages entre eux. Leur praticabilité à moto
se révèle très difficile en raison de petits ruisseaux
souvent remplis d'eau à cette époque de l'année (voir
Photo 4).
Photo 4 : Piste secondaire herbeuse et pleine de
flaques d'eau
Source : Cliché de l'auteur, 2005.
Comme on le voit sur la photo, l'herbe a poussé sur une
piste secondaire dénotant de la fréquence de son utilisation.
Quant aux flaques d'eau, leur présence empêche toute circulation
automobile.
Dans l'ensemble, le réseau de chemins de la zone
d'étude est un des plus pauvres de la région comme l'indique la
figure 14 présentant les voies de communication. Il s'agit d'un
réseau qui ne permet pas de la rallier à Kantè le
chef-lieu de la préfecture à laquelle elle appartient.
#
Autres localités
% Chef lieu de canton
þ#
Village étudié
10°00'
1°10'
FIG 14 : Voies de communication dans la zone
d'étude
79
N
#
Kouya - Tougou
#
Koutamagou
#þ #
Koutapa
#
Lipouli 1
#þ #
Lipouli 2
#þ #
KOUTOUGOU
% # #þ
Tapounté
#
Koutougou Sola
#
CANTON DE KANTE
10°00'
1°10'
LEGENDE
Source: NOYOULEWA A. (2005), d'après nos
0.6 0 0.6 1.2 1.8 2.4 3 Kilometers travaux de terrain et sur
la base de Cartographie
Censitüre, Région de la kara, D.S.I.D.,
1981.
Limites d'Etat
Limites de Canton
Limites de Préfecture
Route carrossable Pistes
Cours d'eau
Zone d'étude
L'observation de la figure 14 laisse apparaître une
lâcheté du réseau de sentiers dans le paysage du terroir.
En fait, entre Koutougou qui nous le rappelons est le chef-lieu du canton et
les villages de l'ouest (Lipouli 1 et 2, Koutapa, Kouya-Kougou) les sentiers
sont plus nombreux. Ce sont des sentiers de montagne difficiles à
pratiquer. Mais il apparaît aussi clairement que les sentiers ne vont pas
plus à l'ouest, dénotant ainsi que les altitudes de la montagne
deviennent de plus en plus importantes et ne permettent plus la
traversée.
L'Est est plutôt marqué par un réseau
lâche. En fait, l'existence d'une piste automobile permet la
traversée de la frontière sans avoir besoin de petits sentiers.
Mais dans l'ensemble, il faut dire que ce qui est le plus marquant quand on
arrive dans le milieu, c'est l'absence ou mieux la pauvreté de ce
réseau.
Cette pauvreté du réseau de chemins est source de
nombreuses et variées contraintes. Comment se manifestent-elles ?
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