3.1.3.2.2. La pèche
Contrairement aux autres activités des populations, la
péche est pratiquée tant par les hommes que par les femmes.
La méthode plus utilisée par les femmes est la
péche a barrage le long des petits cours d'eau autour des villages. Les
produits sont destinés uniquement a l'autoconsommation.
Les hommes quant a eux péchent avec les cannes, les
filets les barrages avec battues le long des grands cours d'eau de ce massif
que sont Miete et Ayina et long desquels on rencontre des campements
habités. On y rencontre une multitude d'espèces : les carpes, les
tilapias, les silures, les crocodiles et les brochets. Les produits de cette
péche sont destinés principalement a la consommation familiale.
Mais, une partie est aussi vendue sous forme de paquets boucanés quand
les prises ont été fructueuses. Cette péche reste
artisanale et est plus pratiquée par les minorités Kaka (MEDINOF,
2008).
3.1.3.2.3. L'élevage
L'élevage traditionnel est pratiqué dans la
localité. Les animaux sont laissés en divagation. Les principales
espèces animales élevées sont : porc, mouton,
chèvre, poule dont les prix de vente sont présentés dans
le tableau 4.
Tableau 4: Prix de vente des animaux
domestiques
Nom scientifique
|
Espèces élevées
|
Nom vernaculaire
|
Prix de vente en Fcfa
|
Gallus gallus
|
Poulets
|
Koup
|
3 000
|
Capra hircus
|
Chèvres
|
Ekala
|
15 000 - 20 000
|
Ovis aries
|
Moutons
|
Ntomba
|
20 000 - 25 000
|
Sus scrofa domesticus
|
Cochons
|
Ngoué
|
30 000 - 45 000
|
Anas platyrhynchos
|
Canards
|
Elolé
|
4 000 - 6 000
|
|
Source : Plan d'Aménagement de la FC de
Djoum (2008)
3.1.3.2.4. La chasse
La chasse est très répandue dans les us et
coutumes locaux. Anciennement pratiquée a titre de subsistance, elle
fait actuellement l'objet d'un grand trafic, brassant d'importantes
quantités de gibier et générant un
considérable profit immédiat. Elle est surtout pratiquée
par les hommes.
Les techniques de chasse utilisées sont : le fusil, de
plus en plus répandu, le piège individuel ou le piège
associé a la barrière. Cette dernière technique de chasse
est le plus souvent utilisée pour protéger les cultures
villageoises des prédateurs comme les rongeurs. Les barrières
sont également placées en pleine brousse et peuvent compter en
ligne de plus de cent pièges.
Les produits de cette chasse sont destinés soit a la
consommation familiale, au petit commerce, aux offrandes, sacrifices, dot ou
commerce a plus grande échelle, alimentant la ville de Djoum,
Sangmélima et méme Yaoundé. Il faut noter que cette chasse
n'est pas réglementée et demanderait qu'une étude plus
approfondie soit menée pour évaluer la pression exercée
sur la faune des environs (Parc Nationaux de Kom et Réserve de la
Biosphère du Dja). Les chasseurs reconnus dans la zone sont en
majorité autochtones mais il arrive que les militaires installés
a Eleng, partent en forét pour poser quelques pièges (MEDINOF,
2008).
Les populations locales préfèrent en
général, la viande fraIche a la viande fumée. Cela
contribue donc a intensifier la pression sur les espèces
chassées, étant donné qu'il n'existe pas de moyen pour
conserver la viande a l'état frais. Le gibier est soit consommé
localement, soit commercialisé (voit tableau 5). Comme nous l'avons
souligné pour les produits vivriers, le développement industriel
de la région avec les demandes grandissantes en protéines
animales qui y sont liées, va également susciter une pression
plus intense sur la faune de la forét communale (MEDINOF, 2008).
Tableau 5: Prix de vente des espèces
animales tuées
Nom scientifique
|
Nom pilote
|
Statut CITES
|
Prix de vente Fcfa
|
Atherurus africanus
|
Athérure
|
|
2 500
|
Cephalophus Callipygus
|
Céphalophe de Peters
|
|
1 500 le gigot
|
Cephalophus dorsalis
|
C. a bande dorsale noire
|
|
1 500 le gigot
|
Cephalophus monticola
|
C. bleue
|
|
2 000
|
Cephalophus nigrifons
|
C. a front noir
|
|
2 000
|
Cephalophus sylvicultor
|
C. a dos jaune
|
Protégée
|
1 500 le gigot
|
Cercocerbus agilis
|
Cercocèbe agile
|
|
2 500
|
Cephalophus Callipygus
|
|
|
2 500
|
Cercopithecus cephus
|
Moustac
|
|
2 500
|
Cercopithecus neglectus
|
Singe de Brazza
|
|
2 500
|
Cercopithecus nictitans
|
Hocheur
|
|
2 500
|
Colobus guereza
|
Magistrat
|
Protégée
|
2 500
|
Gorilla gorilla
|
Gorille
|
Protégée
|
2 000 le gigot
|
Hyemoschus aquaticus
|
Chevrotain aquatique
|
Protégée
|
1 500 le gigot
|
Loxodonta africana cyclotis
|
Eléphant de forêt
|
Protégée
|
2 000 le gigot
|
Manis gigantea
|
Pangolin géant
|
Protégée
|
2 000 le gigot
|
Mandrilus sp.
|
Mandrill
|
Protégée
|
2 000 le gigot
|
Pan troglodytes
|
Chimpanzé
|
Protégée
|
3 500 le gigot
|
Panthera pardus
|
Panthère
|
Protégée
|
3 500 le gigot
|
Potamochoerus porcus
|
Potamochère
|
Protégée
|
2 000 le gigot
|
Tragelaphus spekei
|
Sitatunga
|
Protégée
|
1 500 le gigot
|
Varanus nilotica
|
Varan
|
Protégée
|
3 500 a 7 000
|
Bitis gabonica
|
Vipère
|
Protégée
|
3 000
|
Osteoleamus tetrapsis
|
Crocodile
|
Protégée
|
10 000 a 25 000
|
Viverra civetta
|
Civette
|
Protégée
|
1 500
|
Tryonomys swinderianus
|
Aulacode
|
|
2 500
|
Francolinus sp.
|
Perdrix
|
|
500
|
Kinixis sp.
|
Tortue
|
|
1 500
|
|
Source : Plan d'Aménagement de la FC de
Djoum(2008)
Les résultats de l'enquête
socio-économique, nous indiquent qu'actuellement, les populations
riveraines sont obligées de parcourir des distances de plus en plus
importantes pour trouver le grand gibier en forêt. En effet, les
techniques de chasse utilisées ne sont pas durables. Une personne peut,
a elle seule, poser une centaine de pièges a cable, sans même
pouvoir les relever et d'autres, partent a la chasse,
accompagné d'une meute d'une bonne quinzaine de chiens qui ne laisse
rien sur leur passage. Les chasseurs se dirigent donc vers les espaces plus
abondants en gibiers tels que le Parc National de Kom, au Sud-Ouest de l'axe
Djoum-Oveng ou encore l'UFA 09-004 A, au Sud-Est de la forét communale
(MEDINOF, 2008).
Les lignes de pièges sont généralement
disposées en périphérie des cultures de rente en
forét pour protéger les récoltes des prédateurs.
Etant donné que leurs champs sont un peu éloignés des
habitations et que la fréquence des travaux agricoles n'est pas
constante, les animaux piégés se décomposent sur place et
ne seront donc pas consommés. Contrairement a la chasse au fusil qui est
sélective, le piège a cable attrape méme des
espèces animales qui, traditionnellement, ne sont pas consommées.
De plus, les captures avec cette technique ne différencient pas les
espèces ordinaires, des espèces protégées. Les
chasseurs eux-mémes, ne maItrisent pas l'utilité
d'épargner les animaux en voie de disparition (MEDINOF, 2008).
3.1.4. Exploitation et industries forestières
L'activité industrielle concerne essentiellement
l'exploitation forestière et dans une moindre mesure l'extraction de
sable. Il faut noter la présence des sociétés
forestières qui exploitent les UFA de la localité:
- La SFID exploite les concessions 09-007 et 09-008 des Ets
MPACKO, 09-004 a, 09- 005 b, 09-005 a et 09-003 des sociétés
forestières SOCIB et LOREMA connues plus sous l'appellation du massif
forestier Djoum-Mintom et se trouvant a la limite Est de la forét
communale;
- la COFA concessionnaire de l'UFA 09 004 B se trouvant a la
limite sud de cette forét communale ;
- la Société Forestière Fanga
propriétaire de l'UFA 09.006 ;
- la Société Forestière de Bonjongo dans les
UFA 09-009 et 09-010 ;
- la Société Forestière METO'O et Fils dans
l'UFA 09-012 ;
- la société Forestière SIBM qui exploite
l'UFA 09 011.
La SFID possède également une scierie d'une
capacité annuelle de 60 000 m3 de grumes a Endengue sur la
route Djoum - Sangmélima.
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