Impact de la surcharge du travail de l'infirmier sur la qualité et le rendement des soins (cas de l'hôpital Heal Africa à Goma)( Télécharger le fichier original )par Emmanuel KULIMUSHI KARUME Institut supérieur d'informatique et de gestion de Goma - Licence en santé publique 2010 |
Chapitre deuxième : CONSIDERATIONS THEORIQUES2.1. Les normes d'hôpital de district pour la dotation du personnel infirmierSignalons que l'OMS, sur les normes du district de santé, prévoit la dotation d'un hôpital de district de santé pour le personnel infirmier. C'est ainsi que pour un hôpital de district couvrant 200.000 habitants, avec 200 lits à un taux d'occupation moyenne de 80 %, Le nombre des infirmiers est estimé à 32 infirmiers et 9 auxiliaires de santé. La MI qui a été prise comme référence la répartition du personnel infirmier est d'une infirmière A2 ou A3 et un auxiliaire pendant la journée sur une période de 9 heures allant de 8 heures du matin à 17heures avec une pause d'une heure. Signalons qu'actuellement on a commencé le travail de gong unique allant de 7 heures à 15 heures avec une pause de 1 heure et la seconde période est de 15 heures, allant du 17 heures à 8 heures du matin13(*). Cependant les services d'un hôpital de district sont : la chirurgie, la médecine interne, la pédiatrie, le service des urgences, la gynéco-obstétrique, et le bloc opératoire si présence d'autres spécialités dans l'hôpital, on doit aller au delà de ces normes. Selon AUBERT Lucien " la continuité des soins 24 heures sur 24 heures, impose une organisation particulière et la gestion complexe". Ainsi d'après les normes du district de santé du février 1997, l'encadrement du malade est maximum le matin, pendant lequel, les soins sont les plus importants, et allégés l'après-midi et la nuit. En effet pour optimiser les soins aux malades, le nombre du personnel infirmier doit correspondre aux besoins de chacune des périodes de travail. En fonction des trois périodes du jour, AUBERT Lucien prévoit 45 % d'infirmier de 8 heures à 16 heures, 35 % d'infirmier de 16 heures à 24 heures et 20 % de 24 heures à 8 heures du matin. II.2. LES SOINS INFIRMIERS ET LA THEORIE DE MASLOW ET VIRGINIE HANDERSONÀ la base des théories humanistes, l'humain est vu comme un être fondamentalement bon se dirigeant vers son plein épanouissement (l'actualisation). Cette approche suppose l'existence du Moi et insiste sur l'importance de la conscience et de "la conscience de soi". Le but recherché par le psychologue humaniste est donc de permettre à tout individu de se mettre en contact avec ses émotions et ses perceptions afin de se réaliser pleinement, c'est-à-dire, atteindre l'actualisation de soi. Parmi les principaux représentants de cette école de pensée, rappelons Carl Rogers (1902-1987) et Abraham Maslow (1916-1972). I - Abraham MASLOWPour Maslow (1970), le comportement est aussi notre désir conscient de croissance personnelle. Les humanistes soulignent même que certains individus peuvent tolérer la douleur, la faim et beaucoup d'événements qui sont sources de tension pour atteindre ce qu'ils considèrent comme un accomplissement personnel. Selon Maslow, les besoins humains sont organisés selon une hiérarchie où, à la base, on retrouve les besoins physiologiques élémentaires et à son sommet, on retrouve les besoins psychologiques et affectifs d'ordre supérieur. Ce sont ces besoins qui créent la motivation humaine. o Nous gardons la présentation habituelle sous forme de pyramide de la hiérarchie des besoins de l'homme définis par Maslow (même si la réalité n'est pas aussi statique, une boucle existant entre les besoins) car elle facilite la compréhension initiale. o La première observation que l'on peut faire devant une pyramide c'est que, pour qu'elle tienne droite, elle doit avoir une base solide, car une erreur de construction du soubassement entraînera un affaissement de l'ensemble. o De même à chaque étage une anomalie de construction aura pour conséquence un effondrement des étages situés au-dessus et ainsi de suite jusqu'au sommet. o Mais, également, une faille étendue et profonde peut, à n'importe quel étage de la pyramide, avoir un effet destructeur de l'ensemble. Cette digression architecturale, permet une première approche de l'interdépendance des besoins. o A la base de la pyramide on retrouve les besoins de maintien de la vie (respiration, alimentation, élimination, maintien de la température, repos et sommeil, activité musculaire et neurologique, contact corporel, vie sexuelle). Ces besoins sont fondamentaux. o En effet, un manque, une privation aura obligatoirement un impact sur les autres besoins, car la construction des étages supérieurs est alors impossible (ex : enfants du Sahel, mais aussi une grande partie de l'humanité) o L'étage au-dessus représente les besoins psychologiques : de sécurité (protection physique et psychologique, emploi, stabilité familiale et professionnelle), de propriété (avoir des choses et des lieux à soi) et de maîtrise (pouvoir sur l'extérieur). o Un "chômeur", n'ayant pas de sécurité ne pourra pas construire l'étage supérieur. De plus, si ce demandeur d'emploi ne touche pas d'indemnisation il aura des problèmes pour assurer ses besoins de maintien de la vie et la pyramide humaine s'écroulera. o Le 3° étage est représenté par les besoins sociaux : d'affectivité (être accepté tel que l'on est, recevoir et donner amour et tendresse, avoir des amis et un réseau de communication satisfaisant), d'estime de la part des autres (être reconnu comme ayant de la valeur) et d'appartenance (on vit en société et notre existence passe par l'acceptation des autres avec leurs différences, ainsi que par l'appartenance à un groupe). o Si ces besoins de base sont satisfaits, il y a apparition, selon ce que l'on appelle le principe d'émergence, d'autres besoins dits besoins secondaires de développement, qui sont plus de l'ordre de la réalisation de soi, comme être libre, que du comblement de manques. o Le quatrième étage, c'est le besoin d'estime de soi-même : sentiment d'être utile et d'avoir de la valeur, point de départ de l'acceptation de soi et du développement de l'indépendance. o Ce besoin une fois satisfait, on peut alors accéder au sommet de la pyramide, arriver à la réalisation de soi (accroître ses connaissances, développer ses valeurs, "faire du neuf", créer de la beauté, avoir une vie intérieure) et, comme dit Nietsche, "devenir ce que nous sommes ". o Chez de nombreux individus, ce besoin d'actualisation de soi comprend les besoins de compréhension cognitive (nouveauté, exploration, connaissance) et les besoins esthétiques (musique, art, beauté, ordre). o Attention : l'actualisation n'est jamais complètement atteinte et toujours à rechercher davantage. La vision dynamique donnée par une boucle récursive, rend mieux compte de la réalité de l'interdépendance des besoins et des aspirations. (Schéma conçu avec Gérard Proisy,
Quadrature, organisme de formation en management) * 13 OMS, Le système de santé de district, Wiesbaden, 2éme édition 2004 |
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