4.3. Les complications.
Elles sont fréquentes et souvent l'apanage de la
pré-éclampsie. D'apparition et d'évolution souvent rapide,
elles imposent l'arrêt de la grossesse qui est à l'heure actuelle
le seul véritable traitement, quelque soit le terme de la grossesse.
4.3. Les complications maternelles.
L'évolution a été fatale dans cinq cas soit
un taux de mortalité de 4,6% (5 sur 109 cas). Les
désordres hypertensifs de la grossesse représentent
71,43% des causes de la mortalité maternelle
(5décès / 7décès au total) sur toute la
période de l'étude. 4/5 des patientes ont
développé une pré-éclampsie sévère
avant 32 SA et aucun nouveau-né n'a survécu. Une seule
patiente a fait une éclampsie du post-partum, qui a été
mal prise en charge dans un centre de santé (traitement par
antibiothérapie), car non reconnue et transférée au
8ème jour post-partum dans un tableau de coma profond et est
décédée une heure après son admission.
L'âge de la grossesse au moment du diagnostic et la
sévérité du tableau clinique ont une grande valeur
pronostic. Le développement sanitaire et la prise en charge
multidisciplinaire (obstétriciens, pédiatres et
réanimateurs) ont permis de réduire la morbimortalité
maternelle dans les pays développés. Elle reste
élevée dans les pays en voie de développement. En
France l'éclampsie est responsable de 2% des
décès maternelles (7,19). Aux Etats-Unis, la
mortalité maternelle est de 0,2% et le taux de
morbidité de 5% en cas de pré-éclampsie
sévère (30). Pambou et coll. (32) rapportent au CHU de
Brazzaville une mortalité de 6% en cas
d'éclampsie. Bukuru (36) au Burundi a trouvé en 1998 une
mortalité de 12% en cas d'éclampsie. Bah et
coll. (43) ont trouvé une mortalité de 5,3%
en Guinée en cas de grossesse compliquée de
HTA. Pour Touré et coll. (23) au Niger, cette mortalité
est estimée à 2,8%. Dans les pays en voie de
développement, la réduction de la mortalité
maternelle passera par l'application des soins dont
l'utilité est déjà établie, et
l'amélioration des infrastructures sanitaires.
4.3.2. Les complications foetales.
Deux complications sont extrêmement fréquentes
: l'hypotrophie secondaire à l'insuffisance placentaire et
la prématurité souvent iatrogène. Ces deux
complications conditionnent le pronostic foetal et néonatal. Le taux de
mortalité foetal et néonatale précoce est de
33,33% dans notre étude, dont 2,63%
d'abandon foetal pour sauvetage maternelle, 14,91%
de MFIU, 15,79% de mortalité
périnatale précoce. Sindayirwanya et coll. (25) ont
montré que la mortalité périnatale est
multipliée par 5 en cas de maladie hypertensive gravidique puisqu'elle
est de 20% contre 4% dans la population générale. Une
étude cas témoin réalisée à Niamey (Niger) a
montré une mortalité foetale quatre fois plus
élevée chez le groupe des gestantes hypertendues par rapport
à celui des normo tendues (23). En Guinée Conakry, Bah
et coll. (43), ont trouvé une mortalité périnatale
de 28,88% au cours des désordres hypertensifs de la
grossesse dont 55 cas de MFIU et 12 cas de
décès néonataux. Même dans les pays
développés, la mortalité foetale reste
élevée en cas de grossesse compliqué d' HTA
particulièment en cas d'éclampsie. En France le taux de
mortalité néonatale est de 12,5% en cas
d'éclampsie (44).
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