4.2.5. Examens paracliniques.
Les examens paracliniques permettent d'apprécier la
gravité de l'affection, d'établir un pronostic et de suivre
l'évolution des différents paramètres biologiques.
Certains examens (NFS-plaquettes, uricémie, albuminurie,
transaminases, créatinémie, ionogramme sanguin et urinaire etc.)
doivent être faits systématiquement dès le diagnostic
de l'HTA au cours de la grossesse, d'autres doivent être demandés
en fonction des résultats de ces premiers (ECBU et
protéinurie de 24 h si albuminurie positif, LDH, PDF, haptoglobine,
bilirubinémie en cas de thrombopénie). Les résultats
de notre étude montrent que le suivi biologique des patientes est loin
d'être optimal, car dans 18,3% des cas, aucun examen n'a
été réalisé, même
pas l'albuminurie par bandelette, permettant de
différencier une hypertension gestationnelle isolée d'une
pré-éclampsie, ou une HTA chronique évoluant vers une
pré-éclampsie surajoutée. Des difficultés
financières de la part des patientes et un laboratoire
non fonctionnel 24/24h et 7/7 jours expliquent le mauvais suivi
biologique. Un effort particulier doit être fait afin que l'albuminurie
soit dépistée à chaque consultation prénatale.
Même si l'albuminurie a une corrélation médiocre avec la
quantité de protéines excrétées dans les urines,
elle a le mérite de sélectionner les patientes chez les quelles,
il est nécessaire de réaliser une protéinurie de 24heures.
Une ECBU doit être faite pour éliminer une infection urinaire.
4.2.5. 1. La protéinurie de 24 heures
La protéinurie de 24 heures a une valeur pronostique,
puisque une protéinurie = 3,5grs/24 h définit
une forme sévère de pré-éclampsie avec risque
accrue de complications (7,28). Mais il n'y pas d'unanimité sur cette
valeur seuil qui définisse une forme sévère de
pré-éclampsie, puisque certaines auteurs considèrent une
protéinurie plus basse = 1g /24 h (18) alors que
d'autres considèrent une protéinurie =5grs/24 h
(19,30). Dans notre étude, la protéinurie a été
faite chez 23 patientes (21,1%), et parmi elles,
7 patientes avaient une protéinurie =4grs/24
h. Parmi ces 7 patientes, 5 patientes ont
été césarisées en urgence pour
pré-éclampsie sévère dont 3patientes
avant 34SA. Une parmi ces dernières est
décédée en post opératoire dans un tableau
d'oedème aigue du poumon et d'insuffisance rénale.
4.2.5. 2. uricémie.
De tous les paramètres biologiques,
l'uricémie est celle qui est corrélée au
pronostic foetal. Elle est le reflet de la réduction de
la volémie donc de la réduction de la perfusion placentaire.
Le taux normal pendant la grossesse se situe entre 180
et 250pLmol/L. Son degré a une valeur pronostic. Une
uricémie =360~mol est péjorative, puisqu'elle
est retrouvée chez 90% des enfants hypotrophes
et chez 96% des morts foetale in utero (33).
Audelà de 600pLmol/L, le foetus doit être extrait
s'il est encore vivant. Dans notre étude 36,7% des cas
avaient une uricémie supérieure à 360jtmol/L, dont
8,3% (7cas) dépassaient 660ptmol/L.
Des 17 MFIU enregistrées dans notre
série, l'uricémie n'a pas été
précisée dans 9 cas et dans 3
cas, elle était supérieure à
360ptmol/L. Parmi les 7 cas dont
l'uricémie était supérieure à 660pmol/L,
6 ont accouché d'un enfant hypotrophe et
4 enfants sont décédés en période
périnatale.
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