1.2. Agriculture durable
Selon McAdam (2004) le concept d'agriculture durable fait
partie intégrante du concept de développement durable. Le rapport
sur les stratégies relatives à l'agriculture durable
présenté par BIFAD (1988) (Borad of International Food and
Agricultural Development Task Force), a donné plusieurs
définitions de l'agriculture durable dont on site :
- c'est la gestion réussie des
ressources naturelles qui permet à l'agriculture de satisfaire les
changements des besoins humains, tout en maintenant et, si possible, en
augmentant la base des ressources et en évitant la dégradation de
l'environnement.
- C'est l'habilité d'un système
agricole de maintenir sa production à travers le temps sous l'influence
des pressions sociales et économiques.
- L'agriculture durable est celle qui devrait
conserver et protéger les ressources naturelles et permettre à la
fois une croissance économique à long terme, par la gestion
rationnelle de toutes les ressources exploitées, en vue de d'aboutir
à des rendements durables.
- C'est l'agriculture qui : i) assure la
conservation et l'utilisation des ressources internes et externes aussi
efficacement que possible ; ii) est écologiquement saine ; c.à.d.
qu'elle améliore l'environnement naturel et n'y provoque aucune nuisance
; et iii) est économiquement viable en ce qu'elle assure des revenus
raisonnables relatifs aux investissements agricoles.
Le concept d'agriculture durable et les pratiques qui en
découlent ont été rénovés dans divers pays
depuis environ 20 à 25 ans. Ils en ont pris leur essor comme
conséquences des abus de l'agriculture industrielle promue en Europe
occidentale par le Marché Commun (PAC, politique agricole
industrielle).
L'agriculture productiviste se caractérise par des
apports massifs, et souvent irrationnels, d'intrants : machinisme,
énergie, engrais, pesticides des assolements simplifiées à
l'extrême ou même la monoculture, qui favorise significativement
les photogènes (le piétin des céréales, par
exemple) et l'amélioration de la résistance des mauvaises herbes
ce qui se traduit par des doses de plus en plus élevées de
pesticides. Elle se singularise aussi par un élevage intensif avec des
effluents non contrôlés qui polluent les rivières et les
nappes phréatiques. La réduction des taux de matière
organique dans les sols et leur compaction corrélative accroissent le
ruissellement et son corollaire les inondations. Les labours favorisent la
minéralisation rapide de la MO par oxygénation et oxydation,
d'où la réduction de la porosité et la compaction des
sols. Cette compaction résulte aussi des passages
répétés de grosses machines et par la formation et le
maintien de la semelle de labour. La diminution de l'activité biologique
favorise la prolifération des pathogènes résultants de
l'élimination organismes producteurs d'antibiotiques et des amibes
(nettoyeuses). En somme l'agriculture productiviste est une utilisation
excessive des engrais, des pesticides, des semences (OGM) et du machinisme
agricole. Dans la culture du blé, par rapport à l'AP, l'AD
diminue les rendements de l'ordre de 10 à 12% en moyenne et les
coûts de production d'environ 30%. Les traitements d'herbicides et
pesticides sont de 4 à 6 annuels en AP, mais seulement 1 à 2 en
AD. La gestion de l'AD nécessite peu de matériel agricole
spécialisé (Le Houérou, 2004).
1.2.1. Concept du développement durable
Le développement durable peut être défini
comme un développement qui satisfait les besoins des
sociétés actuelles sans compromettre l'aptitude des
générations futures à satisfaire leurs propres besoins;
qui exige la gestion prudente des ressources disponibles et des
capacités de l'environnement et la réhabilitation de
l'environnement dégradé à cause de la surexploitation; et
qui adopte les objectifs critiques suivants relatifs au développement et
à l'élaboration des politiques de développement :
- l'amélioration de la croissance et de
la qualité;
- la nécessité de remédier
aux problèmes de la pauvreté et de satisfaire les besoins
humains;
- la prise en considération des
problèmes de la croissance de la population et de la
conservation des ressources naturelles;
- la réorientation de la technologie de
façon qu'elle soit plus adaptable aux
conditions locales;
- la gestion du risque; et
- la fusion des problèmes
environnementaux et économiques dans la prise des
décisions dans le domaine du développement durable
(Nahal, 1998 et McAdam, 2004).
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