3.3. pH des ensilages
Les pertes de matière sèche s'accompagnent souvent
d'une baisse de la valeur nutritive des ensilages. Cette dégradation
cesse quand le pH descend en dessous de 4,5.
Les bactéries butyriques, apportées sous forme
de spores par la terre, se multiplient si le pH n'est pas suffisamment acide.
Certaines consomment l'acide lactique déjà formé en
faisant alors remonter le pH et prolongeant l'action des coliformes.
Selon la nature du traitement réalisé, le pH des
ensilages varie de 3,91 à 5,05 et 4,33 à 5,3 respectivement pour
le sulla de 1ère et 2ème année
(Figure 51).

6
5
4
3
pH
2
1
0
ppds 5% : 0,000008
D P1 EP1 RP1 ERP1 P2 EP2 RP2 ERP2 P3 EP3 RP3 ERP3
Traitements
efg fg
a
a
efg efg efg
gh
i
cdef
cd cde
c c
b c
ab
i
hi hi
fg
cdefcdef def cdef cdef
Sulla 1
Sulla 2
Figure 51. Effet des divers traitements sur
le pH de l'ensilage du sulla. D: sulla directe, P1: préfanage 24h, EP1:
éclatement et préfanage 24h, RP1: retournement et
préfanage 24h, ERP1: éclatement, retournement et préfanage
24h, P2: préfanage 48h, EP2: éclatement et préfanage 48h,
RP2: retournement et préfanage 48h, ERP2: éclatement,
retournement et préfanage 48h, P3: préfanage 72h, EP3:
éclatement et préfanage 72h, RP3: retournement et
préfanage 72h, ERP3: éclatement, retournement et préfanage
72h.
Neuf groupes distincts de pH ont été
observés, dont 5 groupes sont caractérisés par des pH
variant entre 4,5 et 5. Alors que, le préfanage 24 et 48h respectivement
avec éclatement et éclatement/retournement relatifs aux sullas de
1ère et de 2ème année ont
présenté les pH les plus acides de l'ordre de 3,91 et 4,33. Selon
Vambelle (1992), la réussite de l'ensilage est assurée par un pH
de 4,2 à 5. Ainsi, presque tous les ensilages testés peuvent
être classés d'une manière préliminaire comme de
bons ensilages. Selon la classification de Dulphy et Demarquilly, (1981); et
Demarquilly et Andrieu (1988) basée sur la variation du pH, la
majorité les ensilages testés se classe comme de bonne
qualité.
Leduc et Fournier (1998) ont montré que le pH donne une
indication de la qualité de conservation de l'ensilage, puisqu'un pH
suffisamment bas arrête l'activité microbienne.
Cependant le pH qui assure la stabilité
anaérobie de l'ensilage c'est-à-dire qui arrête
l'activité des bactéries clostridiennes, augmente avec la teneur
en matière sèche Il faut donc interpréter le pH en tenant
compte de la teneur en matière sèche de l'ensilage. De plus le
modèle développé par Leibensperger et Pitt (1987) semble
indiquer que le pH de stabilité anaérobie des légumineuses
serait un peu plus élevé que celui des graminées.
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