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Les systèmes fourragers des zones montagneuses: contraintes et intérêts des fabacées dans la fixation des sols et l'accroissement des ressources herbagères des petites exploitations

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par Slim Slim
Institut national agronomique de Tunisie - Docteur en sciences agronomiques 2012
  

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2.2. Caractéristiques herbagères de la culture du sulla

L'étude du couvert végétal des trois prairies à sulla de première année de culture montre une variabilité de densité de végétation significative. A Siliana, Béja, et Zaghouan, les densités moyennes des plants de sulla au stade floraison et en première année d'exploitation sont respectivement de 68 +/- 4,8; 89 +/- 5,8 et 54 +/- 4,6 plants/m2. Cependant, au cours de la deuxième année de culture, ces densités de végétation moyennes des trois cycles de production régressent significativement pour atteindre respectivement à Siliana, Béja, et Zaghouan 59 +/- 1,9 ; 79 +/- 2,3 et 48 +/- 1,8 plants/m2 (Figure 39). Ces états de couverture végétale observés dans les trois prairies dénotent une bonne adaptation de l'espèce (Ben Jeddi, 2005).

100

plants/m2

80

60

40

20

Zaghouan Siliana Béja

1ère année de culture 2ème année de culture

y = -0,009x + 99,33
R2 = 0,699

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000

GDD (°CJ)

0

140

120

Figure 39. Evolution des densités de végétation en fonction de l'accumulation de chaleur dans les trois prairies à
sulla au cours des deux années de culture.

En deuxième année de végétation, 21,13; 17,86; et 16,10% des plants formant les couverts respectifs à Zaghouan, Siliana, Béja proviennent des germinations de semences de la première année de culture. En conséquence, le taux moyen de régénération des plantes mères est de l'ordre de 92,53%. En parallèle, la ramification des plantes subit un accroissement substantiel pour passer de 1,83 +/- 0,5 à 4,10 +/- 0,9; 1,95 +/- 0,7 à 3,53 +/- 1,2; et 2,31 +/- 1,23 à 2,93 +/- 1,0 tiges/plante respectivement à Siliana, Zaghouan et Béja.

Dans le même contexte, Ben Jeddi, (2005) et Kheriji, (1999) ont montré le même rythme d'évolution du couvert sulla au cours de deux années de culture. Rondia et al. (1985) ont signalés que le pâturage du sulla provoque des repousses de meilleure qualité en comparaison avec le non pâturé.Sachant qu'une seule exploitation a été réalisée la première année de culture, le couvert sulla a atteint une hauteur variant entre 84 et 92cm. En deuxième année de culture, trois coupes et pâturages ont été réalisées, la hauteur atteinte varie entre 43 et 72cm pour le mode fauche, et entre 34 et 61cm pour le mode pâturage (Figure 40).

6

5

4

I-WuteMr (crs1)

6

5

4

H.Nutegr (ap)

100

90

80

70

30

20

0

0

0

Pâturage 1

Pâturage 2

Pâturage 3

Pâturage 4

Zaghouan Siliana Béja

100

90

80

70

30

20

0

0

0

Coupe 1

Coupe 2 Coupe 4

Coupe 3

10

10

0

0

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000

GDD (°CJ)

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000

GDD (°CJ)

1ère année de culture 2ème année de culture

1ère année de culture 2ème année de culture

A B

Figure 40. Evolution de l'hauteur de végétation en fonction de l'accumulation de chaleur dans les différentes
parcelles sous les modes pâturage (A) et Fauche (B) en deux années de culture.

Au cours des deux années de culture, la vitesse de croissance de la culture de sulla selon le cumul thermique dans les différentes parcelles varie entre 0,051 et 0,239cm/°Cj pour l'exploitation par fauche, et entre 0,051 et 0,208cm/°Cj en pâturage.

Les couverts sulla se caractérisent par des vitesses de croissance significativement égales entre les trois sites expérimentaux. où il existe 3 groupes de vitesse pour les deux modes d'exploitations: groupes d'exploitations 3 et 4 (a) ; groupe d'exploitation 1 (b) et groupe d'exploitation 2 (c) (Tableau 26).

Tableau 26. Evolution de la vitesse de croissance moyenne (cm/°Cj) d'une prairie de sulla dans les trois sites
expérimentaux et selon deux modes d'exploitation au cours des deux années de culture.

 

Fauche (cm/°Cj) Zaghouan Siliana Béja

Pâturage (cm/°Cj) Zaghouan Siliana

Béja

Cycle de production 1

0,051

0,060

0,059

0,051

0,060

0,059

Cycle de production 2

0,181

0,239

0,213

0,167

0,208

0,186

Cycle de production 3

0,121

0,180

0,161

0,076

0,102

0,110

Cycle de production 4

0,082

0,128

0,123

0,072

0,078

0,082

Selon le cumul pluviométrique régional et le mode d'exploitation, les vitesses de croissance de la végétation du sulla varient entre 0,176 et 1,236 cm/mm et 0,176 et 1,092cm/mm respectivement pour la fauche et le pâturage. Le test statistique montre une différence significative entre les modes d'exploitations et pas entre les régions. Pour la fauche on a deux groupes: groupe a formé par les exploitations 1, 2 et 3; et groupe b formé par exploitation 4. Cependant, les exploitations selon le mode pâturage se répartie dans les groupes suivant: exploitation 1 (groupe a), exploitations 2 et 3 (groupe ab) et exploitation 4 (groupe b) (Tableau 27).

Tableau 27. Evolution de la vitesse de croissance (cm/mm) des prairies de sulla selon le cumul pluviométrique
et le mode d'exploitation en deux années de culture.

 

Fauche (cm/mm)

Zaghouan Siliana

Béja

Pâturage (cm/mm) Zaghouan Siliana

Béja

Cycle de production 1

0,176

0,211

0,183

0,176

0,211

0,183

Cycle de production 2

0,305

0,710

0,482

0,281

0,617

0,420

Cycle de production 3

0,496

0,587

0,453

0,313

0,332

0,308

Cycle de production 4

1,236

0,620

0,881

1,092

0,374

0,587

Les biomasses fourragères vertes du sulla exploité par fauche obtenues sont comprises entre 6,93 et 25,38; 10,19 et 24,93; et 11,53 et 26,33t/ha respectivement à Béja, Siliana et Zaghouan. Alors que le système pâturage, fournit des biomasses vertes variant entre 6,35 et 25,38; 9,12 et 24,93; et 10,5 et 26,33t/ha respectivement dans les régions de Béja, Siliana et Zaghouan. Des résultats similaires ont été rapportés par Ben Jeddi (2005); Zouaghi et Tibaoui (1998); Kheriji (1999) et Slim (2002). Le test statistique montre qu'il existe des différences significatives entre les différentes régions et entre les quatre exploitations, puisque pour le mode d'exploitation par fauche on trouve 6 groupes homogènes. Cependant, pour le pâturage on constate la formation de 8 groupes (Figure 41).

Pour les différentes régions expérimentales, le bilan fourrager est négatif entre les exploitations 1 et 2 présentant une baisse de la production variant entre -60 et -75%; et -56 et -73% respectivement pour la fauche et le pâturage. Cependant ce bilan entre la troisième exploitation et la deuxième enregistre une augmentation significative variant entre +75 et +150%; et +83 et 149% respectivement pour le fauchage et le pâturage. Entre la quatrième et troisième exploitation : à Béja, une baisse a été enregistrée de l'ordre de -22% pour les deux modes d'exploitations, cependant, pour Zaghouan et Siliana une augmentation de rendement a été remarquée variant entre 2 et 9% respectivement pour la fauche et le pâturage.

Le pâturage ovin tend à réduire la biomasse fourragère totale de deux années de culture de 11,37% par rapport au mode d'exploitation par fauche.

A

exploitation 1 exploitation 2 exploitation 3 exploitation 4

30

d

d d

production de biomasse (t)

20

10

0

f

e

e

ab

abc

c

abc

bc

a

B

exploitation 1 exploitation 2 exploitation 3 exploitation 4

30

production de biomasse (t)

d

cd c

h

a a

a

abc

b

g

f

e

Zaghouan Siliana Béja

20

10

0

Figure 41. Evolution des biomasses fourragères vertes des prairies de sulla des trois sites (Zaghouan, Siliana et
Béja) selon le mode d'exploitation par fauche (A) et par pâturage (B)

Les rendements en matière sèche du sulla exploité par fauche obtenues sont comprises entre 2028 et 5490; 1757 et 4749; et 1174 et 5304 kg MS/ha respectivement à Béja, Siliana et Zaghouan. Alors que le système pâturage, fournit des rendements en matière sèche variant entre 1701 et 5490; 974 et 5304; et 1446 et 4749 kg MS/ha respectivement dans les régions de Béja, Siliana et Zaghouan. Le test statistique à montré qu'il existe des différences significatives entre les différentes régions et entre les quatre exploitations, puisque pour le mode d'exploitation par fauche on trouve 11 groupes homogènes. Cependant, pour le pâturage on constate la formation de 10 groupes (Figure 42).

A

Kg MS/ha

4000

6000

5000

3000

2000

1000

0

exploitation 1 exploitation 2 exploitation 3 exploitation 4

i

j

k

c

b

d

e

g

a

f

h

a

Kg MS/ha

4000

6000

5000

3000

2000

1000

B

0

exploitation 1 exploitation 2 exploitation 3 exploitation 4

h

i

j

d

e

c

f

a

g

Zaghouan Siliana Béja

b b

a

Figure 42. Evolution des rendements en matière sèche des prairies de sulla des trois sites (Zaghouan, Siliana et
Béja) selon le mode d'exploitation par fauche (A) et par pâturage (B)

bonne adaptation de la culture du sulla et un pouvoir élevée de l'efficience d'utilisation de l'eau (Mellouli et al.

, 2006) surtout après la troisième phase de croissance de la deuxième

année de culture.

b

b'

a a'

a

a'

a a'

Figure 43.

Evolution de l'EUE du sulla selon le mode d'exploitation

Les efficiences d'utilisation de l'eau ont été homogènes entres les exploitations 1, 2, et

3

3 qui varient entre 0,77 et 1,77 kg MS/m . Seulement l'exploitation 4 s'est caractérisée par un

3.

niveau d'EUE plus élevé allant de 4,11 à 4,58 kg MS/m

Les

Cependant, aucune différence significative entre les trois régions n'a été trouvée.
valeurs de production énergétique du sulla Bikra 21 montre un potentiel de production et une

;

grande adaptation de cette culture aux zones du nord ouest tunisien (Abdelrrahim, 1980

44).

Anonyme, 2010; Slim, 2004) (Figure

UFL/ha

A

4000

5000

3000

2000

1000

0

exploitation 1 exploitation 2 exploitation 3 exploitation 4

i

k

j

c

b

d

e

g

a

f

h

a

B

UFL/ha

4000

5000

3000

2000

1000

0

exploitation 1 exploitation 2 exploitation 3 exploitation 4

h

i

j

d

c

e

f

a

g

Zaghouan Siliana Béja

b b

a

Figure 44. Evolution des productions énergétiques (UFL) des prairies de sulla des trois sites (Zaghouan, Siliana
et Béja) selon le mode d'exploitation par fauche (A) et par pâturage (B)

Les productions énergétiques des prairies à sulla exploitées par fauche obtenues sont comprises entre 1724 et 4666; 1494 et 4037; et 998 et 4509 UFL/ha respectivement à Béja, Siliana et Zaghouan. Alors que le système pâturage, fournit des biomasses vertes variant entre 1446 et 4666; 1229 et 4037; et 828 et 4509/ha respectivement dans les régions de Béja, Siliana et Zaghouan.

Anacyclus clavatus (Desf.) Pers. Anchusa azurea Miller. Arum italicum Miller.

Avena sativa L. Bellardia trixago (L.) All. Bromus rigidus Roth.

Carduncellus pinnatus (Desf.) DC. Centaura acaulis L. subsp. Centaurea nicaeensis All.

Balansae B. & R.

Daucus carota L. Diplotaxis eurocoïdes (L.) DC. Echium italicum L.

Eryngium campestre L Fumaria parviflora Lam. Hedypnoïs cretica (L.) Dum-Courset

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway