2. Enquête sur la pratique de la rotation
culturale dans les zones montagneuses de la Tunisie
2.1. Objectifs de l'enquête
S'il existe un consensus qui admet que le développement
de la Tunisie peut passer par son agriculture, il n'en va pas de même
lorsqu'il s'agit d'identifier les voies à suivre avec cette agriculture
pour arriver à ce développement. Vu que ce développement
doit passer par plusieurs voies, les cultures fourragères occupent alors
une place importante. En effet, l'introduction des cultures fourragères
dans nos systèmes de production a pour principal objectif
d'accroître et d'améliorer la production animale
particulièrement en viande et en lait. Par conséquent, une
restauration et une augmentation de la fertilité bio-organique des sols
est observée dans les rotations culturales à composante
fourragère (Floret et al., 2000).
La présente étude a pour objectif principal, la
conception d'une typologie des exploitants agricoles basée sur la
pratique de la rotation dans les trois gouvernorats de Béja, Siliana et
Zaghouan. Des variables qualitatives et quantitatives liées aux diverses
exploitations sont mise en jeux et interviennent comme des fonctions basiques
dans cette conception. Cette dernière va nous permettre de
définir ou circonscrire les possibilités d'une adoption d'abord
puis d'une adaptation des cultures fourragères dans les systèmes
de productions durables relatifs aux zones étudiées.
L'introduction d'une nouvelle technique agraire dans un milieu
est toujours une entreprise nécessitant la mise en jeu de plusieurs
facteurs: sociaux, culturels, économiques, et écologiques. Toute
nouvelle technique, qui engendre des dépenses substantielles exige pour
être adaptée et adoptée par les producteurs, une
étude attestant sa rentabilité. La typologie des exploitants
recherchées pouvant constituer des bases d'une intensification de la
production chez les agro-éleveurs. Elle permet ainsi, de connaître
les caractéristiques et les limites des productions et les actions
à mener pour une éventuelle amélioration.
2.2. Identification et choix des zones de
l'étude
Des enquêtes socioéconomiques et des
études de projets de développement des zones agricoles
spécifiques aux petits et moyens exploitants ont été mise
au point dans trois gouvernorats de Béja, Siliana et Zaghouan. Ce choix
est justifié par le fait que les agriculteurs relatifs à ces
zones présentent approximativement les mêmes conditions et
contraintes de production
La contribution de la direction générale de la
production agricole du ministère de l'agriculture et de l'environnement
ainsi que les trois commissariats régionaux de développement
agricoles a été nécessaire pour le déroulement des
enquêtes. Les missions exploratrices précédent les
enquêtes ont montré que la majorité des exploitations
agricoles sont des petites à moyennes exploitations avec un faible taux
de grandes exploitations comme les sociétés de mise en valeur et
développement agricole (SMVDA). Ces dernières ont
été par conséquent écartées de cette
étude. L'échantillonnage des exploitants appliqué et du
type aléatoire simple, basé sur les réflexions de Norman
(1988). Pour ce faire, nous avons recensé dans toutes les zones les noms
des producteurs disposant de terres à petite et moyenne surface
(inférieur à 30ha). Un tirage aléatoire a
été par la suite réalisé permettant ainsi de
connaître les noms des personnes retenues pour les enquêtes
systématiques. Selon les zones d'étude, le taux de sondage a
varié entre 58 et 79% par souci de représentativité. En
conséquence, 782 exploitants ont été touchés par
l'enquête, dont 253 à Béja, 269 à Siliana et 260
à Zaghouan.
Les éléments de l'enquête sont au nombre de
47 se subdivisant en trois groupes:
- le profil de l'agriculteur: région, nom de
l'agriculteur, âge, niveau d'instruction
et ancienneté dans le domaine
- la nature de l'exploitation: position géographique,
superficie, relief, vocation agricole
- les pratiques culturales: cultures pratiquées,
emblavures, rotations, moyens de la vulgarisation
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