Chapitre 6 : PROPOSITIONS POUR LA MISE EN PLACE D'UN
CADRE DE PARTENARIAT ENTRE LES COMMUNES ET LES CLE
Une réussite des CLE est tributaire d'un
excellent cadre de partenariat entre ces structures et les communes dans
lesquelles elles exercent. La création de ce cadre est
conditionnée par la résolution des différents blocages
soulignés plus haut. C'est pourquoi nous formulons les propositions
suivantes :
L'accélération de la mise en oeuvre du
Plan d'Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau
(PANGIRE). Pour cela, il est nécessaire et urgent que les décrets
d'application du code de l'eau et du code des collectivités
territoriales soient élaborés ;
la mise en place d'un noyau de la GIRE aussi stable et
influent que possible pour faire face à l'instabilité des
institutions ;
la prise en compte des plans d'action des CLE dans les
Plans de Développement Communaux (PDC) et la prise en compte des PDC
dans les plans d'Action des CLE ; l'appui aux membres des CLE pour qu'ils
deviennent des délégataires dans le cadre de la gestion des
points d'eau en vue d'une entrée de fonds dans les caisses des CLE ;
l'observation des principes de bonne gouvernance au niveau local par la mise en
oeuvre de l'obligation de compte rendu et du contrôle à
l'égard de la gestion des fonds. L'expérience a du reste
montré que c'est là que se jouent la crédibilité et
la pérennité de toute organisation. C'est dans ces conditions que
l'apport d'autres ressources comme l'aide des partenaires au
développement peut avoir un effet bénéfique (MA/H/RH,
2004) ;
le renforcement de la participation des communes et des
partenaires aux activités des CLE ;
la conduite des actions concertées de plaidoyer en
direction des partenaires ; la formalisation des relations entre communes et
CLE ;
l'initiation des rencontres périodiques entre les
CLE afin d'échanger les expériences ;
la mise en place d'un mécanisme formelle de
circulation de l'information entre les membres des CLE ;
l'instauration d'un mécanisme où l'eau
finance l'eau. Les usagers seront en effet toujours très
réticents à contribuer financièrement à un
mécanisme qui alimente le Trésor Public ou une caisse
généraliste ;
la communication pour susciter les prises de
responsabilité, et pour expliquer les conséquences
socioéconomiques inévitables de la rareté de l'eau et de
sa pollution ;
la recherche des points de synergie pour valoriser le
pouvoir coutumier ;
l'organisation des journées communales de l'eau,
à l'exemple de GWI-Mali (GWI-Mali, 2011). En effet au Mali,
l'organisation de ces journées permet :
- d'informer la population sur les efforts que la
commune a développés dans les domaines de l'approvisionnement en
eau potable, hygiène et assainissement dans une vision GIRE au cours de
l'année et de présenter son programme futur ;
- d'instaurer un espace de dialogue et de concertation
entre élus et populations (renforcement de la redevabilité) sur
les questions de GIRE,
- d'instaurer un espace d'échange de
connaissances, de pratiques locales et expériences vécues entre
populations dans le domaine de la gestion des infrastructures d'eau potable,
d'hygiène et assainissement.
- d'encourager (par des récompenses) les
associations d'usagers d'eau (ou comités de
gestion d'eau) et écoles qui se sont
particulièrement distinguées dans la gestion des
questions d'approvisionnement en eau potable et
hygiène/assainissement ; l'accompagnement plus conséquent des
CLE, cela permettra de faire attention au risque de voir des
représentants autoproclamés qui ne représentent
qu'eux-mêmes ;
les formations des membres des CLE et un suivi
régulier des activités des CLE ; l'implication encore davantage
des services techniques à toutes les étapes du processus de mise
en place des organes GIRE ;
le renforcement du partenariat en confiant la mise en
oeuvre de certaines activités aux CLE, ce qui contribuera à
créer un climat de confiance entre les usagers et les CLE ;
l'accélération de la mise en place des autres CLE ;
la formation des élus locaux en matière de
GIRE ;
l'appellation des CLE par d'autres noms que ceux des
localités. En effet, on sent une certaine appropriation des CLE par les
élus communaux dont le CLE porte le nom de leur commune, alors que le
CLE est sensé être une structure supra communale, parce que
exerçant sur un espace géographique comprenant plusieurs communes
;
Plus d'appuis, conseils et suivi aux CLE afin de
faciliter leur implantation.
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