II- LE PROJET GWI-NIGER
Le projet GWI Niger fait suite à une phase
pilote qui a permis aux partenaires du programme GWI au Niger d'identifier les
défis majeurs de la gestion des ressources en eau au Niger, de faire une
vision à long terme et de retenir, à la suite d'investigations et
d'échanges avec l'ensemble des acteurs, un site approprié pour la
mise en oeuvre de cette vision : le sous-bassin versant de la basse
vallée de la Tarka.
Le projet privilégie ainsi l'approche bassin
versant. L'objectif visé est d'améliorer la qualité de la
vie des populations du sous bassin, en faisant de la GIRE un outil
incontournable de gestion que devront s'approprier les communautés
locales et les autres acteurs. Pour y parvenir, le projet s'efforcera, d'ici
2017 :
d'établir les conditions d'une exploitation
durable et équitable des ressources en eau dans la basse vallée
de la Tarka ;
de créer une dynamique efficace d'échange
et de concertation des acteurs GIRE au niveau de la basse vallée de la
Tarka ;
+ de favoriser l'émergence d'un environnement
politique et institutionnel dynamique et favorable à la
GIRE.
Toutes ces actions seront soutenues par un processus
continu d'apprentissage. A terme, les populations les plus pauvres et
vulnérables auront un accès sécurisé et
équitable à l'eau de bonne qualité et à un meilleur
service d'hygiène et d'assainissement. La bonne gouvernance de l'eau
sera une des marques les plus visibles de la gestion des communes de la zone du
projet.
Le budget de la première phase du projet est
de 1 714 269 pour une durée de trois ans, d'octobre 2009 à
septembre 2012. Cette première phase sera suivie de deux autres phases
(2012-2015 et 2015-2017).
Le projet est mis en oeuvre par un consortium d'ONG
internationales à savoir :
- CARE international au Niger qui assure le leadership
de cette mise en oeuvre,
- L'Union Internationale pour la Conservation de la
Nature-Niger (UICN-Niger), - Catholic Relief Service-Niger (CRS-Niger)
;
et trois ONG nationales : CREPA (Centre Régional
pour l'Eau Potable et l'Assainissement), PNE (Partenariat National de l'Eau),
DEMI-E (DEveloppement pour un MIeux-Etre).
La coordination scientifique du projet est mise en oeuvre
par la Faculté d'Agronomie de l'Université Abdou Moumouni de
Niamey.
Le Comité Régional d'Orientation (CRO)
est l'instance décisionnelle supérieure. Elle a pour mandat de
décider les orientations stratégiques et de s'assurer d'une
gestion efficace et efficiente du projet. Cette équipe est
chapeautée par :
· Le comité de pilotage au niveau de la zone
du projet ;
· Le comité local de suivi au niveau de la
zone du projet.
III- PRESENTATION DES CLE DE BOUZA ET MADAOUA
Les comités locaux de l'eau de Madaoua et Bouza
sont les premiers CLE mis en place au Niger par le programme Global Water
Initiative (GWI) à travers le projet GWI-Niger.
Ils ont été mis en place
conformément à l'article 29 du Code de l'Eau du Niger. Cet
article stipule en effet que :
« Dans chaque UGE, il est créé des
organes locaux de gestion et de planification des ressources en
eau.
Le nombre d'organes locaux de gestion par UGE, ainsi
que leur organisation, leur fonctionnement, leur composition et leurs
attributions sont fixés par voie règlementaire.
»
La mise en place des CLE vise à contribuer
à une meilleure gouvernance locale des ressources en eau et une
promotion de la GIRE au niveau communautaire faisant référence
à toutes les problématiques relatives aux ressources en eau
(acteurs, disponibilité, accès, gouvernance, mode et
infrastructures de valorisation, prise en compte de l'ensemble des besoins,
prise en compte de la variabilité et du changement climatique
etc.).
Elle vise également la mise en évidence
tant des opportunités que des menaces et barrières au niveau de
la zone et préconisera les voies de solutions aux problèmes
liés aux ressources en eau.
Le mandat des bureaux exécutifs des CLE de Bouza
et Madaoua est de trois ans.
Ces CLE font partie des quatre CLE que le projet
GWI-Niger compte placer pour couvrir le sous bassin versant de la basse
vallée de la Tarka, pour qu'à la fin, les quatre CLE puissent
s'associer et former une structure de Gestion Intégrée des
Ressources en Eau (GIRE) à l'échelle de l'ensemble du sous
bassin.
La structure qui en découlera servira de
modèle pour la mise en place d'autres agences de l'eau dans le reste du
pays. Ces CLE s'inscrivent dans le cadre de la démarche nationale pour
l'élaboration du plan d'action national de Gestion
Intégrée des ressources en eau du Niger (PANGIRE).
L'expérience qui sera acquise de des
comités locaux de l'eau servira en effet à mettre en place un
PANGIRE fondé sur la réalité du terrain, plutôt
qu'une démarche du sommet à la base qui finit
généralement par un échec.
3-1 Processus de mise en place des CLE de Bouza et
Madaoua.
3-1-1 Caractérisation de la basse vallée
de la Tarka
La première étape dans le processus de
mise en place des CLE a consisté à une étude conduite avec
la participation de toutes les parties prenantes. Cette étude,
validée en mai 2009, a permis de caractériser le bassin versant
de la basse vallée de la Tarka.
Elle a subdivisé le bassin en 27 sous bassins
versants numérotés de 1 à 27 et auxquels des noms ont
été attribués. (Annexe 6).
Dans le document du projet, il a été
proposé de mettre en place un CLE au niveau de chaque sous bassin. Mais
on s'était rendu compte qu'il était pratiquement impossible de se
lancer dans cette dynamique. D'où un premier travail de regroupement des
sous bassins a été fait et a permis d'arriver à deux
groupes de sous bassins (en 6 et 5 sous bassins). Le regroupement était
basé sur des critères relatifs à la similarité
écologique, la proximité et les liens socioculturels entre les
différentes couches sociales riveraines. Ce qui a donné naissance
aux Comités Locaux de l'Eau (CLE) de Madaoua et Bouza.
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