III.1.3. Le rôle de la société
civile et des populations ivoiriennes
La société civile est appelée à
jouer un rôle important en contribuant au bon fonctionnement du
Comité paritaire Etat/Secteur privé dont la mise en place a
été recommandée plus haut. Elle doit se mobiliser pour la
restauration définitive de la paix et des valeurs républicaines
dans le pays. La société civile doit assumer avec
responsabilité sa mission d'éveil des consciences, à
l'instar de ce qui se pratique dans les pays modernes et
démocratiques.
De façon concrète, il faut l'émergence
d'une société civile responsable et plus vivante en Côte
d'Ivoire : groupes de défense des droits de l'homme, organisations de
jeunes et de femmes dynamiques, institutions religieuses actives et
organisations non gouvernementales populaires centrées sur la
réconciliation et le développement communautaire. Le travail de
cette nouvelle ossature de la société civile ivoirienne doit
s'accompagner du renforcement de la liberté de la presse et de
l'émergence de médias beaucoup plus indépendants. Ces
médias doivent sensibiliser les populations ivoiriennes sur la
nécessité de s'inscrire dans une quête permanente des
valeurs du travail et de l'éthique. Ils doivent également
promouvoir auprès de ces populations, plus que divisées ces
dernières années, les vertus de la coexistence pacifique, de la
paix et de la démocratie en vue de la réalisation d'un objectif
commun de développement économique et social harmonieux de la
Côte d'Ivoire.
III.2. Quel rôle pour les bailleurs de fonds
?
La mobilisation et la réactivité des principaux
bailleurs de fonds tant multilatéraux que bilatéraux seront le
gage de la réussite des réformes proposées pour garantir
une relance optimale de l'économie ivoirienne au sortir de la crise.
L'engagement de la communauté des partenaires au développement
doit se faire à travers les deux principaux canaux d'intervention
ci-après : l'appui institutionnel et financier.
III.2.1. L'appui institutionnel des bailleurs de
fonds
L'appui institutionnel des bailleurs de fonds est un volet
crucial des politiques de relance économique en Côte d'Ivoire.
Tous les acteurs nationaux ci-dessus énumérés en sont
demandeurs : Administration publique et parapublique, secteur privé et
société civile ivoirienne. Cet appui consistera en la fourniture
de services de consultants sous forme d'assistance technique dans des domaines
variés, d'offres de formation de courte durée ou de longue
durée sur place comme à l'étranger (à l'instar des
formations professionnelles du CEFEB), de renforcement des capacités par
des mises à niveaux à travers des ateliers et séminaires,
des conseils pour la mise en place du cadre réglementaire et
institutionnel dans plusieurs secteurs stratégiques.
A l'analyse, cet appui doit viser prioritairement la mise en
place du Comité paritaire Etat/Secteur privé afin qu'il
réponde aux exigences d'un monopole focal de gouvernance. Aussi, face
aux enjeux de la reconstruction du pays, un renforcement des capacités
des acteurs de l'Administration publique et du secteur privé
s'avère-t-il indispensable dans les domaines de la maîtrise
d'ouvrage, de la gouvernance et l'efficacité de l'aide, des montages
économiques et financiers des projets de développement et des
modalités de financement de tels projets notamment par les PPP. En
faveur de la société civile ivoirienne, l'appui institutionnel
des bailleurs de fonds est nécessaire pour (ré) organiser les
différentes composantes de cette société civile, les
encadrer sur le terrain afin de garantir l'efficacité de leurs actions
respectives.
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