III. MESURES D'ACCOMPAGNEMENT
Les réformes de l'environnement des affaires
proposées en vue de la relance économique post-crise en
Côte d'Ivoire doivent faire intervenir toutes les composantes de la vie
économique et sociale du pays dans une synergie d'actions : pouvoirs
publics, acteurs du secteur privé, société civile,
partenaires au développement et populations ivoiriennes. Le rôle
de chaque acteur dans ce cadre collégial de réflexions et
d'actions mérite d'être précisé.
III.1. Cadre d'intervention des acteurs nationaux
III.1.1. Le rôle des pouvoirs publics
Il importe que les pouvoirs publics s'approprient les
différentes réformes à mener par un engagement politique
fort au plus haut niveau de l'Etat. Cela suppose, comme mentionné
précédemment, un Gouvernement faisant preuve de cohérence
et de profondeur vis-à-vis desdites réformes. La mise en oeuvre
des réformes doit obligatoirement passer par la création d'un
monopole focal de gouvernance sous forme d'un Comité paritaire
Etat/Secteur privé, placé sous la présidence du
Premier Ministre ou du Président de la République.
Au niveau de l'Administration publique, il conviendrait de
mettre sur pied un organe de veille, le « Comité de la
Relance de l'Economie Nationale », qui sera composé des
ministères concernés par les différentes réformes
à mener et placé sous la présidence du Ministère de
l'Economie et des Finances en sa qualité de Ministère leader
« porteur des réformes ». Cet organe très actif devra
se réunir au moins une fois par mois, entre autres, pour faire le point
des différentes réformes sectorielles au niveau de
l'Administration publique, examiner les éventuelles
réorientations de réformes en fonction de l'évolution de
l'environnement national et international, et identifier les besoins
d'assistance technique et financière dans chaque Ministère ou
domaine de réformes retenu.
Les conclusions de ces rencontres périodiques devront
êtres immédiatement portées à la connaissance du
Président du Comité paritaire Etat/Secteur privé et des
autres membres dudit comité dont les acteurs du secteur privé et
la société civile ivoirienne.
III.1.2. Le rôle du secteur privé
Le bon fonctionnement du monopole focal de gouvernance suppose
un secteur privé engagé et participant à toutes les
réflexions sur la vie économique du pays. Mais, pour que le
secteur privé puisse jouer convenablement ce rôle crucial qui lui
est dévolu, il faut une coopération inter-entreprises très
poussée et dynamique, c'est-à-dire une forte capacité
d'autoorganisation de toutes les composantes du secteur privé ivoirien.
A ce titre, les acteurs du secteur privé doivent développer
toutes les formes de coopération interne permettant l'animation
économique et le relationnel nécessaires au développement
de pôles de compétitivité.
Dans cette logique, la consolidation des organisations
professionnelles existantes devient un impératif et cela passe par le
renforcement du membership des différentes entités qui les
composent. Pour ce faire, les organisations professionnelles doivent être
à même d'offrir à leurs membres des services de
qualité répondant à leurs besoins : promotion commerciale,
accès au financement et aux marchés, formation professionnelle,
information technique, conseil qualité et fiscal, etc.
Par ailleurs, il serait souhaitable que ces formes de
coopérations inter-entreprises se développent à des
niveaux plus poussés combinant l'initiative publique au leadership
privé et ce, à travers la représentation de
systèmes productifs locaux (clusters) sur l'ensemble du territoire
ivoirien. Ainsi, les pouvoirs publics doivent mettre en place le cadre
réglementaire et institutionnel adéquat ou alors
développer des projets d'appui aux clusters en Côte d'Ivoire.
|