II. REFORMES COMPLEMENTAIRES DE L'ENVIRONNEMENT DES
AFFAIRES
II.1. Réformer le secteur financier pour
faciliter l'accès au capitaux II.1.1. Parachever la réforme en
cours du secteur financier
La réforme du secteur financier est apparue à
l'analyse des contraintes à la croissance comme l'une des
réformes prioritaires dans le cadre de la relance économique
post-crise en Côte d'Ivoire. A ce titre, il est urgent pour le
Gouvernement de procéder à la mise en oeuvre effective du
programme d'activités du CODESFI afin de parachever la réforme en
cours dudit secteur. En effet, au terme de l'atelier de réflexion des 7
et 8 septembre 2010, un consensus s'est dégagé sur cinq
principales étapes décisives du plan d'actions du CODESFI restant
à franchir. Ces étapes se déclinent comme suit :
- réalisation d'études sur des questions
spécifiques identifiées lors de l'atelier des 7 et 8 septembre
2010 ;
- rédaction du document de stratégie du secteur
financier par le CODESFI avec l'apport de personnes-ressources ;
- finalisation du document de stratégie en relation avec
toutes les parties prenantes ; - transmission du document de stratégie
finalisé au Gouvernement pour adoption ;
- démarrage de la mise en oeuvre de la stratégie du
secteur financier ainsi adoptée.
Dans la réforme du secteur financier ivoirien, l'on ne
doit pas perdre de vue que pour atteindre et soutenir l'objectif de croissance
régulière du PIB par tête de 4% à l'horizon 2015,
tel que ciblé par les autorités nationales dans le DSRP (2009),
il faut nécessairement faire passer le ratio des Crédits au
secteur privé/PIB de son niveau actuel de 15% à environ 30%,
à la lumière des expériences dans les pays
émergents. Cela suppose également un accroissement significatif
du taux d'épargne nationale qui devrait également avoisiner 30%
à la fin de l'année 2015, afin de garantir les conditions d'un
financement endogène soutenu de l'économie ivoirienne. Dans cette
optique, le Gouvernement doit concevoir des politiques incitatives pour
canaliser et mobiliser l'épargne de la diaspora ivoirienne à
l'étranger24.
En plus, il convient de parachever le processus de
l'évaluation mutuelle du dispositif ivoirien de lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Dans le contexte de
pays post-conflit avec de nombreux crimes économiques et financiers
avérés, cet exercice s'avère incontournable pour rassurer
les bailleurs de fonds et les investisseurs notamment étrangers. En
réalité, les diligences liées à cette
évaluation ont été accomplies par le Comité
National de Suivi des Activités du Groupe Intergouvernemental d'Actions
contre le Blanchiment d'Argent et le financement du terrorisme en Afrique de
l'Ouest (CNSA-GIABA) et la CENTIF Côte d'Ivoire, les deux organes
nationaux spécialisés, en liaison avec les autorités
compétentes du pays. Le questionnaire d'évaluation a
été finalisé et il ne reste plus que la visite sur place
des Experts Evaluateurs qui a fait maintes fois l'objet de report en raison du
contexte des élections générales en Côte
d'Ivoire.
24 Selon la Mutuelle des Ivoiriens de l'Etranger,
environ deux millions d'ivoiriens vivent à l'étranger pour des
raisons socio-économiques et politiques, et leur contribution dans la
reconstruction post-crise de la Côte d'Ivoire est « une
opportunité à saisir ».
De ce point de vue, la mise en oeuvre diligente des
réformes visant à réduire considérablement les
risques microéconomiques (problèmes de gouvernance
économique et politique) trouve toute sa justification puisqu'elle est
indispensable pour l'amélioration de la qualité des portefeuilles
bancaires qui pourra conférer un élément de
réalisme à la fixation d'un tel objectif de revenu par
tête. Aussi, les pouvoirs publics sont-ils appelés à
faciliter les conditions d'accès aux capitaux pour les entreprises
nationales, notamment les PME/PMI et les entrepreneurs individuels.
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