Reflétant les difficultés économiques et
financières susvisées, le paysage socio-politique ivoirien est
demeuré troublé depuis la fin des années 80. Après
les élections présidentielles de 1995 émaillées de
troubles, les remous socio-politiques n'ont cessé de peser sur
l'atmosphère ivoirienne pour se solder le 24 décembre 1999 par le
premier coup d'Etat militaire de l'histoire de la Côte d'Ivoire. Ce
changement intervenait alors que le pays était très proche de
l'éligibilité à l'initiative en faveur des Pays Pauvres
Très Endettés (PPTE) avec des promesses de gains substantiels. Le
coup d'Etat militaire de fin 1999 marque le début de « la
crise ivoirienne » car depuis lors, c'est le bouleversement d'une
stabilité socio-politique entretenue pendant environ quarante
années, en une situation d'insécurité
généralisée qui va régner jusqu'aux
élections présidentielles controversées d'octobre 2000.
Après 2000, le paysage socioéconomique ivoirien
est resté trouble et l'instabilité a atteint son summum le 19
septembre 2002, date du déclenchement d'une rébellion
armée qui a plongé le pays dans une guerre civile sans
précédent historique. Malgré l'intervention de la
communauté internationale, cette guerre a consacré la partition
de fait du pays en deux zones : la partie Sud restée sous contrôle
des forces loyalistes au régime de 2000 et la zone Centre Nord Ouest
(CNO) représentant environ 60% du territoire national,
contrôlée par la rébellion armée. La situation s'est
aggravée récemment en raison de l'éclatement de la guerre
civile au lendemain du second tour des élections présidentielles
du 28 novembre 2010.
Dans ces conditions, le niveau de vie des populations s'est
continuellement dégradé. Selon le DSRP (2009), la pauvreté
en Côte d'Ivoire s'est aggravée depuis le déclenchement de
la crise militaro-politique. Le taux de pauvreté est passé de
33,6% en 1998 à 38,4% en 2002 puis à 48,9% en 2008 (cf. Annexe
1). Par ailleurs, le chômage s'est accru de façon exponentielle au
cours des dernières années. Evalué à 4,1% en
moyenne sur la période 1995- 1999, le taux de chômage de la
population active est passé à 6,4% en 2002 puis estimé
à 15,7% en 2008. Le chômage des jeunes notamment la tranche de 15
à 24 ans est le plus important. Le taux de chômage de la
population active de ce groupe d'âge est estimé à 24,2% en
2008 et celui des 25-34 ans est de 17,5%.
En somme, l'économie ivoirienne a évolué
au cours des dix dernières années dans un contexte sociopolitique
extrêmement délétère qui a eu incontestablement des
incidences négatives sur le cadre macroéconomique. Il s'agira
dans les lignes qui suivent d'explorer les conditions particulières de
réalisation de l'équilibre des comptes macroéconomiques
depuis la dévaluation du FCFA jusqu'à fin 2009.
~~~iro~~e&e~t es c-ff~ires et reLc&c é~ovovvi~ve
post-~rise ~~ c6te 'tJoire I.2. Cadrage macroéconomique
1995-2009
L'analyse portera sur les principaux indicateurs de
l'évolution des quatre secteurs macroéconomiques de
l'économie ivoirienne sur la période 1995-2009. Cette
période postdévaluation du FCFA dans l'UEMOA est marquée
par le retour à la croissance soutenue dans plusieurs pays d'Afrique
Subsaharienne et un contexte mondial relativement favorable jusqu'aux crises
alimentaire, énergétique et financière internationales de
2007 (Cf. Annexe 2).