I.2.1. Equilibre ressources-emplois en biens et
services
L'ajustement monétaire du 12 janvier 1994 et le
programme d'accompagnement mis en oeuvre par la Côte d'Ivoire, en accord
avec les partenaires au développement, ont permis un retour à la
croissance soutenue dès 1995, avec une augmentation du PIB en termes
réels de 7%. Cette croissance s'est poursuivie à un rythme
moindre jusqu'au coup d'Etat militaire de fin 1999 (Annexe 3). Sur la
période 1995-1999, l'économie ivoirienne a ainsi
enregistré une forte croissance de 5,3%. Le taux de croissance
économique est devenu négatif (-2,3%) en 2000. Les efforts
d'assainissement entrepris en 2001 avec l'appui des partenaires au
développement ont permis de freiner la dégringolade au cours de
cette année.
Toutefois, le déclenchement de la guerre en 2002 a
conduit à la suspension des relations avec les bailleurs de fonds et
occasionné une baisse du PIB réel qui s'est aggravée en
2003. Sur la période 2000-2003, l'économie ivoirienne a connu
ainsi sa phase de récession la plus grave depuis la dévaluation
du FCFA (Graphique 1).
Graphique 1 : Evolution de la croissance de
l'économie ivoirienne de 1995 à 2009
-2,0%
-4,0%
4,0%
8,0%
6,0%
2,0%
0,0%
'WA
19E6
17
19Z6
19ZEI
2333
2D1
ZO2
ZCC
2:04
ZC6
216
2:07
218
ZO:1
Source : Direction de la Conjoncture et de la
Prévision Economiques (DCPE)
Le retour à la croissance a été
amorcé en 2004 à la faveur de l'atténuation du conflit
armé. Il s'est poursuivi à un rythme assez faible jusqu'en 2008,
avec des taux de croissance demeurés somme toute largement au-dessous de
la croissance démographique (3,3%), dans un contexte de rupture des
relations avec les bailleurs de fonds.
La reprise des relations avec la communauté
financière internationale a été effective à partir
de juin 2007 pour accompagner le processus de sortie de crise, renforcé
par la signature de l'Accord Politique de Ouagadougou (Burkina Faso) en mars
2007, et la relance des activités gouvernementales susceptibles de
contribuer fortement à la réduction de la pauvreté et
à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD).
Cette reprise a été concrétisée
en mars 2009 par l'éligibilité de la Côte d'Ivoire au point
de décision de l'initiative PPTE, appuyée par un accord au titre
de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) avec le Fonds
Monétaire International (FMI) et l'Association Internationale de
Développement (AID) de la Banque Mondiale. Dans ce contexte et
résistant aux effets de la crise économique et financière
internationale, l'économie ivoirienne a enregistré un taux de
croissance de 3,8% en 2009 qui a permis d'atteindre une croissance positive du
PIB par tête pour la première fois depuis dix années
consécutives. Le PIB par habitant est estimé à environ 530
000 FCFA en 2009.
Du point de vue de l'offre, tiré par l'agriculture, le
secteur primaire demeure le moteur de la croissance en Côte d'Ivoire. Sa
contribution sectorielle à la croissance, quoiqu'en baisse, est
restée positive sur la période d'analyse. Le secteur tertiaire a
toutefois joué un rôle primordial dans la forte croissance de 5,3%
au cours de la période 1995-1999. Depuis le déclenchement de la
crise, l'activité économique a régressé dans toutes
ses composantes, en témoignent les contributions négatives
à la création de richesse des secteurs secondaire et tertiaire
qui restent les plus affectés par la crise (Tableau 1).
Tableau 1 : Evolution des contributions
sectorielles à la croissance de 1995 à 2009
Secteurs d'activité
|
1995-1999
|
2000-2002
|
2003-2009
|
Croissance moyenne du PIB réel
|
5,3%
|
-1,3%
|
1,5%
|
· Secteur primaire
|
1,5%
|
0,9%
|
0,8%
|
· Secteur secondaire
|
1,0%
|
-1,7%
|
-0,1%
|
· Secteur tertiaire
|
2,3%
|
-0,8%
|
0,4%
|
· Secteur non marchand
|
0,5%
|
0,4%
|
0,5%
|
|
Source : Nos calculs à partir des
données de la DCPE
Au niveau de la demande, le PIB a été
tiré essentiellement par la demande intérieure guidée par
la consommation, la part de la demande extérieure nette étant
restée marginale autour de 8% (Annexe 4). La consommation
représente environ 80% du PIB, dont près de 65% relève de
la consommation privée. Par ailleurs, le taux brut d'investissement de
l'ordre de 13% en moyenne de 1995 à 1999, a fortement chuté pour
se situer à environ 10% en moyenne depuis l'entame de l'année
2000.
|