Chapitre VI - Les activités
socioéconomiques du Foyer de Sanar
Au regard des différends champs d'action du Foyer de
Sanar, il convient de signaler que l'essentiel des activités de cette
structure est concentré dans l'agriculture. Ce fait trouve son
explication dans la place qu'occupe l'activité agricole dans le village.
En effet, selon le président D. MBAYE, « dans
ce village, à part quelques métiers comme la maçonnerie,
la culture, toutes le personnes s'activent dans le travail de la terre. Si tu
sillonne tout le village, tu te rendras compte par toi-même que tout le
monde est cultivateur, jeunes et vieux, hommes et femmes Il ya quelques
éleveurs mais qui sont aussi les plus grands cultivateurs C'est une
activité qui est indispensable à notre survie ». Une
telle spécialisation n'est guère étonnante, plus encore
elle ne constitue un facteur bloquant dans la promotion de leur propre
promotion. Au contraire, elle semble même être un catalyseur dans
la recherche ou encore dans la promotion du développement local.
Cependant, les activités culturales sont très diverses et varient
selon le sexe. Elles tournent autour de la riziculture, du maraîchage, de
la culture du mil, de l'arachide et du maïs.
La diversité des membres de l'OP se manifeste
également au niveau de la production agricole. Autrement dit, les
producteurs du Foyer de Sanar ne produisent pas ensembles les mémes
produits agricoles méme s'ils s'activent tous dans le domaine du travail
de la terre. Tableau 7 : Les différentes
spéculations cultivées par les producteurs selon le sexe
Sexe
Spéculations
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Pourcentage
|
Riz
|
4
|
7
|
11
|
19,3
|
Mil
|
6
|
0
|
6
|
10,52
|
Maïs
|
15
|
0
|
15
|
26,32
|
Arachide
|
2
|
5
|
7
|
12,28
|
Maraîchage
|
10
|
8
|
18
|
31,58
|
Autres
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
37
|
20
|
57
|
|
Pourcentage
|
64,91
|
35,09
|
|
100
|
Source : Données de l'enquête, Diakho,
2010.
Figure 2 : Histogramme de corrélation
entre le genre et les spéculations
Source : Données de l'enquête, Diakho,
2010
Dans le tableau ci-dessus, le nombre de réponses (57)
est supérieur au nombre de personnes qui composent notre
échantillon (30). Ceci est dû à la nature de la question
qui est fermée mais à choix multiples, donc les réponses
sont parfois multiples pour cette question. Autrement dit, à la question
de savoir le type de spéculation que cultive un producteur, il peut
p
donner des réponses multiples. Par exemple, un producteur
peut cultiver à la fois du riz et du
maïs ou de l'arachide et du maraîchage. Alors dans ce
cas, sa réponse portera sur les deux spéculations. Ce qui fait
qu'on a parfois deux réponses ou plus au lieu d'une seule.
Les spéculations cultivées par les producteurs du
Foyer de Sanar sont diverses mais la
8
prééminence est donnée à la culture
des légumes avec 31,58% suivie de celle du maïs 26,32%
7 et du mil 19,3%. En effet, dans la culture des légumes,
nous avons une proportion quasi-égale 15
pour les hommes et les femmes alors que le mil et le maïs
ne sont pratiqués que par les
10
5
4 hommes. L'autre spéculation cultivée par les
femmes concerne le riz. L'attachement des 2
Riz
femmes à la culture des légumes et du riz trouve
son explication dans le fait que ces
M il M aïs Arachid Cultures m Autres
spéculations sont destinées le plus souvent
à la vente dans le but d'augmenter leur revenu.
culn
Puisque la majorté des femmes qui sont
dans la structure sont soit divorcées soit veuves,
Féminin
alors ces cultures permettent de leur apporter un peu de
ressource afin de pouvoir subvenir à leurs besoins. Comme l'a
affirmé M. DIOUF, une productrice, « ce sont
ces légumes qui
nous permettent de régler plus ou moins nos
problèmes. Puisque la dépense journalière donnée
par nos maris est généralement insuffisante, l'argent qu'on gagne
à travers la vente des légumes nous permet d'acheter
nous-mêmes le nécessaire pour préparer un bon repas.
Parfois, on paye également des chaussures et des fournitures scolaires
pour les enfants». Selon une autre productrice du nom de F.
DIAO « maintenant ma vie dépend en grande partie de ce
que je produis comme légumes. J'ai perdu mon marie depuis onze (11) ans
et j'ai eu trois (3) filles et un garçon qui est d'ailleurs le cadet
Pour ma vie et la vie de mes enfants, je ne sais pas faire autre si ce n'est
l'agriculture. Au moins avec ça, je parviens à assurer leur
éducation et leur habillement ». De la même
manière, le maraîchage constitue pur les hommes aussi, une
activité génératrice de revenu leur permettant d'assurer
la dépense quotidienne de la famille et l'éducation des enfants.
Cependant, Quant au maïs, il relève plus de la
responsabilité des hommes 26,32% qui sont soucieux de la nourriture de
la famille. Cette spéculation constitue une culture vivrière et
est destinée à la consommation familiale. Mais le problème
qui se pose est la disponibilité des facteurs de production comme la
terre. En effet, l'ensemble des superficies de terre arable est de 133 hectares
soit 1,12 ha par personne. C'est une ressource largement insuffisante pour une
population majoritairement mariée et ayant des responsabilités
familiales. En outre, les raisons qui ont poussé les producteurs du
village de Sanar à s'unir sont certes d'ordre économique, mais il
importe aussi de noter que les relations qui lient les uns avec les autres
dépassent largement l'économie. L'un de nos enquetés a
tenu à préciser cela à travers ces propos : « si
réellement on s'était réuni pour des raisons uniquement
économiques, il y a longtemps que notre organisation allait s'effondrer
puisque depuis que certains ont adhérer à l'association, ils ont
perdu plus d'argent qu'ils n'en ont gagné Ce qui compte aujourd'hui,
c'est que l'organisation représente pour nous une seconde famille qui
peut venir au secours de ses membres quand ils le désirent. ».
Cela revient à dire qu'en plus des objectifs économiques qui ont
engendré la mise sur pied de l'OP, il y a également les motifs
d'entraide, de solidarité, de cohésion sociale qu'on ne peut pas
totalement occulter dans la mise en place d'une telle structure.
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