DEUXIEME PARTIE :
Problématique et cadre
méthodologique
Il est ici question de rendre compte de l'approche
théorique qu'on a adopté pour traiter le problème
posé par notre objet d'étude, mais aussi d'exposer l'arsenal
méthodologique mise en oeuvre pour appréhender, suivant les
règles de l'art, le fait étudié.
Chapitre III : Problématique
3.1- Problème de recherche
Au Sénégal, les tentatives étatiques de
promotion du développement agricole et rural tardent toujours à
montrer leurs effets, ce qui a poussé l'Etat à prendre une
multitude de mesures pour pallier aux nombreuses contraintes gangrènent
ce domaine.
En effet, il est certain que les échecs et les
réussites éphémères ou partiels dans le domaine du
développement agricole sont pour la majeure partie dus à
l'inadaptation des propositions faites aux organisations de producteurs. D'une
part, ceux (les agents des structures de développement) qui formulent en
amont les propositions faites aux producteurs ne connaissent pas en
général le milieu dans lequel ils interviennent, ce qui implique
que leurs propositions sont en déphasage, c'est-à-dire ne
correspondent pas forcément aux attentes des producteurs, à leurs
organisations sociale et ainsi elles ratent leurs missions. D'autre
part, les agents peuvent même « connaître » les paysans
concernés par leurs actions et leurs pratiques, mais ils les ignorent et
ne tiennent pas assez compte du contexte économique dans lequel se
trouvent les producteurs.
Autrement dit, les politiques de développement
agricole, malgré les acquis, ont dans leur majorité produit des
effets pervers. Le passage d'une logique interventionniste de l'État
à une logique de désengagement n'a pas abouti à
réformer structurellement la politique agricole. De méme la
transition d'une logique d'encadrement vers une logique d'appui aux producteurs
tarde à montrer ses résultats. Néanmoins, certaines des
sociétés d'Etat continuent à manifester leur ancrage dans
la logique d'appui.
A la suite de ce problème, un certain nombre de questions
susceptibles de nous permettre de saisir notre objet d'étude peuvent
être posées :
Pourquoi avec tous ces organismes de développement mis
en oeuvre par l'État du Sénégal, le monde agricole se
trouve toujours dans une situation devenue de plus en plus lamentable ? Get
état de fait ne trouverait-il pas ses fondements dans la manière
ou dans la logique d'intervention des structures étatiques
chargées du développement agricole ?
En outre, malgré l'épanouissement de
l'initiative paysanne qu'offre cette situation, il importe de se demander si
les producteurs disposent réellement, sans suivi ni accompagnement, de
la capacité d'assurer leurs nouvelles fonctions, mais aussi de la
capacité de résoudre les problèmes auxquels ils sont
confrontés ?
Dans ce cas précis, l'ANCAR peut-elle constituer une
réponse au désengagement de l'État en assurant les
fonctions nécessaires au développement et en impliquant de
manière effective les OP dans l'élaboration, le suivi et
l'évaluation des projets agricoles ?
Comment cette structure perçoit-elle la différence
entre logique d'appui et logique d'encadrement ?
Les activités de l'ANCAR ou plus précisément
ses interventions relèvent-elles du cadre de l'appui ou de celui de
l'encadrement ?
Comment une structure telle que l'ANCAR qui n'investit pas dans
les projets agricoles parviendrait-elle à travailler avec les OP dans le
cadre d'un véritable partenariat ?
Ainsi, le problème qui sous-tend ce travail est de
déterminer et d'analyser les facteurs bloquant l'instauration de
relations partenariales équilibrées et appropriées
garantissant une implication réelle des OP dans la promotion du
développement rural.
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