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La problématique de la fiscalisation du secteur informel en RDC; cas de la province du Sud Kivu

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par Lalo NTERANYA LWABIMBA
Université catholique de Bukavu (UCB) - Licencié en économie (gestion financière) 2008
  

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1. 4. LES CAUSES DE LA PROLIFERATION DU SECTEUR INFORMEL ET SES CONSEQENCES

1.4.1 Les Causes de la prolifération du secteur informel

La prolifération du secteur informel en RD Congo en général et dans la province du Sud Kivu en particulier se justifie par la mauvaise gouvernance, l'inapplication et/ou inefficacité de la loi réglementant le secteur du commerce.

1. L a mauvaise gouvernance

Un Etat responsable doit assurer pleinement ses missions notamment : la répartition équitable du revenu national, la création d'emploi, la subvention des entreprises, garantir la sécurité sociale etc&

Cette réalité est loin d'être vécue en RD Congo dans la mesure où ses missions ne sont pas du tout accomplies par le pouvoir. La situation s'est encore amplifiée à la suite des guerres à répétition dans notre pays et particulièrement à l'Est du pays où toutes les infrastructures ont été détruites ; occasionnant ainsi des pertes d'emplois ou encore ceux qui l'ont gardé ne savent pas satisfaire leur besoin mensuel de part le revenu qu'ils gagnent.

La mauvaise gouvernance observée dans notre pays a de ce fait entraîné quelques conséquences qui sont à la base de l'amplification des activités du secteur informel. Parmi ces conséquences nous citons :

· la crise socio-économique ;

· l'inefficacité de l'intervention de l'Etat ;

· le chômage.

a) L a crise socio-économique

La crise socio-économique à la quelle est confrontée actuellement la RD Congo en général et la province du Sud Kivu en particulier émane de plusieurs responsabilités tant internes qu'externes.

Partant du modèle économique extraverti, MUHEME Gaspard situe la crise socioéconomique dans l'évolution des petites économies.

Précisément au 19ème siècle et au cours de la première moitié du 20ème siècle, l'Europe et les Etats-Unis ont développés dans les pays colonisés une économie essentiellement basée sur l'exploitation des matières premières vers les pays riches industrialisés : une économie principalement axée sur le secteur primaire et fondamentalement destinée à satisfaire les besoins de métropoles.[CEIF,1996]

Or, avec la dépréciation des termes de l'échange qui caractérise les échanges entre les pays développés et sous-développés, plus les besoins des pays développés sont satisfaits moins les pays sous-développés améliorent leurs conditions de vie et plus donc la crise socio-économique s'y accroît.

On y assiste dès lors à des nombreux problèmes économiques et sociaux comme le manque d'épargne.

la crise socio-économique peut se qualifier et se présenter différemment. Le secteur informel est donc un produit de l'inefficacité de l'intervention de l'Etat, une alternative au problème de chômage urbain, et un correctif à la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs.

b) L'inefficacité de l'intervention de l'Etat

L'absence de l'Etat dans la répartition équilibrée du revenu national, dans l'encadrement des chômeurs ainsi que la jeunesse a entraîné plusieurs conséquences et surtout l'appauvrissement des masses. L'intervention de l'Etat se révèle très décevant sur tous les plans. Les masses populaires voulant vivre mieux, elles créent leurs propres moyens de survie. Car la seule issue pour ces gens a été et demeure la magie de l'autopromotion ; d'où une porte ouverte à l'informel. C'est à ce sujet que MUBAKE a affirmé que la cause la plus ancienne de l'économie souterraine dans notre pays a été le comportement de l'Etat sur un certain nombre des marchés; les interventions des pouvoirs publics sur ces marchés ont de tout temps été à la base de l'existence et même de l'amplification de l'économie souterraine. Celle-ci reste et demeure une voie offerte aux sans emplois de tenter quelques solutions adaptées à leurs niveaux aux sérieux problèmes socioéconomiques, notamment celui de chômage qu'ils vivent et qui les tracassent nuit et jour. [CEIF,1996]

c) Le chômage

Le chômage que nous qualifions de crise d'emploi est le résultat de la coïncidence des plusieurs éléments : explosion démographique, fuite des investissements, détérioration des cours des matières premières, modification radicale de l'attitude des Congolais à l'égard de l'emploi salarié, celui-ci étant mal ou pas rémunéré, exode rural massif, structure économique extravertie, guerres, troubles politiques, baisse de la production. Le délabrement économique aux conséquences incalculables s'est ainsi poursuivi, le chômage étant devenu un mal qui sévit dès lors dans les milieux urbains car la ville évidemment, ne peut donner du travail à tous, tout au plus permet-elle de survivre en exerçant mille petits trafics.

Certes, face à cette situation, les populations désoeuvrées ne devraient plus attendre une quelconque intervention de la part du pouvoir public. C'est pourquoi des milliers d'emplois informels se sont créés, surtout dans les villes urbaines.

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